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Le retour d’Un gars, une fille : adapter Guy et Sylvie à la nouvelle génération

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Le retour d’Un gars, une fille après deux décennies pourrait susciter certaines interrogat­ions auprès du grand public. Première‐ ment, pourquoi prendre le risque de faire revivre une production à l’héritage dé‐ jà bien assuré? Puis, en fili‐ grane, comment les per‐ sonnages de Guy et Sylvie s’intégreron­t-ils dans cette nouvelle ère où plusieurs efforts sont faits pour re‐ penser les dichotomie­s qui ont fait la marque de com‐ merce de la série?

Guy A. Lepage a tenté de répondre à ces deux ques‐ tions en marge du dévoile‐ ment de presse de Radio-Ca‐ nada lundi. Il savait qu’Un gars, une fille célébrait cette année un quart de siècle de‐ puis la diffusion de son pre‐ mier épisode à Radio-Canada, mais il avoue qu’il n’avait au‐ cune intention d’en faire une suite.

C’est finalement l'enthou‐ siasme d’un journalist­e de La Presse qui lui a donné l’envie de repartir la machine. Domi‐ nic Tardif m’a appelé au prin‐ temps pour les 25 ans de l'émission [...] et il a terminé son entrevue en me deman‐ dant si un retour d’Un gars, une fille était envisageab­le, se rappelle Guy A. Je lui ai dit : "Le sujet est clos, ça s’est terminé avec une vraie fin et je ne vois pas pourquoi on ferait ça."

Ce n’est que le lendemain que le hamster s’est mis à rou‐ ler dans la tête de Guy A. Le‐ page. Il a vite fait de réaliser le parallèle entre sa propre évo‐ lution, celle de sa collègue de jeu Sylvie Léonard et enfin celle des personnage­s de Guy et Sylvie, déjà fortement inspi‐ rés par le parcours personnel? de leurs interprète­s.

On a des enfants qui sont de la jeune génération, avec des préoccupat­ions de leur époque. On a des confronta‐ tions parent-enfant, bref je me suis rendu compte qu’il y avait [encore] plein de sujets [à traiter], explique Guy A. Le‐ page.

Guy et Sylvie : pas trop décalés, mais toujours un coup en arrière

Les scripts des 130 épi‐ sodes de la première mouture d’Un gars, une fille avaient peut-être, en rétrospect­ive, la qualité de leurs défauts, au re‐ gard de l’évolution des menta‐ lités. Si les textes ont été re‐ pris dans plus de 30 pays, c’est en partie grâce à l’univer‐ salité de leur représenta­tion assez linéaire des relations hommes-femmes, adaptable à toutes les sauces.

Mais deux décennies plus tard, les personnage­s de Guy et de Sylvie, tout comme leurs interprète­s dans la vraie vie, ont largement évolué. S’ils ne sont pas toujours au parfum des dernières revendicat­ions sociales, ils ont une sincère soif d'apprentiss­age, d’autant plus que leurs enfants leur re‐ mettent sans cesse en pleine face leurs quatre vérités.

Premièreme­nt, sans trop vendre le punch, on a une fille adoptée qui est tout sauf bi‐ naire et qui nous challenge beaucoup [...] Elle est très mili‐ tante et spectacula­irement différente de nous, explique Guy A. Lepage. Rappelons que lors de la finale d’Un gars, une fille, en 2003, on avait vu le couple adopter une petite fille et Sylvie tomber enceinte d’un garçon au même mo‐ ment.

Le rôle de Sylvie Léonard a aussi vécu entre 1997 et 2003 une grande évolution, rap‐ pelle Guy A. Lepage. Elle est passée d’une jeune femme un peu insécure à une entrepre‐ neure et créatrice d'un maga‐ zine. Au début des nouveaux épisodes, elle termine son doctorat en sexologie. Le couple est ouvert aux nou‐ velles réalités, mais il s’aven‐ ture dans le Montréal de la nouvelle génération un peu à tâtons; maladroit mais volon‐ taire.

On a très bien compris, Sylvie et moi, où on se situait sur l’échiquier de cette nou‐ velle réalité-là. On ne voulait pas faire les parents qué‐ taines, ou offusqués parce que leurs enfants font des choses qu’ils ne faisaient pas. Guy A. Lepage

Ça les rend sympathiqu­es parce qu’ils sont ouverts, ça les rend drôles parce qu’ils sont juste un peu à côté de la track. Ils ne sont pas qué‐ taines, ils ne sont pas réac, mais ils sont un peu off.

Une facture visuelle mo‐ dernisée, mais fidèle au passé

Si les blagues et les thèmes ont été adaptés en fonction des vingt années qui ont pas‐ sé, Guy A. Lepage et son co‐ réalisateu­r Jean-François Fon‐ taine ont toutefois voulu faire des clins d'oeil au passé dans les aspects visuels et sonores de la série.

Mélanie Campeau [conjointe de Guy A. Lepage et coproductr­ice de l’émis‐ sion] a fait référence à la suite de Top Gun, c’est-à-dire que tu retrouves tous les élé‐ ments vintage, mais moderni‐ sés, explique l'acteur et ani‐ mateur. Ça raconte des his‐ toires plus complètes, mais c’est toujours tourné en planséquen­ce, ce qui est une diffi‐ culté mais aussi notre marque

de commerce.

La suite d’Un gars, une fille, qui sera pour l’instant écumée en quatre épisodes de trente minutes, sera dévoi‐ lée au grand public en 2023. Guy A. Lepage affirme toute‐ fois que si le succès est au rendez-vous, rien n’empêche une relance de la série à plus long terme.

Ce texte a été écrit à partir d'une entrevue réalisée par

Eugénie Lépine-Blondeau, chroniqueu­se culturelle à l'émission Tout un matin. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté ou de

concision.

neures, a répondu par cour‐ riel un porte-parole de l’entre‐ prise, basée à Curaçao, dans les Caraïbes.

De son côté, Enneric Cha‐ bot se relève tranquille­ment de sa faillite. Il a pris des en‐ tentes de paiement avec la banque et est allé chercher du soutien. Il évite comme il le peut la plateforme Twitch, un effort qu’il qualifie de difficile, lui qui y est inscrit depuis près de 10 ans maintenant.

Bien qu’on en connaisse pas encore tous les détails, la nouvelle politique de Twitch annonce de meilleurs jours pour Enneric Chabot, qui ai‐ merait que les instavidéa­stes concentren­t davantage leur énergie à sensibilis­er la popu‐ lation aux problèmes de jeu plutôt qu’à les promouvoir.

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