Économies d’énergie ou esthétique en C.-B. : les cordes à linge de la discorde
L'Union des municipalités de la Colombie-Britannique (UMCB) se positionne en fa‐ veur de l’utilisation de cordes à linge pour réduire la consommation d’éner‐ gie. Elle demande à présent à la province de promul‐ guer une loi qui garantit qu'aucun règlement n'em‐ pêche, de manière dérai‐ sonnable, l'utilisation d'une corde à linge.
Tanushree Pillai a suspen‐ du les maillots de bain de ses enfants pour les faire sécher sur son balcon de New West‐ minster, après leur cours de natation. Elle a ensuite reçu une lettre de son conseil de copropriété, l'avertissant qu'elle devait expliquer pour‐ quoi elle avait enfreint le rè‐ glement, et qu’elle devrait payer une amende si elle refu‐ sait de le faire.
J'ai été tellement choquée que ce soit interdit. Nous sommes en 2022. Nous sommes dans une situation d'urgence climatique, ra‐ conte-t-elle.
La résolution adoptée par l’UMCB recommande que rien n'interdise aux résidents d'utiliser des cordes à linge à l'extérieur d’une maison unifa‐ miliale ou au rez-de-chaussée d'un immeuble résidentiel à logements multiples. Elle sti‐ pule également qu'il ne faut pas empêcher les résidents d'utiliser des étendoirs sur les balcons extérieurs.
Un mouvement en Amé‐ rique du Nord
Une loi sur les cordes à linge n'est pas un concept nouveau. Déjà en 2010, le gouvernement néo-démo‐ crate, en Nouvelle-Écosse, a présenté un projet de loi au‐ torisant l'usage de la corde à linge dans toute la province.
Il y a un mouvement dans toute l'Amérique du Nord, si‐ gnale Rob Baxter, bénévole auprès de la Société pour la promotion de la conservation de l'environnement (SPEC). Selon lui, plusieurs États amé‐ ricains ont également adopté des lois similaires.
Il s'agit d'une mesure simple, peu coûteuse et facile à prendre pour réduire notre consommation d'énergie , soutient-il.
Tanushree Pillai estime par ailleurs que les règlements in‐ terdisant de faire sécher les vêtements à l'extérieur désa‐ vantagent les personnes en situation de pauvreté qui n'ont pas les moyens d’utiliser la sécheuse tous les jours.
C'est classiste. C'est élitiste, souligne-t-elle.
Le point de vue des pro‐ priétaires
Le directeur de l’Associa‐ tion des propriétaires de condominiums de la Colom‐ bie-Britannique, Tony Gioven‐ tu, explique que la plupart des conseils de copropriété sont flexibles en ce qui concerne les étendoirs.
Cependant, des règle‐ ments plus stricts sont en place pour les cordes à linge parce que celles-ci causent des dommages à l’enveloppe extérieure des bâtiments et nuisent à la valeur des pro‐ priétés, selon lui.
L'esthétique d'une proprié‐ té peut avoir un impact sur la valeur de celles qui l'en‐ tourent, précise-t-il.
Même si la province adop‐ tait la loi sur les cordes à linge, poursuit-il, les résidents de‐ vront probablement tout de même demander à leur socié‐ té de copropriété d'approuver des accords de modification pour installer des poteaux de cordes à linge, et il n'y a au‐ cune garantie que les sociétés accorderont ces souhaits, ditil.
Selon BC Hydro, les sé‐ cheuses consomment généra‐ lement plus d'énergie que tout autre gros appareil mé‐ nager. Elles peuvent représen‐ ter jusqu'à 12 % de la consommation d'électricité d'un ménage et se trouvent dans 85 % des foyers des clients.
Avec des informations de l'émision The Early Edition et de Joel Ballard