Des Manitobains hésitent face aux doses de rappel et au vaccin bivalent de Moderna
Alors que les autorités sa‐ nitaires du Manitoba ont élargi l'accès au vaccin bi‐ valent de Moderna contre la COVID-19, mercredi, cer‐ tains Manitobains ne sont pas très enclins à recevoir une nouvelle dose de rap‐ pel.
Je vais bien pour l'instant, estime Danis Karuba, appre‐ nant mercredi que tous les Manitobains âgés de plus de 18 ans avaient accès au vaccin bivalent.
Si c'est obligatoire, je le fe‐ rai, mais pour l'instant je vais continuer avec les deux doses que j'ai reçues, dit-il. M. Karu‐ ba ajoute qu'il n'a pas eu connaissance de cas de CO‐ VID parmi ses proches depuis plusieurs mois. Il n'est donc pas inquiet.
Par contre, Andrew Ba‐ chand, qui travaille dans le mi‐ lieu de la santé, est content de pouvoir recevoir sa nou‐ velle dose de vaccin bivalent, mardi prochain. Je ne peux pas imaginer une meilleure manière de commencer mes vacances, lance-t-il.
J'ai malheureusement vu le côté sombre de cette maladie [...] Tout ce que je peux faire pour protéger mes patients et ma famille, je vais l'entre‐ prendre, assure M. Bachand.
De son côté, Eshaan Revis est content de savoir que le vaccin bivalent est disponible, mais personnellement, il ne compte pas relever la manche de si tôt. Quand j'aurai vu que ce vaccin n'a pas d'effet néga‐ tif sur les gens que je connais, je le prendrai, dit-il.
M. Revis précise que jus‐ qu'à maintenant, il a attendu entre trois et quatre semaines après être devenu admissible aux différents vaccins et doses de rappel avant de les recevoir.
J'espère ne pas avoir à at‐ tendre et à réserver un ren‐ dez-vous, note Eshaan Revis, ajoutant qu'il a reçu sa dose de rappel dans une épicerie. Il croit qu'il est plus pratique de se faire vacciner dans les pe‐ tits sites que dans les grands centres de vaccination.
Quand on va [aux grands centres], ça prend du temps et il faut planifier toute une journée autour de cette sortie , explique M. Revis.
Créer « une complai‐ sance »
La variété des réactions face au vaccin ne surprend pas la professeure au dépar‐ tement des sciences de la san‐ té communautaire à l'Univer‐ sité du Manitoba, Michelle Driedger.
Dans nos recherches, nous voyons une association, comme quoi en recevant d'autres vaccins [que celui contre la COVID], on est pro‐ tégé et qu'on n'a pas besoin d'une dose de rappel, ex‐ plique-t-elle.
Mme Driedger ajoute qu'un autre facteur qui porte à confusion est que les vac‐ cins contre la COVID-19 n'em‐ pêchent pas les gens d'attra‐ per ou de répandre la mala‐ die. Ça crée des questionne‐ ments chez les gens [...] En réalité, le virus va continuer d'évoluer, souligne-t-elle.
La professeure croit que l'absence de mesures sani‐ taires obligatoires et le manque d'information sur la progression des cas au Mani‐ toba ont fait oublier à la po‐ pulation les risques sanitaires.
Tout s'est terminé si rapi‐ dement au printemps [...] Tout est recommandé et non plus obligatoire, je crois que ça a créé une certaine com‐ plaisance.
Avec les informations de Emily Brass