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La CAQ chassée d’une manifestat­ion : « la ligne n’a pas été franchie », dit Nadeau-Dubois

- Jean-François Thériault

«C'est correct pour les ci‐ toyens de dire qu'ils ne sont pas d'accord.»

C'est ainsi que le co-porteparol­e de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a ré‐ sumé la situation dans la‐ quelle se sont retrouvés cer‐ tains candidats de la Coalition avenir Québec vendredi après-midi, lors de la marche pour le climat, à Montréal.

Plus tôt, il avait a été pris à partis sur les réseaux sociaux par certains de ces mêmes candidats, qui lui repro‐ chaient de ne pas avoir dé‐ noncé les injures dont ils ont été victimes durant la mani‐ festation, qu'ils ont dû quitter rapidement.

Après avoir dit lors de la marche qu'il comprenait la ré‐ action des manifestat­ions, M. Nadeau-Dubois a tenu un point de presse dans lequel il a cherché à clarifier sa posi‐ tion.

Je veux que les choses soient bien claires, et je veux qu'il n'y ait absolument au‐ cune ambiguïté, a-t-il dit. Je condamne, et Québec soli‐ daire condamne, toute forme de violence, d'intimidati­on ou de menace à l'intégrité phy‐ sique de toute personne.

Mais il ne considère pas que les candidats caquistes ont été victimes de tels gestes. Ce n'est pas ce que j'ai vu, a-t-il répété à plusieurs re‐ prises.

Ce que j'ai vu cet après-mi‐ di, c'est des jeunes de 13, 14, 15, 16 ans, scander des slo‐ gans pour exprimer leur désaccord envers un parti po‐ litique, la CAQ. Ça s'est fait pa‐ cifiquemen­t, ça s'est fait orale‐ ment.

Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire

« Engagez-vous ou décali‐ cez », « Vous n'êtes pas les bienvenus », « Allez chier »... Les invectives, certaines plus créatives que d'autres, n'ont pas manqué. Ce sont des pro‐ pos, pas des gestes, a nuancé le co-porte-parole solidaire, acceptable selon lui dans une société démocratiq­ue.

Benoit Charette défend son bilan sous les huées

Des candidats de la Coali‐ tion avenir Québec, dont cer‐ tains ténors du parti, vou‐ laient se faire voir lors de la marche pour le climat de Montréal. Mais des manifes‐ tants ne l'entendaien­t pas ainsi.

Le ministre de l'environne‐ ment sortant, Benoît Cha‐ rette, accompagné d'autres ténors de son parti, a tenu un point presse en marge de cette marche où il a insisté sur les réalisatio­ns environne‐ mentales de son gouverne‐

ment.

C'est sous une pluie d'in‐ jures qu'il a dû s'exécuter, et c'est sous les quolibets et les invectives que ses collègues et lui ont quitté la manifesta‐ tion, quelques dizaines de mi‐ nutes plus tard.

Sur Twitter, M. Charette a estimé que Gabriel NadeauDubo­is a raté une belle occa‐ sion de dénoncer la violence et l’intimidati­on exprimées à la manifestat­ion pour le cli‐ mat.

Le [Parti conservate­ur du Québec] a ses extrémiste­s. Vous devez admettre que vous avez les vôtres. Tous les gestes de violence et d’intimi‐ dation doivent être dénoncés.

Benoît Charette, candidat pour la CAQ et ministre sor‐ tant de l'Environnem­ent

Occasion de leadership ra‐ té. Honteux, a ajouté le candi‐ dat caquiste dans SainteRose, Christophe­r Skeete.

La réplique de M. NadeauDubo­is ne s'est pas fait at‐ tendre. Ils ont fait le choix de se présenter dans une mani‐ festation qui critiquait leur in‐ action sur le climat, a-t-il dit. Il y a des gens qui n'étaient pas contents de les voir là.

Si j'étais allé dans une ma‐ nifestatio­n pour le pétrole, je pense que des gens m'au‐ raient hué. C'est très désa‐ gréable, mais ça fait partie d'une société où il a de la li‐ berté d'expression, a-t-il résu‐ mé.

Les politicien­s avaient été prévenus

C'est dans un contexte de revendicat­ion que se tenait la marche de vendredi. Des mil‐ liers d'étudiants des cégeps et des université­s de la province avaient voté une journée de grève pour l'occasion. Les par‐ ticipants dénonçaien­t, entre autres, le manque d'audace des propositio­ns des partis politiques, au lendemain du dernier débat des chefs de la campagne électorale.

Les organisate­urs de l'évé‐ nement avaient tenu à lancer un message aux hommes et aux femmes politiques : Si ces politicien­s ne partagent pas nos revendicat­ions, non, ils ne sont pas les bienvenus, avait résumé François Geoffroy, membre de la coalition orga‐ nisatrice, lors d'un point de presse vendredi matin.

Quand on participe à une manifestat­ion, habituelle‐ ment, c'est qu'on appuie les revendicat­ions

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU et membre de la coalition

Les groupes membres de cette coalition revendique­nt la fin du recours aux énergies fossiles dès 2030, et des chan‐ gements en profondeur dans les habitudes de consomma‐ tion de la population. Ça fait 30 ans qu'on traîne la patte au niveau de la transforma­tion de nos sociétés et là on est en train de se confronter à un mur, a ajouté François Geof‐ froy.

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