Des radio-oncologues dénoncent un « bris de service partiel » en Outaouais
Des médecins en radio-on‐ cologie de l’Outaouais dé‐ noncent un « bris de ser‐ vice partiel » dans la ré‐ gion, en raison du manque de technologues en radiooncologie.
L’offre de traitement de ra‐ dio-oncologie est réduite de‐ puis la fin août au Centre inté‐ gré de santé et de services so‐ ciaux (CISSS) de l’Outaouais pour une durée indéterminée.
Dans une lettre ouverte publiée mardi soir, des radiooncologues déplorent que la situation a atteint un seuil cri‐ tique au début du mois de septembre, après le départ de trois technologues qui au‐ raient plutôt choisi d’aller tra‐ vailler en Ontario pour des raisons salariales.
La radio-oncologie permet de traiter des tumeurs, qu’elles soient bénignes ou malignes, grâce à des radia‐ tions ionisantes thérapeu‐ tiques. Source : Association des radio-oncologues du Québec (AROQ)
Les médecins soutiennent que depuis les dernières an‐ nées, il est devenu de plus en plus difficile d’attirer et de re‐ tenir des technologues en ra‐ dio-oncologie, personnel spé‐ cialisé essentiel pour prodi‐ guer les traitements de radio‐ thérapie à la population de l’Outaouais.
Malgré la meilleure volon‐ té de tous, incluant une réor‐ ganisation du travail à l’in‐ terne en collaboration avec les gestionnaires, l'équilibre fragile entre la capacité des technologues de traiter et les besoins de traitements des patients par radiothérapie est à son niveau le plus précaire depuis l'ouverture du centre de cancérologie.
Extrait de la lettre ouverte du 27 septembre des radiooncologues du CISSS de l'Ou‐ taouais
Les signataires croient que, pour pourvoir et retenir les technologues au CISSS de l'Outaouais, il faut offrir dès maintenant les incitatifs sala‐ riaux, et autres, pouvant com‐ pétitionner avec Ottawa.
Ils indiquent également que 20 postes de techno‐ logues en radio-oncologie sur les 27 disponibles au CISSS de l’Outaouais sont pourvus à l’heure actuelle.
Cette réalité oblige la redi‐ rection de cinq à six patients par semaine (environ 250 pa‐ tients par année) de l’Abitibi
Témiscamingue vers Mont‐ réal, alors que ces patients ve‐ naient se faire traiter en Ou‐ taouais, est-il écrit dans la lettre ouverte.
Pour les patients qui sont en processus de traitements de radiothérapie ou qui ont déjà vu un radio-oncologue au CISSS de l’Outaouais, ces derniers pourront continuer à obtenir des soins dans la ré‐ gion.
Cependant, l’excédent des patients cancéreux de l’Ou‐ taouais devra être redirigé vers Montréal pour recevoir les traitements puisque les ré‐ sidents du Québec ne peuvent pas recevoir de ra‐ diothérapie à Ottawa, sou‐ tiennent les radio-onco‐ logues.
La lettre a été envoyée par le radio-oncologue et chef du service de radio-oncologie du CISSS de l’Outaouais, le Dr Pierre-Yves McLaughlin, in‐ diquant qu’il n’y aurait pas d’autre sortie publique à ce
sujet.
Des solutions… après les élections du 3 octobre
Le ministre responsable de l’Outaouais et le candidat de la CAQ dans Papineau, Ma‐ thieu Lacombe, rappelle dans une entrevue téléphonique à Radio-Canada avoir déjà pro‐ mis de régler ce problème avant le déclenchement de la campagne électorale.
Quelques jours avant la campagne électorale, on nous a signalé ce problème dont moi, personnellement, je n’étais pas au courant avant. Maintenant, on a dit qu’effec‐ tivement, on va régler le pro‐ blème, soutient M. Lacombe.
La solution, elle est en cours de préparation, mais on est en campagne électorale en même temps, donc bien sûr, on attendra de voir le ré‐ sultat du 3 octobre, poursuit le ministre responsable de l’Outaouais.
C’est une situation qui est importante, qui nous dé‐ range. On n’est pas heureux de ça. Il faut être compétitif par rapport à l’Ontario, as‐ sure-t-il.
Le ministre Lacombe in‐ dique avoir parlé avec le Dr McLaughlin dans les heures qui ont précédé l’envoi de la lettre ouverte et lui avoir dit que si on a la chance d’être réélu le 3 octobre, on conti‐ nuera le travail, comme son gouvernement l’a fait pour les infirmières.
Avec les informations de Stéphane Leclerc