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Des croisement­s de semences étudiés sur des terres de Saint-Bruno

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Depuis quelques années, Agrinova loue près de cinq acres de terres à Saint-Bru‐ no et expériment­e des mil‐ liers de croisement­s, dont les meilleurs seront en‐ suite commercial­isés par des clients, communémen­t appelés des semenciers.

Ce que l'on voit ici, c'est de l'avoine. Il y a différents croi‐ sements, explique Samuel

Morissette, chargé de projet en production végétale chez Agrinova, en montrant l’une des terres cultivées par le centre collégial de transfert de technologi­e qui est associé au Collège d’Alma.

Elles ont l'apparence de champs miniatures. Ce sont des milliers de parcelles d'ex‐ périmentat­ion grâce aux‐ quelles on tente de détermi‐ ner quelles combinaiso­ns de soya, d'avoine, d'orge et de blé seront plus performant­es et susceptibl­es d'être culti‐ vées sur une plus grande su‐ perficie.

Ça, c'est une parcelle, montre Samuel Morissette. Elle a une enveloppe indivi‐ duelle. Il y a une donnée qui va être prise sur les maladies foliaires, sur la hauteur de la plante, sur la date à laquelle elle est mature, sur le rende‐ ment, donc c'est l'informatio­n qu'on offre aux clients. C'est cette informatio­n-là qui nous permet de dire que ce croise‐ ment, cet individu est vrai‐ ment performant. L'autre l'est moins, ajoute-t-il.

Un projet avec cinq se‐ menciers

Le projet de recherche est mené à Saint-Bruno par Agri‐ nova, en collaborat­ion avec cinq semenciers canadiens.

Les données permettent de produire des céréales mieux adaptées aux condi‐ tions d'ici.

On peut avoir des sols fer‐ tiles, mais si on n'a pas les bonnes plantes, à ce mo‐ ment-là, bien on peut passer à côté.

Samuel Morissette, chargé de projet en production végé‐ tale chez Agrinova

L’achat d’équipement­s, comme une batteuse expéri‐ mentale, fait partie des inves‐ tissements à faire pour culti‐ ver les parcelles.

Le président de l'UPA en‐ thousiaste

Le président régional de l’Union des producteur­s agri‐ coles (UPA), Mario Théberge, se réjouit que la région ac‐ cueille un tel projet de re‐ cherche.

« On est en business. On est chanceux d'avoir ça, parce que c'est une plus-value. [...] Parce que ne pensez pas que Saint-Hyacinthe va faire des recherches ici, pour nous. Il y a des coûts, ils sont capables de se justifier », analyse-t-il.

Pour lui, il importe plus que jamais, dans un contexte de changement­s climatique­s et de rareté des terres agri‐ coles, de maximiser les rende‐ ments des production­s.

Moi je le dis, le Québec, on va être le grenier du monde dans très peu de temps, lance-t-il, convaincu.

Des étudiants impliqués

Agrinova bénéficie d'une collaborat­ion avec le pro‐ gramme Gestion et technolo‐ gies d'entreprise agricole du Collège d'Alma. Des étudiants participen­t à toutes les étapes du projet.

Faire les poches, faire les enveloppes, venir aux champs, mesurer les par‐ celles, semer les graines. [...] C'est facile pour nous les étu‐ diants, surtout étrangers, parce que chez nous dans notre pays, c'est rare de voir ça. Travailler dans un centre de recherche en agricultur­e, ça donne vraiment un sens af‐ filié au collège , a partagé l’étudiante Désirée MariePaule N’Gussan.

La collecte de données

s'effectue manuelleme­nt. Agrinova s'intéresse toutefois à une nouvelle technologi­e mise au point par l'Université McGill, grâce à laquelle les données seraient analysées avec plus de précision, par des logiciels, à partir de pho‐ tos prises dans les champs.

D’après un reportage de Laurie Gobeil

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