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Les Bermudes retiennent leur souffle avant le passage de l’ouragan Fiona

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Les chaises longues et les parasols sont rangés, les devantures de magasins calfeutrée­s, et le faisceau du phare donne à voir des nuages qui filent en accélé‐ ré : les Bermudes se prépa‐ raient jeudi au passage du puissant ouragan de caté‐ gorie 4 Fiona qui a semé la destructio­n dans les Ca‐ raïbes.

Face aux bourrasque­s et aux vagues de plus en plus puissantes, les habitants de ce territoire britanniqu­e se sont réfugiés chez eux à la tombée de la nuit.

L'oeil de Fiona devrait pas‐ ser à 180 km à l'ouest de l'ar‐ chipel vers 4 h vendredi, selon les services météorolog­iques des Bermudes, et pourrait alors avoir été rétrogradé en catégorie 3.

Mais en raison de la taille et de la force de l'ouragan, l'heure était néanmoins à la prudence. J'encourage tout le monde à se préparer de ma‐ nière adéquate à cette tem‐ pête, a tweeté le premier mi‐ nistre David Burt. Prenez soin de vous et de votre famille.

À Hamilton, la capitale, Ri‐ chard Hartley apposait dans l'après-midi des plaques de métal sur les fenêtres de sa boutique avec l'aide de son épouse. Le vent va venir di‐ rectement du sud. Ce coin est très exposé aux vents, a-t-il expliqué à l'AFP.

Vagues destructri­ces

Selon le Centre national des ouragans (NHC), basé à Miami, la tempête est accom‐ pagnée de vents soufflant jus‐ qu'à 215 km/h. Elle se dirige vers le nord et doit aussi af‐ fecter la côte du Canada.

Aux Bermudes, tout petit archipel de 64 000 habitants, Fiona doit apporter de la pluie et provoquer une montée du niveau des eaux, avec de grandes vagues destructri­ces, a indiqué le NHC.

Le territoire, situé à un mil‐ lier de kilomètres des ÉtatsUnis et habitué aux ouragans, est l'un des lieux les plus iso‐ lés du monde, ce qui rend toute évacuation quasi im‐ possible en cas d'urgence.

On doit vivre avec parce qu'on habite ici, a dit JoeAnn Scott, qui travaille dans un commerce à Hamilton. Les habitants tentent de le prendre comme ça vient. Et prient, a-t-elle ajouté.

Le long de la célèbre plage de Horseshoe Bay, certains observent les vagues agitées. D'autres profitent carrément des conditions exception‐ nelles pour faire de la planche volante. Ils sont un peu fous, note Gina Maughan, venue se dégourdir les jambes une der‐ nière fois avant une longue nuit d'attente.

En raison de sa situation géographiq­ue, l'île principale prend donc les préparatif­s au sérieux même quand elle ne s'attend pas à de vastes dé‐ gâts.

Beaucoup des bateaux amarrés dans des clubs ont été retirés de l'eau cette se‐ maine et le mobilier d'exté‐ rieur, dans les maisons comme dans les restaurant­s, a été amené à l'intérieur.

En plus de stocker nourri‐ ture et bougies, des Bermu‐ diens remplissai­ent des seaux avec l'eau de leurs réservoirs.

L'île ne comptant pas de source d'eau douce, tous les bâtiments ont des réservoirs pour stocker l'eau de pluie, raccordés aux maisons par un système électrique.

Et puisque des coupures de courant peuvent se pro‐ duire pendant les tempêtes, les habitants remplissen­t sou‐ vent leurs baignoires ou des seaux en prévision.

Ici, immeubles et maisons doivent en outre respecter des règles de constructi­on strictes pour résister aux tem‐ pêtes.

Des constructi­ons so‐ lides

Les constructi­ons sont vraiment faites pour durer, et nous ne voyons jamais la dé‐ vastation que les Caraïbes vivent au fil des ans, a dit l'épouse de M. Hartley, Elaine Murray.

Fiona a provoqué la mort de quatre personnes à Porto Rico, territoire américain, se‐ lon un responsabl­e cité par les médias. Un décès a été rapporté en Guadeloupe et deux en République domini‐ caine.

Le président américain Joe Biden a déclaré l'état d'ur‐ gence à Porto Rico, qui se re‐ met à peine du passage de l'ouragan Maria il y a cinq ans.

L'Agence fédérale des me‐ sures d'urgence des ÉtatsUnis (FEMA) a dit qu'elle allait envoyer des centaines de membres supplément­aires de son personnel à Porto Rico, qui a subi coupures massives de courant, glissement­s de terrain et inondation­s.

Cela me fend le coeur, a ré‐ agi jeudi la cheffe de la Chambre américaine des re‐ présentant­s, Nancy Pelosi.

En République domini‐ caine, le président Luis Abina‐ der a déclaré l'état de catas‐ trophe naturelle dans trois provinces de l'est.

L’est du Canada dans la mire de Fiona

Selon Environnem­ent et Changement climatique Cana‐ da, l’ouragan qui devrait perdre de l’intensité au fur et à mesure qu’il progresse vers les eaux froides du nord de l’Atlantique, sera encore une puissante tempête post-tropi‐ cale lorsqu’il atteindra les côtes de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve samedi ou di‐ manche, selon les régions, avec des vents de 100 à 175 km/h et de fortes pluies.

De grandes vagues et des ondes de tempête sont aussi à prévoir, selon Environne‐ ment et Changement clima‐ tique Canada, qui souligne la possibilit­é d’inondation dans les régions côtières de l’est du pays.

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