L’École des pêches de Grande-Rivière ou l'histoire d'une persévérance gaspésienne
Durant l'année 2022-2023, la maison d'enseignement soulignera son 75e anniver‐ saire par le biais de diffé‐ rentes activités.
Responsable du Bureau école industrie, Robert Nico‐ las travaille à l'ÉPAQ depuis 35 ans. Il raconte que la créa‐ tion de cette institution ré‐ pondait à de grands besoins en 1948.
Ça coïncidait avec le déve‐ loppement des activités de pêche commerciale à l'époque, explique-t-il.
C’est assez impressionnant de constater qu’à la première année d'opération, il y avait eu 836 personnes qui s'étaient inscrites à l'École.
Robert Nicolas, respon‐ sable du Bureau école indus‐ trie à l'École des pêches et de l'aquaculture
Les cours ne s’adressaient pas qu’aux pêcheurs.
L’ÉPAQ offrait des cours de cuisson du poisson, de méca‐ nique, de secourisme, d’élé‐ ments de menuiserie, de des‐ sin industriel, de soudure. Elle proposait aussi la formation professionnelle à de jeunes pêcheurs, apprend-on dans un résumé dans le site web de l'école.
Déjà, après quatre années d’existence, il a fallu agrandir les locaux pour répondre à la demande et de nouveau en 1962.
Écoutez l'entrevue avec Robert Nicolas, à l'émission Au coeur du monde
Si les besoins qui étaient exprimés par l'industrie à l'époque étaient davantage reliés à la capture et à la trans‐ formation, la mission et les mandats de l’ÉPAQ ont évolué en même temps que les be‐ soins de l’industrie.
Cette maison d'enseigne‐ ment a changé d'appellation à six reprises et a été, au fil du temps, rattachée de près ou de loin à plusieurs plusieurs ministères.
En 1965, la juridiction de l'École d’apprentissage en pê‐ cheries était transférée du mi‐ nistère de l’Industrie et du Commerce au ministère de l’Éducation. Elle devient alors l'École des pêcheries.
En 1968, l’école se dotait d’un bateau, le E.P., pour per‐ mettre une meilleure forma‐ tion des futurs pêcheurs.
En 1969, l'institution se greffait au cégep de la Gaspé‐ sie.
Elle a pris le nom d’École des pêches, puis celui d’Insti‐ tut des pêches du Québec à la fin des années 1970 pour de‐ venir le Centre spécialisé des pêches en 1983.
La date du 12 no‐ vembre 1984 est marquée au fer rouge pour ceux qui s'en souviennent puisque le bâti‐ ment a été ravagé par un in‐ cendie.
La reconstruction d’une nouvelle école a toutefois per‐ mis l’installation d’équipe‐ ments plus modernes, de la‐ boratoires, d'ateliers et de classes mieux adaptées.
En 1988, le Centre spéciali‐ sé des pêches s'est joint au Regroupement des écoles na‐ tionales du Québec.
L’ÉPAQ porte son appella‐ tion actuelle depuis 2007.
Une constante évolu‐ tion
L'ÉPAQ a aussi fait l'objet d'un grand processus de ré‐ évaluation de sa pertinence et ses orientations, il y a quelques années.
On devait s'adapter aussi, suivre l'évolution de l'indus‐ trie avec une technologie de pointe, puis avoir aussi les équipements liés à la naviga‐ tion, en mécanique marine ou en transformation, puis au fil des ans, tout ça a évolué et on en est extrêmement fiers, commente M. Nicolas.
Il mentionne également que la mission de l’ÉPAQ, qui est de demeurer toujours en avant des tendances, repose sur ses épaules.
C’est un peu mon rôle, à moi de me promener à tra‐ vers le Québec maritime, plus particulièrement pour identi‐ fier des besoins de formation qui collent à la réalité, ex‐ plique-t-il.
On a une équipe d'ensei‐ gnants, de professionnels et de techniciens dévoués, tou‐ jours passionnés, pour ré‐ pondre à ces besoins qui sont de plus en plus évolutifs.
Robert Nicolas, respon‐ sable du Bureau école indus‐ trie à l'École des pêches et de l'aquaculture
Selon M. Nicolas, la perti‐ nence de l’ÉPAQ est toujours indiscutable, notamment pour former la relève. Du côté de la capture, la moyenne d'âge est d'environ 54, 55 ans, précise-t-il. C'est la même chose dans le secteur de la transformation puis aussi au niveau de l'aquaculture.
Les besoins d'une main
d'oeuvre formée et compé‐ tente sont à partout. Que ce soit à bord des bateaux de pêche comme aide-pêcheur, pêcheur ou capitaine proprié‐ taire ou encore avoir du per‐ sonnel technique spécialisé dans les usines de transfor‐ mation qui ont énormément évolué dans les 10, 15 der‐ nières années au niveau de la technologie de la mécanisa‐ tion, de la robotisation, puis dans le secteur de l'aquacul‐ ture aussi, énumère Robert Nicolas.
Le taux de placement des finissants de l’ÉPAQ est prati‐ quement de 100 % dans cha‐ cun des secteurs d'activité, se‐ lon M. Nicolas.
Le secteur des pêches connaît une excellente perfor‐ mance économique, c'est du jamais vu, donc c'est plus atti‐ rant pour les jeunes intéres‐ sés par les métiers de la mer, fait-il valoir.
Faire le plein d'étu‐ diants
Robert Nicolas fait valoir que dans les cinq ou six der‐ nières années, l’ÉPAQ a pu dé‐ marrer de nouvelles cohortes dans chacun de ses pro‐ grammes.
La formation continue re‐ présente une avenue fort in‐ téressante pour l'ÉPAQ. On a décentralisé nos activités de formation. On va offrir de la formation aussi directement dans les communautés sur l'ensemble du territoire du Québec maritime, dit-t-il.
L’ÉPAQ est également très fière de travailler avec les communautés autochtones comme les Mi'kmaw de la Gaspésie, les Innus de la CôteNord ou la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk.
Il y a un transfert de connaissances, explique Ro‐ bert Nicolas.On va donner la formation dans toutes ces communautés. Ça se fait beaucoup en concertation, en consultation, puis les résul‐ tats sont excellents.
Avec toutes ces bonnes raisons de célébrer, l’ÉPAQ va afficher ses couleurs dans di‐ vers événements d’envergure pendant toute l’année sco‐ laire pour remercier les parte‐ naires parmi lesquels Pêches Océans Canada, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation ainsi que le centre de recherche Meri‐ nov.