Dessiner des BD à quatre mains

Depuis quatre ans, Lydia et Julie Fontaine Ferron ont adopté le pseudonyme Les‐ deuxpareilles. Elles ont choisi ce nom d’artistes pour se démarquer en tant que duo dans le monde de la bédé.

Au-delà des étoiles est la série de BD qui leur a permis de concrétiser leur souhait d’être un duo de dessinatrices après avoir connu des débuts en solo dans ce domaine. Pour elles, la dynamique à deux est pleine d’avantages.

On aime ça travailler en‐ semble. Il y en a beaucoup qui trouvent que le métier de bé‐ déiste est un métier solitaire. Mais à deux, tu n'as pas ce problème-là. Travailler en duo, ça va plus vite. Et ça varie les plans de notre travail, sou‐ lignent-elles.

Nous, on a commencé à être intéressées par la bande dessinée quand on a décou‐ vert des BD comme Sky-Doll et Blacksad [faites par] d’an‐ ciens animateurs de Walt Dis‐ ney [...] On dirait que c’est ça qui nous a donné le goût d’al‐ ler vers la bande dessinée. On a vu un autre genre de bandes dessinées qui était un peu plus dynamique, presque cinématographique, raconte Julie.

Est-ce que vos manières de dessiner se ressemblent? À cette question, Lydia admet qu’elle a dû adapter son coup de crayon pour dessiner leur première série de BD.

Moi, je pense que quand j’ai commencé à travailler sur Au-delà des étoiles, qui est dans le style de Julie, j’avais un style plus carré, mais à force de travailler dans son style, mon style s’est arrondi.

Même des fois, on regarde nos albums et on ne se rap‐ pelle plus qui a fait quoi! On travaille toutes les deux sur une même planche, sur une même page, de préciser Julie.

La série Au-delà des étoiles est scénarisée par Cee Cee Mia et éditée par la mai‐ son d’édition belge Dupuis, bien connue pour avoir no‐ tamment créé le célèbre ma‐ gazine de bande dessinée le Journal de Spirou, dès 1938.

Lesdeuxpareilles ont bien aimé réaliser une grande va‐ riété de scènes de danse pour cette bande dessinée qui a vu le jour pendant la pandémie. Les lecteurs y suivent un groupe d’adolescents qui évo‐ luent dans l’univers de la danse hip-hop, en France. Le troisième album de cette série est paru au Québec à la miaoût.

Dans l’univers du soccer féminin

Lesdeuxpareilles viennent d’entamer un nouveau projet avec la maison d’édition fran‐ çaise Glénat et le scénariste français Lylian. Une fois de plus, elles auront à rendre en images un univers riche en mouvements, soit celui du soccer féminin, dans Balle au pied. Elles se disent très heu‐ reuses de porter l’histoire d’une héroïne aussi coura‐ geuse et qui évolue dans le milieu du soccer féminin.

On va parler d'une jeune fille qui a un grand avenir dans le football, mais qui mal‐ heureusement a un accident. Elle perd sa jambe, mais elle va réapprendre graduelle‐ ment à traverser cette épreuve-là et peut-être arriver quand même à réaliser son rêve, raconte Lydia.

Au début du processus de création, Lydia et Julie ont une latitude intéressante pour créer leurs personnages à par‐ tir d’une brève description donnée par le scénariste.

Nous, on adapte un peu aussi sa description par rap‐ port à nos goûts, à ce qu’on aime. Dans les vêtements, par exemple. Et aussi, on essaie de mettre un peu de diversité culturelle dans les person‐ nages. Des fois, ce n’est pas toujours mentionné, mais nous, on trouve ça important d’en avoir un peu plus dans la bande dessinée parce que je trouve qu’ils ne sont pas en‐ core assez présents, raconte Lydia.

Le premier album de Balle au pied devrait paraître à la fin de 2023, en Europe d’abord.

On doit compléter les deux premiers albums avant la première sortie, souligne Ju‐ lie.

Aujourd’hui, en Europe, ça se passe beaucoup comme ça. Une sortie aux six mois pour que les lecteurs conti‐ nuent d’avoir de l’intérêt, de conclure Lydia avec grand en‐ thousiasme.