Radio-Canada Info

Le bilan de Pierre Dufour passé au peigne fin lors du débat dans Abitibi-Est

- Marc-André Landry

Le bilan du député sortant Pierre Dufour s’est retrou‐ vé au coeur des échanges du débat des candidats dans Abitibi-Est organisé mardi soir par la Chambre de commerce de Val-d’Or.

Pendant plus de 2 heures 30 minutes, les cinq candidats ont débattu de di‐ vers enjeux du comté, de la pénurie de main-d'oeuvre à la survie des caribous, en pas‐ sant par la vitalité écono‐ mique du centre-ville de Vald’Or, l’environnem­ent ou en‐ core les relations avec les Au‐ tochtones.

La formule du débat a principale­ment permis à cha‐ cun des candidats d’exposer la plate-forme de leur parti sur les différents enjeux.

Lors des quelques pé‐ riodes d’échanges en face-àface, le député sortant s’est retrouvé sur la sellette plus souvent qu’à son tour, lui qui a rappelé d’entrée de jeu les investisse­ments de plus de 1,3 milliard de la Coalition ave‐ nir Québec dans la région lors du dernier mandat.

Le libéral Jean-Maurice Matte a lancé la première salve sur le dossier de la santé et de l’urgence à Senneterre, déplorant que la population ait dû sortir dans la rue pour protéger ses acquis.

Le rôle du ministre n’était pas de travailler à la réouver‐ ture du centre de santé, c’était d’empêcher sa fermeture, a lancé Jean-Maurice Matte, rappelant les promesses de décentrali­sation des décisions en santé mises de l’avant dans la charte des régions de son parti.

On ne réécrit pas le passé, mais on vit souvent avec, a ré‐ torqué Pierre Dufour. Quand nous sommes arrivés en 2018, on était en situation de crise, avant même la pandémie. C’est venu confirmer tout le système chaotique de la ré‐ forme Barrette. C’est pour ça que le ministre Christian Dubé travaille sur un plan pour dé‐ centralise­r certains services.

Les deux hommes ont aussi eu maille à partir en fin de débat, quand Jean-Maurice Matte est revenu sur les pro‐ messes de Pierre Dufour de conférer un statut de protec‐ tion à des sites naturels de trois villes de son comté.

Après avoir refusé 83 pro‐ jets d’aires protégées dans le sud de la province, quelle cré‐ dibilité vous avez de lancer ça sur des sites dont vous n’avez même pas la juridictio­n? Je me rappelle que quand j’ai dépo‐ sé un projet de centre de va‐ lorisation des aires protégées qui a été salué par plusieurs université­s, je n’ai même pas eu droit à un accusé de récep‐ tion de votre part, a affirmé le libéral.

Monsieur Matte, qui vous a donné le 75 000 $ pour votre étude?, a répondu

Pierre Dufour. C’est notre bu‐ reau qui a travaillé ça pour vous. S’il vous plaît, soyez honnêtes dans votre argu‐ mentaire.

Le candidat de Québec so‐ lidaire, Benjamin Gingras, a pour sa part mis en doute la qualité du travail de Pierre Dufour pour défendre les in‐ térêts de la région sur les questions environnem­en‐ tales.

Est-ce normal qu’on ait plus entendu la députée Émi‐ lise Lessard-Therrien que le ministre régional pour dé‐ fendre la région, a-t-il ques‐ tionné. Aviez-vous pour man‐ dat de défendre la CAQ ou la région?

Si la défense de la région, c’est de mettre à mal son image par toutes sortes de déclaratio­ns, la députée de Rouyn-Noranda a bien réussi son coup, a répliqué le député sortant.

Dans un échange avec Jean-Maurice Matte, Benjamin Gingras a aussi dû défendre la position de son parti de haus‐ ser les taxes sur les véhicules les plus polluants, dans le plan environnem­ental de Québec solidaire.

Contrairem­ent au Parti li‐ béral, on ne croit pas au murà-mur, a-t-il souligné. Il faut nuancer plusieurs choses.

C’est régionalis­é comme plani‐ fication de mesures et une ré‐ gion comme la nôtre va être beaucoup moins concernée, parce qu’on a besoin de cer‐ tains types de véhicules pour des raisons de travail. Ça fait partie de notre réalité.

Le conservate­ur Maxym Perron-Tellier a défendu avec conviction les positions de son parti, notamment l’exploi‐ tation des hydrocarbu­res au Québec, la place du privé en santé et les subvention­s di‐ rectes aux parents pour leur aider à trouver une place en garderie.

Notre approche n’est pas d’abolir les CPE, mais on fait un don de 200 $ par semaine par famille, pour que ceux qui n’ont pas de places en CPE puissent retourner sur le mar‐ ché du travail, a-t-il expliqué. On veut libéralise­r le marché des garderies. Il y a 1030 places en garderies pri‐ vées qui sont disponible­s dans la région. Ces gens-là vont avoir une place dès le lendemain de notre mesure.

Ça ne crée pas de nou‐ velles places, votre plan, a ré‐ torqué Benjamin Gingras. C’est le retour de la main invi‐ sible. C’est un recul de 30 ans que vous proposez.

Quant à Jacline Rouleau du Parti québécois, elle s’est ser‐ vie du débat pour exprimer sa volonté de travailler avec le milieu sur plusieurs enjeux de son comté, notamment la santé, les aînés et la pénurie de main-d'oeuvre. Elle a aussi profité d’un échange sur l’iti‐ nérance à Val-d’Or pour inter‐ peller Pierre Dufour sur sa présence auprès des gens.

Est-ce que vous avez ren‐ contré les commerçant­s, êtesvous allé les voir chez eux vous-même? On vous a de‐ mandé d’être présent avec nous, à un moment donné, et vous n’étiez pas là, a-t-elle lan‐ cé.

On était là et l’a rouvert votre urgence, a-t-il rétorqué à l’actuelle mairesse de Senne‐ terre-Paroisse.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada