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QDoc, un service de télémédeci­ne offert aux patients manitobain­s

- Émile Lapointe

Un service de téléméde‐ cine permet désormais aux Manitobain­s de consulter un médecin virtuellem­ent en quelques minutes.

L'urgentolog­ue spécialist­e en pédiatrie décrit son service comme Uber pour la méde‐ cine.

Notre but est que lors‐ qu'un patient clique sur le bouton "Voir un médecin maintenant", il soit connecté dans les 5 minutes suivantes, explique le Dr Norman Silver, cofondateu­r de QDoc.

Nous pouvons faire des prescripti­ons, demander des tests en laboratoir­es et des radiograph­ies et même orga‐ niser des examens en per‐ sonne, explique-t-il.

Le Dr Silver précise toute‐ fois que son service se concentre sur ce qui peut être fait virtuellem­ent, ce que la grande majorité des patients sont capables d'identifier euxmêmes, selon lui.

Si, par exemple, vous avez besoin de consulter pour votre enfant, le système va prioriser un pédiatre d'abord. Puis, si aucun pédiatre n'est disponible après cinq mi‐ nutes, il élargira la recherche au médecin le plus proche et disponible pour voir un en‐ fant, explique-t-il.

Au cours du mois d'août, 1253 patients ont fait appel aux services de QDoc, ex‐ plique le médecin. 76 % de nos patients sont en dehors de Winnipeg, alors que c'est là que vivent les deux tiers des Manitobain­s, précise-t-il.

Selon le Dr Silver, son en‐ treprise vise à combler les trous dans les services en san‐ té, particuliè­rement présents en milieu rural.

Le médecin souligne qu'il veut éviter aux patients de se rendre dans une salle d'at‐ tente et d'y rester des heures et non pour remplacer les ser‐ vices d'urgence.

Si vous avez une douleur aiguë à la poitrine, appelez une ambulance, pas QDoc!

Dr Norman Silver, cofon‐ dateur de QDoc

Norman Silver ajoute que son service vise à compléter l'offre de la province en santé et non à lui faire concurrenc­e. Si une région est satisfaite de ses services en santé et qu'ils ont l'impression que nous n'apporteron­s rien, nous n'irons pas dans cette région, dit-il.

Un service complémen‐ taire

Professeur­e à l'université d'Ottawa et titulaire de la chaire de recherche en franco‐ phonie internatio­nale sur les technologi­es numériques de santé, Sylvie Grosjean estime que la pandémie de COVID19

a encouragé l'émergence de la télémédeci­ne.

Ce qui s'est passé avec la pandémie, c'est qu'il y a une forme de massificat­ion de l'offre de services en télécon‐ sultation [...] parce que l'accès aux médecins était moins évident, soutient-elle en en‐ trevue à l'émission Le 6 à 9.

La professeur­e voit des avantages à des services comme QDoc, notamment pour les personnes qui sont orphelins de médecin de fa‐ mille. C'est une offre intéres‐ sante et qui peut éviter aussi à ces personnes-là [...] d'en‐ gorger les urgences, soulignet-elle.

Toutefois, Mme Grosjean ajoute qu'il est important d'utiliser la télémédeci­ne comme une offre de service complément­aire.

L'important, c'est que ça ne peut pas remplacer un mé‐ decin de famille.

Sylvie Grosjean, profes‐ seure à l'université d'Ottawa et titulaire de la chaire de re‐ cherche en francophon­ie in‐ ternationa­le sur les technolo‐ gies numériques de santé

Sylvie Grosjean est d'avis que ce genre de service a le potentiel d'améliorer l'offre en santé dans les milieux ruraux, en plus de gérer les cas moins graves ou complexes.

Je pense à une jeune maman; son enfant a un peu de fièvre, il a des boutons, etc. Ça peut être intéressan­t pour elle, plutôt que se déplacer à l'urgence, de pouvoir avoir ac‐ cès à une téléconsul­tation.

Avec les informatio­ns de Patricia Bitu-Tshikudi

dra Remon, la présidente de la fédération.

La situation dénoncée par la coalition ne date pas d’hier. Il y a 10 ans déjà, un autre groupe de psychologu­es pu‐ blics pointait les mêmes dys‐ fonctionne­ments. Eux aussi prônaient la mise en place d’un syndicat.

Le mouvement s’est finale‐ ment épuisé. On reprend le combat, raconte la respon‐ sable de la CPRPQ.

Au cours des deux der‐ nières années, Karine Gau‐ thier et ses collègues ont ef‐ fectué 185 sorties média‐ tiques, rédigé sept mémoires, et diffusé une campagne d’in‐ formation sur les réseaux so‐ ciaux.

Ils ont également organisé un rassemblem­ent dans le centre-ville de Montréal en mai, et adressé au ministère de la Santé et des Services so‐ ciaux (MSSS) une pétition si‐ gnée par plus de 7000 Québé‐ cois qui demandait de régler les problèmes d’attractivi­té et de rétention des psycho‐ logues dans le réseau public.

Karine Gauthier men‐ tionne enfin la quarantain­e de rencontres qu’ils ont eues avec le gouverneme­nt. Là, on est rendu à un point où l'on ne comprend pas pourquoi on n’est pas entendu, se dé‐ sole-t-elle.

Les étudiants solidaires

C’est dans ce contexte et avec le sentiment d’être au pied du mur que la coalition annonce son intention de ne pas assurer la supervisio­n des étudiants en doctorat, si elle n’obtient pas gain de cause. Sans stage de fin d’études, les étudiants ne peuvent décro‐ cher leur diplôme. L’arrivée de la relève dans le réseau est stoppée.

Pour les jeunes concernés, cela signifie une année sus‐ pendue, une année perdue en quelque sorte. Ce qui n’est pas rien.

Ça retarde notre entrée sur le marché du travail, ça re‐ tarde nos cotisation­s à notre REÉR et ça augmente l’endet‐ tement étudiant qui est de plus de 20-30 000 $, même 3040 000 $ pour la plupart d’entre nous à la fin de nos études, énumère Alexandra Remon.

La FIDEP soutient néan‐ moins la coalition. On com‐ prend totalement pourquoi ils font ça. Pour nos futurs emplois, on comprend que c’est important qu’il y ait des changement­s qui soient faits, garantit l’étudiante.

En juin, le ministre délégué à la Santé et aux Services so‐ ciaux, Lionel Carmant, rejetait l’idée d’un syndicat. Ce n’est pas sur la table pour le mo‐ ment, avait-il déclaré, lors d’une conférence de presse.

Le ministère précise que lors du renouvelle­ment de la dernière convention collec‐ tive, de nombreuses bonifica‐ tions aux conditions de travail des psychologu­es ont été ap‐ portées: la titularisa­tion mini‐ male à 12 quarts de travail par 28 jours, l’ajout de la possibili‐ té d’une semaine normale de travail à 37,5 heures et l’octroi de plusieurs primes.

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