La fin d’une époque glorieuse pour le Salon international de l’automobile de Détroit ?
L’événement qui fait son retour après deux années d’arrêt, résultantes de la pandémie, n'aura plus toutes les allures et le faste qui ont fait de lui, des années durant, l’un des grands rendez-vous de l’in‐ dustrie automobile mon‐ diale.
L’éditeur numérique d'Au‐ tomotive News Canada, Greg Layson, évoque avec nostal‐ gie les anciennes éditions du Salon de l’automobile de Dé‐ troit.
Vous vous souviendrez de centaines et de centaines de véhicules sur un plancher, dans un centre de conférence géant, plein de dépliants, de dossiers, d'articles promo‐ tionnels et de toutes sortes de choses, explique-t-il.
Et vous vous asseyiez et testiez toutes ces voitures dans leurs sièges et vous pou‐ viez sentir, et regarder, et tou‐ cher.
Greg Layson, éditeur nu‐ mérique d’Automotive News Canada.
Il pense que l’édition de cette année sera complète‐ ment différente de tout ce que nous avons vu aupara‐ vant.
La faute aux salons
Pour Greg Layson, si l’évé‐ nement de Détroit perd de son lustre, c’est notamment parce qu’il est vampirisé par des événements qui se foca‐ lisent d’ordinaire sur la tech‐ nologie, compte tenu de ce que deviennent les véhicules.
Les véhicules d'au‐ jourd'hui sont essentielle‐ ment des ordinateurs rou‐ lants, et beaucoup d'entre eux sont orientés vers ce qui est révélé et mis en vente lors du Consumer Electronics Show, indique-t-il.
Les gens sont vraiment in‐ téressés de savoir, est-ce que mon téléphone peut se connecter [à ma voiture], estce que ma voiture peut allu‐ mer les lumières de la maison, est-ce que je peux me rendre où je vais sans avoir à conduire.
Greg Layson, éditeur nu‐ mérique d’Automotive News Canada
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Yan Cimon est professeur de stratégie à la Faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval. Il ob‐ serve lui aussi depuis quelques années un glisse‐ ment progressif des construc‐ teurs automobiles.
Ces derniers doivent suivre les tendances qu’im‐ posent les consommateurs, qui, eux, s’intéressent beau‐ coup plus à des salons tech‐ nologiques et cela à un mo‐ ment où, comme il l’explique, on délaisse les moteurs ther‐ miques, les moteurs à com‐ bustion internes, pour s’en al‐ ler vers les motorisations élec‐ triques.
Les joueurs qui sont déjà établis dans l’électrique et les joueurs qui sont au tout élec‐ trique comme Tesla, eux, ont choisi très tôt dans leur exis‐ tence de se positionner comme des entreprises tech‐ nologiques et pas des entre‐ prises du domaine de l’auto‐ mobile, explique-t-il
Et donc elles se sont, ces entreprises-là, collées sur des industries plus technos et ont fait leurs dévoilements de produits, beaucoup de pro‐ mos, d’apparitions dans des forums technologiques.
Yan Cimon, professeur de stratégie à la Faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval
Les constructeurs veulent par ailleurs, de plus en plus, se rapprocher des marchés dans