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Trois livres à dévorer pour Le 25 septembre, j’achète un livre franco-ontarien

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La littératur­e franco-onta‐ rienne est un territoire identitair­ement riche, une mosaïque vaste dont la co‐ hésion repose sur la langue française. La preuve par trois, avec trois ouvrages si‐ gnés Marguerite Andersen, Marie-Thé Morin et Loue‐ nas Hassani.

Franco-Ontarien.ne.s de naissance ou d’adoption, ces auteur.e.s nous emmènent dans leurs livres du Nord de l’Ontario à l’Algérie, en pas‐ sant par le Mexique, l’Alle‐ magne, la Tunisie et les ÉtatsUnis. Trois romans coups de coeur sélectionn­és par l’équipe culturelle d’ICI Otta‐ wa-Gatineau, pour souligner la journée Le 25 septembre, j'achète un livre franco-onta‐ rien.

La mauvaise mère, de

Marguerite Andersen

Née en Allemagne dans les années 1920, Marguerite An‐ dersen a offert à la littératur­e franco-ontarienne La mau‐ vaise mère, un roman aux al‐ lures de confession­s.

Qu’est-ce qui fait une bonne mère? L’abnégation? Le sens du sacrifice? Le dé‐ vouement aux tâches ména‐ gères, ce cimetière des grandes aspiration­s? La capa‐ cité à embrasser les peines et les joies des siens? L’aptitude à dicter leurs choix ou, au contraire, le courage de les laisser apprendre de leurs er‐ reurs? Marguerite Andersen aborde de front toutes ces questions, sans autocompla­i‐ sance, souligne la reporter culturelle multiplate­forme, Aï‐ da Semlali.

Dans un style télégra‐ phique d’où jaillit une certaine forme de poésie, Marguerite Andersen dresse le bilan de sa vie en tant que mère. Partial, souvent impitoyabl­e, l’exa‐ men de conscience pétri de remords et de regrets évoque la culpabilit­é que portent en elles toutes les mères.

Aïda Semlali, reporter culturelle multiplate­forme.

En plus des nombreuses interrogat­ions que soulève l’auteure sur la maternité, au fil d’épisodes vécus de Berlin à Londres, de Tunis à Montréal, s’ajoute une réflexion sur l’his‐ toire, les affres de la guerre, la reconstruc­tion ou encore la colonisati­on.

Errances,

Morin de Marie-Thé

C’est au printemps 2021 que Marie-Thé Morin dévoile le premier tome d’une (future) trilogie. Sa sortie collait bien avec l’envie soudaine de partir à l’aventure, capot au vent, après un long hiver trop en‐ neigé, souligne la reporter culturelle à l’émission Sur le vif, Christelle D’Amours.

En lisant ce roman, on a l’impression que l’écrivaine ot‐ tavienne dessine des trajets avec ses mots : des cartes me‐ nant du Nord de l’Ontario jus‐ qu’au Mexique, des parcours qui finissent par se croiser et des chemins jusqu’à l’intime, poursuit la reporter culturelle.

Parmi ces parcours, deux routes parallèles se tracent. Celles de Rod, un chanteur d’opéra souhaitant relancer sa carrière après un accident, et celle d’Anaïs, une comédienne en cavale partie écrire aux États-Unis.

Leurs Errances prennent tantôt la forme de détours, tantôt de questionne­ments existentie­ls. Et l’expression prendre la route pour se re‐ trouver trouve un sens poé‐ tique dans leur histoire.

Christelle D’Amours, repor‐ ter culturelle à l’émission Sur le vif

Fou d'Ahlam,

Hassani

C’est en suivant les recom‐ mandations d’un ami philo‐ sophe, qui lui conseillai­t d’écrire sur la pandémie, que l'auteur algéro-canadien Louenas Hassani signe son troisième roman, Fou d'Ah‐ lam.

Écrit avec une certaine ur‐ gence en l'espace de quelques mois, le roman décrit une his‐ toire d'amour impossible entre un homme et une femme, sur fond de pandémie et de manifestat­ions en Algé‐ rie.

Le livre, qui avance avec limpidité au rythme de dia‐ logues philosophi­ques, cherche avant tout à savoir si ce sont les grands événe‐ ments, comme la guerre ou une pandémie, qui changent une société, ou si ce sont les gestes posés au quotidien qui la façonnent, fait valoir le re‐ porter culturel au Téléjourna­l Ottawa-Gatineau, Kevin Sweet.

La lecture procure une perspectiv­e fascinante sur l'impact de la pandémie sur la culture musulmane, notam‐ ment sur les rassemblem­ents religieux si importants pour la population.

Kevin Sweet, reporter culturel au Téléjourna­l Otta‐ wa-Gatineau

Le roman évalue par ailleurs la manière dont le gouverneme­nt algérien s’est emparé des mesures sani‐ taires pour resserrer davan‐ tage l'étau autour de sa popu‐ lation. Une perspectiv­e qui suscite une réflexion sur la définition du mot liberté en temps de pandémie et de co‐ lère.

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