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Il y a 50 ans, la première console de jeux vidéo faisait son entrée dans les foyers

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En 1972, l’Odyssey, la toute première console de jeux vidéo, était commercial­i‐ sée par l’entreprise améri‐ caine Magnavox. L’engin fonctionna­it avec des ma‐ nettes à roulettes, et on pouvait ajouter une touche de graphismes à l’aide de feuilles aux décors colorés que l’on posait sur l’écran de télévision.

La console de Magnavox se contrôlait à l’aide de ma‐ nettes à piles dotées de trois petites roulettes. L’appareil fonctionna­it avec des car‐ touches, mais pas de la même manière que l’on connaît au‐ jourd’hui avec les engins mo‐ dernes : les programmes étaient intégrés à même la console, et les cartouches ser‐ vaient à exécuter le jeu désiré.

Aucun son ne sortait du téléviseur lorsque la machine était branchée. Les scores n’étaient pas enregistré­s non plus – il fallait les inscrire à la main, sur un carton fourni dans la boîte de l’Odyssey. Celle-ci contenait également des dés et des cartes à jouer.

Ne possédait pas cette console qui le voulait : l’appa‐ reil se détaillait à 100 dollars américains, soit l’équivalent aujourd’hui d’environ 950 dol‐ lars canadiens, selon le quoti‐ dien français Le Monde.

Il s’agit par ailleurs de l’une des raisons pour laquelle la console n’a pas été un succès commercial et est tombée dans l’oubli. Elle s’est écoulée à quelque 350 000 exem‐ plaires, d’après ce que détaille le site du Musée national d’histoire américaine.

Un tournant pour l’in‐ dustrie du jeu vidéo

L’Odyssey a tout de même marqué un virage pour l’in‐ dustrie vidéoludiq­ue, puis‐ qu’elle est la première à avoir été vendue au grand public. Avant les années 1970, les consoles étaient réservées à un groupe restreint de per‐ sonnes, notamment dans un cadre universita­ire ou mili‐ taire.

Il faut dire que l’un des cer‐ veaux derrière cette invention est Ralph Baer, un ingénieur américain qui travaillai­t à l’époque pour l’entreprise d’électroniq­ues militaires San‐ ders, avant que le concept de ce qu’il a appelé la Brown Box (boîte brune) ne soit racheté par Magnavox.

Même les bornes d’ar‐ cades n’avaient pas encore connu leur ascension, et elles étaient produites en faible quantité.

La console de Magnavox a aussi eu un poids dans l’ori‐ gine du jeu de tennis Pong par Atari. En effet, les créa‐ teurs du populaire titre s’en sont inspirés pour bâtir ce premier succès vidéoludiq­ue, sorti sur une borne d’arcade quelques semaines après l’Odyssey.

Magnavox a par ailleurs in‐ tenté des poursuites judi‐ ciaires contre Atari, plaidant que le cocréateur de l’entre‐ prise, Nolan Bushnell, avait plagié l’Odyssey à la suite d’une démonstrat­ion de l’en‐ gin en avant-première. Le pionnier de l’industrie du jeu vidéo a remporté sa bataille.

Un brevet de Magnavox et Ralph Baer déposé quelques années plus tard concernant le jeu vidéo sur téléviseur à tube cathodique fait rempor‐ ter à l’entreprise américaine une série d’autres batailles ju‐ ridiques à quiconque qui se lançait dans cette industrie dans les années 1970 et 1980, selon Le Monde.

D’après le quotidien améri‐ cain New York Times, ces suc‐ cès répétés en cours ont per‐ mis de rapporter quelque 100 millions de dollars américains (environ 137,6 millions de dol‐ lars canadiens) à Magnavox.

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