Rupture des négociations entre Énergie NB et les chefs wolastoqey sur Mactaquac
Les chefs wolastoqey au Nouveau-Brunswick ac‐ cusent Énergie NB de dé‐ tourner leurs revendica‐ tions territoriales pour di‐ minuer les compensations allouées à leurs commu‐ nautés dans le cadre des négociations entourant la remise à neuf du barrage de Mactaquac.
En 2020, Énergie NB a an‐ noncé vouloir entreprendre la remise à neuf du barrage pour lui permettre d’être en fonction jusqu’en 2068. Il s’agit d’un projet évalué entre 2,7 et 3,6 milliards de dollars, sans compter les 2 à 3 milliards né‐ cessaires pour acheter de l'électricité à Hydro-Québec pendant les travaux.
Les Wolastoqiyik au Nou‐ veau-Brunswick poursuivent actuellement la province pour faire valoir des revendications territoriales qui couvrent la moitié de la province. L’au‐ tomne dernier, ils ont ajouté à cette demande des parcelles de terres qui appartiennent à Énergie NB et aux cinq plus grandes forestières de la pro‐ vince.
Dans une entrevue à CBC, le porte-parole des chefs, Al‐ lan Polchies de la Première Nation St. Mary’s déplore que cette poursuite soit utilisée comme outil dans les négocia‐ tions entre les Wolastoqiyik et Énergie NB.
Il est malheureux que le pouvoir du Nouveau-Bruns‐ wick réduise les termes de mandat des négociations sur la base d'une revendication que nous avons légiti‐ mement, indique M. Polchies.
Selon des documents ob‐ tenus par CBC, la première offre d’Énergie NB aux com‐ munautés incluait six termes de mandat pour lesquels la société de la Couronne était prête à négocier.
Cela incluait l’emploi et l’éducation, les protections environnementales, les inté‐ rêts communautaires, l'appro‐ visionnement et les contrats, le développement écono‐ mique et des mesures de pro‐ tection de la culture.
Les communautés ont en‐ suite fait une contre-offre pour inclure davantage de protections environnemen‐ tales et pour demander à Énergie NB d’inclure dans sa proposition la création d’un projet d’énergie renouvelable de 200 mégawatts pour aider les Wolastoqiyik à couvrir les coûts de l’énergie dans leurs communautés.
Dans une lettre envoyée aux chefs de la Nation Wolas‐ toqey du Nouveau-Bruns‐ wick, le directeur du projet pour la remise à neuf du bar‐ rage de Mactaquac chez Éner‐ gie NB, Charlie Ryan, a indiqué que trois termes de mandat seraient abandonnés.
« À la lumière des détails de la contre-offre et du litige en cours contre Énergie NB et en ce qui concerne le titre an‐ cestral au Nouveau-Bruns‐ wick, Énergie NB doit réorien‐ ter la portée des négociations afin d'aborder les impacts né‐ gatifs identifiés du [Projet d'atteinte de durée de vie utile de la centrale de Macta‐ quac] sur les droits potentiels ou établis des autochtones ou des traités », indique M. Ryan dans sa lettre.
Il ajoute qu’Énergie NB veut continuer à négocier en se concentrant uniquement sur l’emploi et l’éducation, les protections environnemen‐ tales et l’approvisionnement et les contrats.
Énergie NB n’a pas répon‐ du aux demandes d’entrevue de CBC, mais le porte-parole Marc Belliveau a fourni une déclaration écrite.
« Dans tout grand projet, Énergie NB a des discussions avec les communautés des Premières Nations dans le cadre de ses obligations de consultation. C’est le cas pour le Projet d'atteinte de durée de vie utile de la centrale de Mactaquac. Énergie NB est engagée à continuer à tra‐ vailler avec la Nation Wolasto‐ qey.
Le chef Allan Polchies in‐ dique que les réclamations territoriales donneraient plus de poids dans n’importe quelle négociation sur le dé‐ veloppement des infrastruc‐ tures.
Mais il pense que cette cause pourrait traîner en lon‐ gueur. Il pourrait se passer 20 ans avant que la cour ne l'entende, dit-il, alors que le projet de remise à neuf du barrage pourrait commencer d’ici quelques années.
Ce que nous voulons c’est le pouvoir de poursuivre notre développement écono‐ mique et de générer des reve‐ nus pour nous-mêmes… d’avoir un développement économique durable pour nos communautés, pense M. Polchies.
Avec des informations d’Aidan Cox de CBC