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Les profession­nels de la santé des Cantons-del’Est interpelle­nt les politicien­s

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Les profession­nels de la santé des Cantons-de-l'Est sont épuisés. À deux jours des élections, ces derniers veulent le faire savoir aux politicien­s. Ils n'en peuvent plus de faire du temps sup‐ plémentair­e obligatoir­e et craignent le départ de col‐ lègues pour le privé.

Ces profession­nels ont lan‐ cé un message à Granby aux politicien­s ; l'exode vers le pri‐ vé doit être freiné.

Il y a des partis qui ont ef‐ fectivemen­t parlé beaucoup plus du privé que du public. Ce n'est pas le réseau privé qui va pouvoir vous soigner si vous avez un cancer ou un ac‐ cident de voiture et que vous avez besoin d'une chirurgie complexe. Ce sont des petits soins mineurs qui peuvent être faits au niveau du privé.

Stéphanie Goulet, prési‐ dente par intérim de la Fédé‐ ration interprofe­ssionnelle de la santé du Québec - Syndicat des profession­nelles en soins des Cantons-de-l'Est (FIQSPSCE)

Il est difficile de maintenir la qualité de soins dans les hôpitaux de l'Estrie avec 800 personnes en moins cet été en plus du départ anticipé de 630 travailleu­rs cet au‐ tomne.

Les 630 (travailleu­rs) proje‐ tés ne tiennent pas compte du fait qu'on a 2500 membres qui ont signé le contrat d'en‐ gagement d'un an pour tra‐ vailler à temps complet. Ils ont signé ça en novembre et décembre 2021 pour avoir le 15 000 $ , a expliqué la prési‐ dente par intérim. Selon le syndicat, plusieurs de ces 2500 travailleu­rs quitteront bientôt, une fois qu'elles au‐ ront la prime promise par le gouverneme­nt.

Je pense que ce n'est pas tant le salaire qui va nous re‐ tenir dans le public. Ce sont des conditions qui vont amé‐ liorer le sort du public. C'est de chouchoute­r celles qui sont présentes, de leur mon‐ trer qu'on a de l'intérêt pour eux, qu'on veut les garder dans le réseau. Nous, on est juste épuisées des conditions que nous offre le public

Jessica Dumont, infirmière au bloc opératoire

Ici à Granby, il y en a plu‐ sieurs personnes qui démé‐ nagent dans la région parce qu'ils disent tous que c'est une belle ville pour les semiretrai­tés, sauf que moi ce que je vois, on n'a plus la capacité de pouvoir offrir des soins à ces gens-là , a mentionné l’in‐ firmière auxiliaire en gériatrie, Mélanie Cabana.

Le taux d'occupation des civières dans les urgences est de 114 %. Il y a 203 patients hospitalis­és qui ne requièrent plus de soins. En tout, ce sont 405 aînés qui attendent une place en CHSLD.

Il y a des solutions. C'est important de les nommer. Mme Goulet déplore qu'on ait peu parlé de solutions durant la campagne électorale qui s'achève. Pourtant, 54 % de la population estrienne place la santé au premier rang de ses préoccupat­ions en vue du scrutin.

On dit que ça prend une

loi sur les ratios, ce que ça veut dire, c'est qu'on ne pour‐ ra plus jamais laisser les gou‐ vernements rendre le réseau public dans cet état-là. S'il y a une loi sur les ratios, on va avoir des équipes de travail complètes.

Stéphanie Goulet, prési‐ dente par intérim de la FIQSPSCE

De cette façon, croit-on, plusieurs infirmière­s du privé intégreron­t le réseau public.

D’après le reportage de Jean Arel

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