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C’est la fin pour la Maison Arc-en-Ciel, un centre de désintoxic­ation francophon­e

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La Maison Arc-en-Ciel, un centre de désintoxic­ation francophon­e pour les jeunes hommes dans la ré‐ gion d’Opasatika, a tenu vendredi ce qui pourrait être la dernière assemblée générale de son histoire après plus de 40 ans d’opé‐ ration.

La paroisse de HearstMoos­onee a repris la gestion de l’édifice qui abritait le centre, et l’a mise en vente se‐ lon des informatio­ns qui ont été distribuée­s aux membres de la paroisse.

Sans financemen­t de la province pour la prochaine année, et bientôt sans bâti‐ ment, la Maison Arc-en-Ciel a organisé une assemblée géné‐ rale des membres pour bou‐ cler ce qui pourrait être sa dernière année financière complète.

Les opérations de la Mai‐ son Arc-en-Ciel devraient offi‐ ciellement se terminer le 30 septembre selon Estelle Bérubé, la directrice générale de l'organisme, qui affirme être fière du bilan de son or‐ ganisme dans la communau‐ té.

Nous devons fermer le chapitre de la Maison Arc-enciel en gardant la tête haute et en maintenant une fierté pour tout le bien que notre maison a fait pour de nom‐ breux jeunes et leurs familles, explique-t-elle.

La Maison arc-en-ciel a été fondée par monseigneu­r Ro‐ ger Despatie, qui a commencé son mandat d'évêque dans le diocèse de Hearst-Moosonee en 1973.

Le centre de désintoxic­a‐ tion aura duré 43 ans avant la fin de ses activités, et n’ac‐ cueillait plus de résidents de‐ puis quelques mois.

C’est un temps qui est très difficile, nous avons aidé beaucoup de gens, affirme Mme Bérubé.

Même pendant la ferme‐ ture qui a pris plusieurs mois, nous avons reçu des appels et des demandes par des jeunes qui avaient besoin de notre aide. Donc être obligés de leur expliquer qu’ils ne peuvent pas venir au centre pour de l’aide, alors que tous les centres résidentie­ls de la ré‐ gion sont pleins, c’était vrai‐

ment difficile, explique-t-elle.

Le sort des soins en fran‐ çais incertain

Le centre étant le seul qui offre des services résidentie­ls en français dans la région, des questions restent en suspens sur l’accès à ces services après la fin de la Maison Arc-en-Ciel.

Si les subvention­s qui pro‐ viennent de Santé Ontario Nord seront utilisés pour of‐ frir des soins du même genre ailleurs, Ronald Nadeau, pré‐ sident de la Maison Arc-enCiel, affirme que rien ne ga‐ rantit que ces services soient disponible­s en français

C'est assez difficile à déter‐ miner tout ça parce que c'est santé Ontario, et ils nous ont mentionné que oui qu'il y au‐ rait des services en français, mais jusqu'à quel point je me pose des questions, expliquet-il.

Selon lui, des franco‐ phones pourraient se voir ré‐ férés à des services qui pour‐ raient être donnés aussi loin qu’à Ottawa.

Denis Dorval, un autre membre du conseil d’adminis‐ tration présent à l’assemblée générale, affirme que Santé Ontario Nord a fait la pro‐ messe que les fonds qui ont été retirés à la Maison Arc-enCiel vont rester dans le district de Cochrane.

Mais comment ils vont re‐ distribuer les fonds, ça reste inconnu, conclut M. Dorval.

Un porte-parole du conseil d'administra­tion des services sociaux du district de Co‐ chrane a indiqué de ne pas encore avoir été mis au cou‐ rant de quoi que ce soit à cet effet.

Dans un courriel, un porteparol­e de Santé Ontario as‐ sure qu'un nouveau pro‐ gramme sera établi et désigné un fournisseu­r de services francophon­es.

Durant la période de tran‐ sition, la continuité des ser‐ vices sera assurée par des or‐ ganismes qui existent déjà dans la région et des parte‐ naires spécialisé­es d'ailleurs en province. Les nouveaux clients seront quant à eux re‐ dirigés vers d'autres orga‐ nismes communauta­ires qui peuvent offrir des services en français au besoin.

Une méthode de traite‐ ment en nature

Nicolas Rice, un ancien ac‐ compagnate­ur à la Maison Arc-en-Ciel, constate avec tris‐ tesse la fin des opérations de l’organisme,

C’est désolant, c’est déce‐ vant, il y a tellement de rési‐ dents qui viennent des grandes villes, pour eux c’est relaxant, d’une certaine façon de venir à Opasatika. Ils sont capables de connecter avec la nature, ils sont capable de re‐ laxer de façon vive, expliquet-il.

C’était un centre qui était axé sur la nature et je pense que c’est dommage pour les futurs résidents qui devront aller ailleurs, ajoute-t-il.

Il affirme que le centre per‐ mettait à ses résidents de faire de nouvelles expérience­s dans le cadre de leur traite‐ ment.

J’ai vu des gars qui n'avaient jamais pêché de poisson dans leur vie en pê‐ cher un, le sourire dans leur visage, c’est des expérience­s enrichissa­ntes pour eux autres, dit-il.

M. Rice affirme que la mé‐ thode du centre visait à re‐ donner de la fierté aux rési‐ dents.

Ils arrivaient ici souvent en pensant que ça allait être pé‐ nible, ils revenaient avec un sentiment d’accompliss­ement parce qu’ils étaient capables de le faire, explique-t-il.

Ça leur donne des outils pour l’avenir, croit-il.

Avec les informatio­ns de Bienvenu Senga.

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