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Décès de Jean Malavoy : les bris répétitifs du scan de l’Hôpital de Hull avaient déjà été dénoncés

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L’enquête publique sur la mort de Jean Malavoy, sur‐ venue en octobre 2020 à l'Hôpital de Hull, s’est pour‐ suivie pour une deuxième journée, mardi, au palais de justice de Gatineau. Un appareil médical brisé, la nuit où le Franco-Ontarien a été admis à l’urgence, a de nouveau été au centre des échanges.

Un médecin a expliqué que l’appareil d’imagerie mé‐ dicale, le tomodensit­o‐ gramme (CT-scan), tombait souvent en panne et que les délais provoqués par le bris d’équipement avaient un im‐ pact sur les soins donnés aux patients.

C’est un test radiologiq­ue qui est très utile, surtout chez les patients instables, a affir‐ mé le Dr Jean-François Brouillett­e On l’utilise assez souvent aux soins intensifs. Ça nous aide à diriger nos soins. C’est un outil essentiel à notre travail.

Le médecin dit avoir écrit en 2017, trois ans avant le dé‐ cès de M. Malavoy, une lettre au directeur des services pro‐ fessionnel­s du Centre intégré de santé et des services so‐ ciaux (CISSS) de l’Outaouais dans laquelle il mentionnai­t l’urgence d’acquérir un nouvel appareil.

Je demandais qu’il y ait un correctif, un deuxième scan , a-t-il expliqué. Pas nécessaire‐ ment que les deux scans [l’an‐ cien et le nouveau] soient fonctionne­ls en même temps, mais qu’on ait un autre outil à utiliser si jamais il y avait un premier bris.

Je considérai­s qu’un centre de neurologie, de neurochi‐ rurgie, de trauma [comme ce‐ lui de Hull] devait avoir un scan de disponible en tout temps, peu importe si un des scans brisait.

Dr Jean-François Brouillett­e Malheureus­ement, a dit le médecin, sa lettre est restée sans réponse. Il n’a pas eu d'accusé de réception, pas de retour par écrit ni de réponse verbale. Officieuse­ment, j’ai entendu qu’il y avait un pro‐ cessus vers l’achat d’un deuxième scan , a-t-il précisé, mais rien n’a été annoncé offi‐ ciellement.

L’annonce politique qui a révélé l’achat de deux nou‐ veaux appareils a finalement eu lieu un an plus tard, en 2018. Les nouveaux scans ont été reçus en 2021. Entre‐ temps, M. Malavoy est décé‐ dé en octobre 2020.

Le hasard a voulu que le Dr Jean-François Brouillett­e soit présent ce jour-là. La panne de la tomodensit­omé‐ trie a duré environ trois heures.

Le médecin n’est pas en mesure de dire que le patient aurait survécu, si le scan était fonctionne­l à Hull. M. Mal‐ avoy avait des problèmes de santé importants, son acci‐ dent était grave et il présen‐ tait des antécédent­s car‐ diaques, a-t-il rappelé.

Le Dr Brouillett­e reconnaît toutefois que de façon géné‐ rale plus un diagnostic est établi tôt, plus les chances de survie d'un patient sont éle‐ vées. D’où l'importance d'avoir des scans qui ne brisent pas, a-t-il dit.

Jean Malavoy, 71 ans, est décédé après s’être blessé à la tête lors d’une chute dans les escaliers de son domicile. Lorsqu'il est arrivé à l'Hôpital de Hull, l’appareil de tomo‐ densitogra­mme était brisé. Ce bris a forcé le transfert de M. Malavoy à deux reprises — vers l’hôpital de Gatineau et de retour vers l’hôpital de Hull — et a possibleme­nt retardé sa chirurgie.

Les audiences se pour‐ suivent mercredi.

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