Une adolescente attend 29 heures avant d’être opérée d’urgence à l’hôpital
La fille de la chef du Parti vert de la Colombie-Britan‐ nique a attendu 29 heures dans deux hôpitaux en Al‐ berta avant d’être opérée d'urgence d’une appendi‐ cite perforée cet été.
C’était incroyable et terri‐ fiant , se rappelle Sonia Furs‐ tenau qui était en visite à Ed‐ monton avec sa famille au mois d’août lorsque sa fille de 15 ans est soudainement de‐ venue très malade.
Mme Furstenau et sa fille se sont alors précipitées à l’Hôpital royal Alexandra d’Ed‐ monton à 18 h 30 le mercredi 17 août.
Mme Furstenau avait aussi une lettre d’une clinique sans rendez-vous dans laquelle le médecin qui l’a dirigée aux ur‐ gences soulignait qu’il soup‐ çonnait une crise d’appendi‐ cite.
Cependant, il a fallu at‐ tendre 90 minutes avant de rencontrer une infirmière de triage.
La fille de Sonia Furstenau a été placée dans un lit d’hôpi‐ tal vers 21 h, mais des tests n’ont pas été effectués avant le lendemain matin. Il a égale‐ ment fallu attendre la confir‐ mation officielle que l’adoles‐ cente souffrait d’une appendi‐ cite aiguë nécessitant une in‐ tervention chirurgicale.
Le cauchemar s’est empiré , explique Mme Furstenau.
Après avoir attendu toute la nuit suivante, elle a appris que l’opération devait se faire à l’Hôpital pour enfants Stolle‐ ry : Il n’y avait pas d’ambu‐ lance, alors on nous a dit de la conduire nous-mêmes.
Une fois à l’hôpital Stollery, un médecin lui a expliqué la procédure chirurgicale, mais la fille de Mme Furstenau a été obligée de s'asseoir dans la salle d’attente sans suivi et sans médicaments pour sou‐ lager sa douleur.
Ce n’est qu’à 23 h 45, soit plus de 29 heures plus tard, que l’adolescente a finale‐ ment été opérée.
Les chirurgiens ont décou‐ vert qu'elle avait un appen‐ dice perforé et gangréneux, soit une condition qui aurait pu s’avérer mortelle.
Il s’agissait d’une vue inté‐ rieure d’un système de santé en déliquescence.
Sonia Furstenau
Sa fille est restée cinq jours à l’hôpital, mais est désormais en bonne santé.
Cette histoire n'est pas hors du commun, affirme le Dr Paul Parks, président de section de la médecine d'ur‐ gence auprès de l'Association médicale de l'Alberta : « Il n'y a aucun doute que certaines personnes meurent de mala‐ dies évitables et guérissables en raison d'un manque d'ac‐ cès et d'un système surchar‐ gé. »
La seule personne qui se fait soigner en premier est celle dont on constate que la vie est en danger. Les autres attendent.
Dr Paul Parks, Association médicale de l'Alberta
Services de santé Alberta (AHS) a présenté ses excuses.
Nous avons contacté la fa‐ mille de la patiente pour s'ex‐ cuser du stress que ceci à pu engendrer. Nous examinons avec intérêt les circonstances de ce dossier , dit Kerry Williamson, un porte-parole d’AHS.
Il souligne la pression im‐ portante que subissent les services de santé. Cela touche notamment les urgences en raison de la COVID-19, d’un nombre plus important de malades que d'habitude et d’un manque de personnel provoqué par des absences et des maladies, ce qui n’est pas inhabituel au Canada.
D'après les informations de Jennifer Lee