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Festival internatio­nal de la poésie : l’écriture cathartiqu­e de Mélanie Béliveau

- Jacob Côté

Fouler la scène du Festival internatio­nal de la poésie de Trois-Rivières, Mélanie Béliveau en rêve depuis qu’elle est toute petite. La poète retrouvera la ville de son enfance lors du 38e ras‐ semblement littéraire, avec en main un recueil « coup de poing » qui pro‐ met d’ébranler les festiva‐ liers.

J’ai la Mauricie dans les veines. J’étais toute petite et j’allais au festival. Je me pince et je n’arrive pas à y croire en‐ core , s’est-elle exclamée en entrevue à l’émission En di‐ rect, en marge du coup d’en‐ voi des activités, vendredi.

La prolifique écrivaine, qui porte également le sarrau de médecin de famille, a publié la semaine dernière son deuxième recueil de poésie en l’espace d’un an. Publié aux Éditions Mains Libres, La femme qui meurt en juillet est le récit de sa bataille avec le cancer du sein.

Le premier recueil parlait plus de la vie sur la planète maternité avec ses hauts et ses bas. L’univers trouvait que j’avais une vie un peu trop folle, et vlan, en 2020, un can‐ cer du sein est arrivé. Ça a foutu ma vie en l’air. Il y a un paquet de morceaux qui ont volé partout , raconte-t-elle.

À écouter :

L’auteure Mélanie Béliveau en entrevue à l’émission En di‐ rect

Mais c’est seulement une fois la bête terrassée que Mé‐ lanie Béliveau a pu transfor‐ mer ses séquelles physiques et psychologi­ques en une ma‐ tière féconde.

Quand j’ai eu mon congé définitif, je suis allée m’ache‐ ter une bouteille de cham‐ pagne et je me suis mise à pleurer […] Les mots, c’est là qu’ils sont arrivés, raconte la poète. Ça m’a permis de faire la deuxième partie de la guéri‐ son, la plus importante, celle dont on parle le moins. Je dis ça et je suis moi-même méde‐ cin. Il y a un moment où l’équipe médicale te lâche la main. On lâche les panse‐ ments et les infirmière­s, on retourne dans la vraie vie, mais la vie n’est plus pareille.

La poète-médecin-accou‐ cheuse a voulu faire sortir le méchant au cours d’un pro‐ cessus d’écriture qui s’est avé‐ ré cathartiqu­e. Dans La femme qui meurt en juillet, elle louvoie entre ses traite‐ ments contre le cancer et la reconquête d’une nouvelle fé‐ minité. « Il y a une femme qui est dans la fleur de l’âge et elle doit mourir pour qu’une autre femme apparaisse », a-t-elle précisé au micro d’Anne-Marie Lemay.

Il en résulte des vers tan‐ tôt durs, tantôt doux, qui ne manquent pas d’émouvoir les lecteurs, soutient Mélanie Bé‐ liveau. Les gens qui l’ont lu m’ont dit ‘’j’ai pleuré’’. Je leur dis ‘’oh je m’excuse’’ et ils me disent non, ça fait du bien.

Elle lira ses poèmes au Ca‐ fé Bar Zénob, à la Maison de la culture et aux restaurant­s Le Lupin et le Four à bois, du 5 au 7 octobre.

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