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Des échanges parfois corsés, mais surtout cordiaux au débat dans Abitibi-Ouest

- Martin Guindon

Quatre des candidats de la circonscri­ption électorale d’Abitibi-Ouest ont croisé le fer mardi soir lors d’un dé‐ bat organisé par la Chambre de commerce et d’industrie du Centre-Abiti‐ bi à Amos.

La caquiste Suzanne Blais, le libéral Guy Bourgeois, le so‐ lidaire Alexis Lapierre et le pé‐ quiste Samuel Doré ont pré‐ senté leurs positions respec‐ tives selon six grands thèmes : le développem­ent régional, la santé, l’économie, la culture, l’environnem­ent et l’éducation.

La formule a aussi permis des échanges parfois musclés, mais surtout cordiaux durant ce débat qui a duré environ deux heures et demie devant plus de 70 personnes au Foyer du Théâtre des Eskers.

La députée sortante Su‐ zanne Blais a dû défendre son bilan et celui de son gouver‐ nement à plusieurs reprises, après avoir rappelé que Qué‐ bec avait investi 220 millions de dollars dans le comté du‐ rant son mandat.

Samuel Doré a ouvert les hostilités dès son mot d’ou‐ verture.

Si on demande est-ce que Madame Blais a fait son pos‐ sible, oui, mais est-ce qu’elle a pu nous représente­r? Est-ce qu’elle a pu porter nos reven‐ dications? Moi, j’ai des doutes là-dessus, parce que c'est la structure de la CAQ : on prête allégeance au chef et on est porte-parole du chef dans notre comté, a-t-il lancé, affir‐ mant vouloir offrir à la région un nouveau leadership.

Suzanne Blais n’a pas hési‐ té non plus à se lancer dans la mêlée, en demandant à Guy Bourgeois comment il se sen‐ tait en voyant l’état du réseau de la santé dans la foulée de la centralisa­tion opérée sous la réforme Barrette, alors qu’il était député libéral dans Abiti‐ bi-Est.

Pas plus mal à l’aise que vous, puisque quand votre collègue Madame [Danielle] McCann a pris les guides du ministère de la Santé, elle a dit que le Dr Barrette avait fait ce qu’il fallait, a-t-il répondu, avant d’admettre que le mo‐ dèle n’avait pas été bon pour la région, pas plus que l’aboli‐ tion de la Conférence régio‐ nale des élus.

lu Relance de l’usine Réso‐

Samuel Doré a insisté sur l’importance de relancer l’usine de papier journal de Résolu. Il faut s’en occuper, trouver des solutions, parce qu'évidemment, ça touche les travailleu­rs de Résolu. Plu‐ sieurs se sont replacés, mais seraient intéressés à revenir. Mais ça touche aussi un pa‐ quet de fournisseu­rs, ça touche plein d’autres petites et moyennes entreprise­s qui avaient des retombées impor‐ tantes partout en région, a-t-il lancé.

Guy Bourgeois a quant à lui rappelé que Suzanne Blais aurait dû jouer un rôle plus important dans ce dossier.

Il faut s’occuper du dossier et s’y intéresser, pas juste re‐ garder le train passer, pour faire une différence et dire au monde, si vous ne voulez pas l’opérer cette usine-là, nous on la veut.

Suzanne Blais a insisté qu’elle s’occupait du dossier, avec le comité de relance.

Logements et CPE

Alexis Lapierre a rappelé pour sa part l’engagement de Québec solidaire de créer 1100 logements sociaux en Abitibi-Témiscamin­gue, ce qui a soulevé des échanges ani‐ més. C’est des logements pour des personnes qui ont des besoins, mais ça va libérer des logements aussi pour les travailleu­rs et travailleu­ses, je pense que les entreprise­s ont besoin de ça, a-t-il déclaré.

Tu peux avoir des proposi‐ tions pour le logement, mais moi, ce que je trouve un peu aberrant, c’est d’arriver en ré‐ gion, de vous présenter et de dire : "nous chez QS, on va ré‐ gler la crise du logement". Ça me paraît impossible, a inter‐ rompu Samuel Doré.

Et Suzanne Blais de ren‐ chérir : Impossible, impos‐ sible, impossible. Mille loge‐ ments, combien vous pensez que ça coûte, 1000 loge‐ ments? L’argent ne pousse pas dans les arbres.

Les services de garde ont aussi provoqué des échanges.

À Samuel Doré qui lui di‐ sait qu’au lieu d'essayer de ga‐ gner du temps avec des me‐ sures de diversion, la CAQ de‐ vrait créer plus de places, Su‐ zanne Blais a rétorqué : Oui, mais il faut réparer les pots cassés. Il y a eu des années qui n’ont pas eu de garderies, 10 ans. On voudrait avoir tout réglé en quatre ans, avec une pandémie de deux ans? Voyons, c’est impensable.

Immigratio­n et popula‐ tion

Alexis Lapierre a dénoncé les propos de François Le‐ gault sur la menace que pou‐ vaient représente­r les immi‐ grants et le fait que dès son élection en 2018, la Coalition avenir Québec avait mis la hache dans le Programme ex‐ périence québécoise qui faci‐ lite l’établissem­ent des étu‐ diants étrangers. Puis, il a re‐ mis en doute la volonté de Suzanne Blais d’augmenter la population régionale.

Ce n’est pas magique. Votre gouverneme­nt ne re‐ connaît pas la crise du loge‐ ment, les listes d’attente en garderie ont augmenté sous votre gouverneme­nt et vous voulez réduire les seuils d’im‐ migration. Je veux dire, on n’a pas des conditions gagnantes pour augmenter le bassin de population en Abitibi-Témis‐ camingue, et on n’est pas des lapins, a-t-il imagé, suscitant des rires dans la salle.

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