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La reine Élisabeth II, la personnali­té qu’aimait taquiner la mèmosphère

- Stéphanie Dupuis

De son habit écran-vert à la crisette en public de son arrière-petit-fils Louis, la reine Élisabeth II, qui s’est éteinte jeudi à l’âge de 96 ans, a souvent été le ter‐ rain fertile de maîtres du mème. Si ces images sou‐ vent rigolotes et inoffen‐ sives ont longtemps régné en ligne, il est probable qu’elles se fassent enterrer avec sa Majesté, d’après le spécialist­e en culture po‐ pulaire Jean-Michel Ber‐ thiaume.

Quelques heures après que la nouvelle de la mort de la reine soit tombée, les pages de mèmes restaient timides, et l’heure semblait au re‐ cueillemen­t, selon Jean-Michel Berthiaume.

C’est une période d’accal‐ mie et de respect qu’on voit. Je suis épaté, car l'absence de limite se fait sentir très vite, normalemen­t, et ça ne prend pas beaucoup temps avant que des gens fassent la pire blague, ou aillent le plus loin possible vers les extrêmes, souligne Jean-Michel Ber‐ thiaume, doctorant en études sémiologiq­ues.

C’est à l’image, finalement, du traitement qu’ont beau‐ coup réservé les adeptes du mème à la reine Élisabeth II.

Il y a des blagues qui se sont faites, certes, mais rare‐ ment vulgaires ou offen‐ santes. Il y avait surtout une forme de compréhens­ion parce que c'était quand même une vieille dame de 96 ans. Ce n’était pas une per‐ sonne âgée ordinaire, mais bien extraordin­aire.

Jean-Michel Berthiaume

Par exemple, un des mèmes les plus connus de la défunte monarque est lors‐ qu’elle a porté en public un tailleur uni vert, de la même couleur que les écrans verts qui servent à faire des mon‐ tages photos ou vidéo. La twittosphè­re s’était alors en‐ flammée, remplaçant la cou‐ leur vive par un motif de piz‐ za, de Hello Kitty ou même un costume de Batman.

On a aussi déjà vu sa Ma‐ jesté être comparée à une pièce de jeu d’échecs. Si le roi ne peut manger ses adver‐ saires que sur les côtés, la reine, elle, peut les attaquer de tous les angles.

Des images d’elle à l’ère des dinosaures, afin d’illustrer son long règne, ont aussi beau‐ coup circulé en marge de son 70e anniversai­re de trône.

Et que dire du récent mème de son arrière-petit-fils Louis, en train de piquer une crise à côté de la grande dame, qui ne parvenait pas à retenir son sourire, sur le bal‐ con du Buckingham Palace en pleine cérémonie du jubilé de platine.

Les attaques frontales sur la reine se faisaient très rares, toujours d’après le spécialist­e de culture populaire Jean-Mi‐ chel Berthiaume. Si on voulait s’en prendre à la monarchie, c’était quelqu’un d’autre qui portait le fardeau, selon lui.

La fin, pour les mèmes de la reine?

À la question à savoir si les mèmes de la défunte femme survivront à sa mort, Jean-Mi‐ chel Berthiaume est dubitatif. Comme il n’y aura plus de re‐ nouvelleme­nt d’images, les maîtres du mème devront se reposer sur des photos déjà existantes, à moins de fouiller dans les archives et faire ap‐ paraître des photos inédites avec un potentiel mèmiable.

À mon avis, tous les mèmes de la reine qui ont pu être fait on été fait. Je tends à croire que c'est un peu la fin. Jean-Michel Berthiaume Dans les prochains jours, il croit tout de même que des images posthumes pour‐ raient encore surgir.

Des pages Facebook de chiens de race corgi ont no‐ tamment rendu hommage à celle appelée affectueus­e‐ ment The Corgi Queen (la

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