Entre inflation et solitude, la rentrée est difficile pour certains étudiants albertains
Depuis la rentrée, des étu‐ diants postsecondaires de l’Alberta rencontrent diffé‐ rentes difficultés autant au niveau financier qu’au niveau social. Ces défis sont en autres dus à la montée des prix, alimen‐ tée par l'inflation, et au re‐ tour en présentiel sur les campus.
À Edmonton, la directrice de la banque alimentaire du campus de l'Université de l'Al‐ berta, Erin Laura O’Neil, a re‐ marqué que beaucoup d'étu‐ diants étrangers, diplômés ou non, viennent chercher leur nourriture à la banque ali‐ mentaire.
Elle explique qu’en général, entre 80 et 100 paniers sont distribués par semaine. Mais la semaine passée, ce chiffre a atteint 200 paniers. Et même durant l’été, alors que la banque alimentaire du cam‐ pus était peu fréquentée, elle a distribué environ 130 pa‐ niers par semaine.
Nous avons remarqué que l'augmentation des frais de scolarité et l’inflation sont deux facteurs qui amènent les [étudiants] à venir chez nous. Mais ces deux choses ne peuvent pas être stoppées ra‐ dicalement [à court terme].
Erin Laura O’Neil, direc‐ trice, banque alimentaire de l'Université de l'Alberta
Du côté de l'Université de Calgary, la présidente de l’as‐ sociation des étudiants, Ni‐ cole Schmidt, a également re‐ marqué que les étudiants payent beaucoup plus cher certains postes de dépenses comme ceux du logement ou de la nourriture.
Certains étudiants payent jusqu’à 25 % plus cher leurs frais de scolarité comparative‐ ment à ceux de 2019, dit-elle.
Les étudiants en ingénierie, par exemple, payent en ce moment jusqu’à 60 % plus cher leurs frais de scolarité par rapport à 2019.
Elle constate également que les étudiants ont besoin de plus d’aide financière du‐ rant l’année scolaire que ce soit pour les aider à payer les coûts liés au logement ou pour trouver un emploi étu‐ diant.
Un site pour créer un sentiment de communau‐ té
Si le retour en présentiel peut être difficile pour plu‐ sieurs étudiants, c'est égale‐ ment le cas lorsqu’il s’agit de se faire de nouveaux amis dès la rentrée scolaire. C’est ce qu'ont remarqué Zack et Sam‐ son, deux des administra‐ teurs du site web UofConfes‐ sions.
L’anonymat étant essentiel pour les administrateurs du site, Radio-Canada a accepté d'utiliser seulement leurs pré‐ noms. UofConfessions, as‐ surent ses administrateurs, n'est pas lié à l’administration de l’Université de Calgary.
UofConfessions, présent sur Instagram et sur TikTok, regroupe des publications anonymes d’étudiants de l'Université de Calgary. Tous peuvent s’exprimer librement sur le sujet qu’ils désirent, comme les cours ou l'universi‐ té, sans avoir peur des réper‐ cussions possibles sur leur ré‐ putation.
Zack et Samson expliquent que le site a été réactivé il y a quelques mois afin de créer un sentiment de communau‐ té au sein de l’Université de Calgary. Ils affirment que la majorité des confessions qu’ils reçoivent sont celles d’étudiants qui se cherchent des amis.
Beaucoup de personnes écrivent des confessions ex‐ primant que l'ambiance sur le campus est très solitaire et [à quel point] il peut-être difficile de se faire des amis, explique Zack. Toutefois, chaque fois qu'on affiche ce genre de confession, le taux de réac‐ tion [positive] dans les com‐ mentaires est très [impor‐ tant].
Nicole Schmidt affirme que certains étudiants se sentent isolés ou seuls depuis la reprise des cours en pré‐ sentiel. Son association compte organiser des activi‐ tés tout au long du prochain trimestre pour essayer de connecter des étudiants à dif‐ férents clubs ou communau‐ tés.