À Ottawa, une sélection internationale de films d’animation haute en couleurs
Après deux années de for‐ mat virtuel forcé, le Festi‐ val international d’anima‐ tion d’Ottawa (OIAF) est de retour en personne. Avec une programmation haute en couleurs, le rendez-vous scelle ses retrouvailles avec le public et les profes‐ sionnels de l’animation.
De A comme Algérie à U comme Uruguay, quelque 96 pays ont soumis 2 457 films au regard pointu du festival. Parmi les candida‐ tures évaluées cette année, la section compétition a retenu 62 courts métrages et sept longs métrages, pour célébrer ce qui se fait de meilleur en matière d’animation à travers la planète et au Canada.
Producteur au studio d’animation français de l’Of‐ fice national du film (ONF), Marc Bertrand se réjouit de ce retour de l’OIAF, l’un des plus vieux festivals d’animation au monde, premier à s'établir sur le circuit de l’animation, et [...] plus important en Amérique du nord, rappelle-t-il. Habitué du festival, Marc Bertrand fait partie cette année des membres du jury de la com‐ pétition long-métrage.
Ce qui est extraordinaire avec le Festival international d’animation d’Ottawa, c’est qu’il y a des cinéastes d'ani‐ mation oscarisés, primés à Cannes ou Annecy, dont les nouveaux films sont présen‐ tés aux côtés de premiers films de certains artistes, poursuit Marc Bertrand, en rendant hommage à l'audace du directeur artistique de l’OIAF, Chris Robinson.
Dans la catégorie courtsmétrages en compétition, Marc Bertrand cite ainsi la présence conjointe de deux films estampillés ONF : Le ma‐ telot volant, de Wendy Tilby et Amanda Forbis, duo de réa‐ lisatrices nommées à deux re‐ prises pour un Oscar, et 100 miles de Louis Bodart, jeune talent de l’animation mis en lumière par le pro‐ gramme de formation Ho‐ thouse 13, offert par le Studio d'animation de Montréal.
Un menu varié
Courts ou longs, les films explorent différentes tech‐ niques d’animation, mises au service de sujets facétieux (La liste des choses qui existent 2, deuxième saison d’une websérie adaptée du livre signé Cathon et Iris, pu‐ blié aux éditions La Pas‐ tèque), de thématiques vieilles comme le monde (la vie, la mort, l’amour, la famille, la guerre, la dictature), ou au contraire, pleinement ancrées dans l’ère du temps (la crise climatique, les migrants, la transexualité).
C’est sur le désir féminin, et notamment sur le plaisir solitaire, qu’a choisi de se pen‐ cher la réalisatrice de films d'animation Lori Malépart Traversy, dont la série docu‐ mentaire Caresses magiques, également portée par l’ONF, est en compétition dans la ca‐ tégorie série animée.
Cinq épisodes d’environ quatre minutes évoquent avec franchise et un brin d’hu‐ mour le sujet de la masturba‐ tion, sous un angle d’abord historique, dans le premier épisode intitulé La petite his‐ toire d’un grand tabou, puis à travers un regard plus per‐ sonnel, grâce à des témoi‐ gnages puisés dans les livres de Sarah Gagnon-Piché et Sa‐ ra Hébert et mis en scène grâce à la magie de l’anima‐ tion.
Je voulais un ton assez po‐ sitif sur la masturbation. J’ai gardé les histoires qui finis‐ saient bien ou qui avaient quelque chose d’inspirant , explique Lori Malépart-Traver‐ sy. Si cette dernière estime que la masturbation féminine demeure taboue, la cinéaste fait valoir que les hommes pourront aussi se reconnaître dans certaines histoires [abor‐ dant] des thèmes assez uni‐ versels, comme la masturba‐ tion dans l’enfance, la honte et les croyances liées à la reli‐ gion .
En plus des projections de films en compétitions s’ajoutent des rencontres avec les réalisateurs, des pa‐ noramas du cinéma canadien et du cinéma mondial, une ré‐ trospective de films de John Weldon, une exposition de réalité augmentée ainsi que des programmes spéciaux, in‐ cluant la projection du docu‐ mentaire Theodore Ushev : liens invisibles, film coproduit par l’ONF qui dresse un por‐ trait de ce cinéaste d'anima‐ tion canadien d’adoption, lors de voyages dans son pays na‐ tal, la Bulgarie.
L’OIAF déploie ses rendezvous jusqu’au 25 septembre dans divers endroits de la ca‐ pitale, dont le Cinéma By‐ Towne, la Cour des arts, le Club SAW, la Galerie d’art d’Ot‐ tawa, le Centre national des arts, le Château Laurier et le parc Strathcona.
Avec des informations de Camille Bourdeau-Potvin
film qui allait « déplaire à la gang d’Outre-wood, garante du bon goût et de la bonne conscience ») réalisée par Paul Toutant au moment de la sor‐ tie du film dans les salles qué‐ bécoises.
Compléments: Écoutez le balado
Plein écran: Robert Morin et "le jouet" cinéma Regardez l'épi‐ sode de Pour faire court: le ci‐ néma de Robert Morin expli‐ qué en moins de trois mi‐ nutes