La pénurie de chauffeurs de camion perdure en Alberta malgré des subventions provinciales
Malgré un programme pro‐ vincial de subventions vi‐ sant à recruter de nou‐ veaux chauffeurs, l'indus‐ trie du camionnage en Al‐ berta a toujours du mal à pourvoir les milliers de postes vacants. La corpora‐ tion des camionneurs in‐ voque un problème d'assu‐ rance.
Selon un communiqué du bureau du ministère des Transports de l'Alberta, il y a actuellement environ 4800 postes vacants de ca‐ mionneurs dans la province.
Pour pallier cette pénurie, depuis 2020, près de 1000 Al‐ bertains ont reçu des subven‐ tions du gouvernement pro‐ vincial, dans le cadre du pro‐ gramme Driving Back to Work, selon le communiqué.
Depuis novembre 2020, 249 personnes ont terminé le programme et obtenu leur permis de classe 1.
D'une durée de trois ans, le programme de formation vise à aider les Albertains sans em‐ ploi qui suivent une forma‐ tion initiale obligatoire pour obtenir leur permis de classe 1.
Propriétaire d'Alberta Truck Training and Driver Edu‐ cation, une compagnie de for‐ mation de chauffeurs de ca‐ mion, Harjeet Singh pense que la pénurie de chauffeurs s'aggrave, mais il considère que le manque d'intérêt pour le camionnage n'est pas la cause.
Vous pouvez gagner un sa‐ laire équivalent en tant qu'in‐ génieur diplômé. Alors oui, les gens sont intéressés et en‐ thousiastes à l'idée d'entrer dans [notre] industrie, pré‐ cise-t-il.
Selon lui, le problème ré‐ side plutôt du côté de la réti‐ cence des compagnies d'assu‐ rance à assurer les nouveaux conducteurs. Sans expé‐ rience, les étudiants qui sortent de son école de conduite ont du mal à obtenir une assurance.
Les compagnies d'assu‐ rance, exigent des nouveaux chauffeurs, au moins deux ans d'expérience pour être as‐ surés, explique-t-il.
Quand il s'agit des compa‐ gnies d'assurance, certaines entreprises de camionnage ne veulent pas prendre de risque.
Harjeet Singh, propriétaire, Alberta Truck Training and Dri‐ ver Education
Compte tenu de la vague de départs à la retraite, des jeunes qui ne veulent pas prendre le volant et des per‐ sonnes qui préfèrent travailler à domicile, l'industrie du ca‐ mionnage reste en difficulté et a besoin de solutions dès maintenant.
Harjeet Singh affirme que le fait de limiter le programme aux Albertains sans emploi si‐ gnifie que l'industrie du ca‐ mionnage passe à côté de nombreux conducteurs po‐ tentiels.
Toutes les personnes qui ont les qualités requises et l'éducation pour suivre la for‐ mation ne sont pas admis‐ sibles à moins qu'elles ne re‐ çoivent l'assurance-emploi, re‐ grette Harjeet Singh.
Des problèmes récur‐ rents
Denis Allaire a quant à lui plus de 40 années d'expé‐ rience dans le camionnage. Pour lui, plusieurs problèmes chroniques font fuir les nou‐ veaux chauffeurs. Par exemple, pour faire vivre une famille avec deux ou trois en‐ fants, un chauffeur de camion doit travailler plus de 70 heures par semaine, af‐ firme-t-il.
Les salaires ne sont pas tellement bons pour ce que ça coûte d'aller sur la route toute la semaine, dit-il.
Les attentes aux entrepôts de chargement durant des heures créent aussi des situa‐ tions de tension, selon lui.
Les compagnies de trans‐ port ne veulent pas payer pour les heures d’attente,