Pénurie de personnel soignant : 532 postes vacants dans les hôpitaux de l’Outaouais
Le nombre d’infirmières a beau augmenter chaque année en Outaouais, les besoins restent criants : 532 postes de per‐ sonnel en soins sont va‐ cants dans les hôpitaux de la région.
Six infirmières cliniciennes, 26 cheffes d’équipe, 322 infir‐ mières : cette catégorie de professionnelles représente la majorité des besoins actuels, même s’il manque aussi de préposés aux bénéficiaires et d’inhalothérapeutes, selon des chiffres du Centre intégré de santé et de services so‐ ciaux (CISSS) de l’Outaouais datés du 13 août 2022.
S’il est difficile de chiffrer l’évolution des besoins depuis la dernière élection en 2018, le CISSS et le Syndicat des pro‐ fessionnelles en soins de l’Ou‐ taouais (SPSO) s’entendent sur un point: la pénurie de personnel en soins s’est ag‐ gravée.
Effectivement, la situation empire, au CISSS comme par‐ tout. [...] Pour la majorité de nos emplois, je vous dirais, on est en recherche active, sou‐ lève la directrice adjointe à la gestion intégrée de la maind'oeuvre au CISSS de l'Ou‐ taouais, Leslie-Anne Barber.
Sur le terrain, le représen‐ tant pour le SPSO, Louis Car‐ pentier, observe de nom‐ breux départs. Il y a plein de gens qui quittent. À tous les jours, on reçoit des gens qui démissionnent, commente-til.
La mise en place de primes de 18 000 $ pour les infir‐ mières à temps complet a contribué à ralentir la ten‐ dance, note M. Carpentier. Idem pour le lancement de la plateforme Je contribue, ajoute Mme Barber. Cette ini‐ tiative qui visait à faciliter la campagne de vaccination contre la COVID-19 a débou‐ ché sur 826 embauches dans différents métiers.
Malgré tout, la situation reste précaire dans plusieurs départements, notamment dans celui de cardiologie à l’Hôpital de Hull, remarque Louis Carpentier. Sans noter des ruptures de service en ra‐ dio-oncologie à Gatineau et en obstétrique à Shawville. Si la pénurie s’aggrave, là, il y au‐ ra des fermetures de départe‐ ment, encore plus que main‐ tenant, redoute-t-il.
Lits fermés : à quand une réouverture ?
Une centaine de lits dans les hôpitaux de Hull et de Ga‐ tineau sont fermés depuis le temps des fêtes 2021.
En attendant que davan‐ tage de personnel soit recru‐ té, les services touchés va‐ rient d’un jour à l’autre, selon les besoins et les effectifs, in‐ dique une porte-parole du CISSS, mais le nombre de lits reste sensiblement le même au fil des mois.
Parmi ces lits, il y a un étage de chirurgie de l’Hôpital de Gatineau et un étage de chirurgie de l’Hôpital de Hull qui ont été fermés cet été pour en redistribuer le per‐ sonnel, détaille Louis Carpen‐ tier.
Cette pratique a déjà été employée à répétition l’été dans le passé, dit-il. Ça faisait très, très longtemps qu’ils ne le faisaient pas. Là, ils ont dé‐ cidé de le refaire parce qu’on n'y arrivait vraiment pas, ajoute-t-il.
Le représentant syndical ne voit aucun signe de réou‐ verture. À voir comment ça se produit, et avec le manque qu’il y a dans tous les départe‐ ments, je me demande quand ce département-là va réussir à rouvrir, s’inquiète-t-il.
Le CISSS n’a indiqué au‐ cune date pour cette réouver‐ ture.
De nouvelles stratégies de recrutement
La pénurie actuelle force le CISSS de l'Outaouais à se réin‐ venter pour attirer des candi‐ datures, illustre Leslie-Anne Barber.
Dans la dernière année, l’administration a fait des in‐ vestissements pour augmen‐ ter la capacité du CISSS de l'Outaouais à aller dans la communauté, ajoute-t-elle. Une équipe d’une trentaine de personnes en acquisition des talents déploie des pro‐ grammes qui visent la collecti‐ vité et les établissements d’enseignement, y compris un nouveau projet qui vise à invi‐ ter des élèves du secondaire à passer une journée avec un professionnel de la santé.
Mme Barber estime que l’un des grands défis reste toujours l’écart des salaires