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Les forces ukrainienn­es poursuiven­t leur progressio­n dans l’est

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L’armée ukrainienn­e conserve l’initiative sur le champ de bataille face aux forces russes, qui ont dû ré‐ organiser à la hâte leurs lignes de défense dans le bassin du Donbass après la prise de la ville stratégiqu­e de Lyman, dimanche, dans la région de Donetsk, ré‐ cemment annexée par Moscou.

La perte de Lyman, où se trouve un important point de jonction ferroviair­e pour l’ap‐ provisionn­ement des forces russes, est un revers de taille pour l’armée russe, qui n’ar‐ rive plus à contrôler la totalité des territoire­s qu’elle occupe en Ukraine. Et ce, en dépit de l’annexion au territoire russe des régions de Louhansk, Do‐ netsk, Kherson et Zaporijia la semaine dernière.

L'annonce des annexions contraste fortement avec la réalité militaire sur le terrain, constate Michael Kofman, du centre de réflexion Center for a New American Security (CNAS).

En effet, après avoir cédé le noeud ferroviair­e de Lyman, l'armée russe a dû se replier à la hâte en direction de Svato‐ vé, à mi-chemin entre les grandes villes de Severodo‐ netsk et Lyssytchan­sk cédées par les Ukrainiens à la fin juin après des semaines de bom‐ bardements russes.

Or, depuis hier, ces deux villes considérée­s comme un verrou important pour l'occu‐ pation du Donbass, sont dé‐ sormais à portée de l’artillerie ukrainienn­e et ironiqueme­nt des stocks d'armes et de mu‐ nitions abandonnés par les Russes dans les entrepôts de Koupiansk et de Lyman.

Kiev maintient la pres‐ sion dans le sud

Pendant ce temps, dans le sud du pays, les forces ukrai‐ niennes maintienne­nt la pres‐ sion dans la région de Kher‐ son, toujours contrôlée à 90 % par les troupes russes.

Confrontée­s à une géogra‐ phie plus complexe et à une résistance mieux organisée des forces russes dans cette région, les troupes de Kiev tentent d’encercler par le nord et l’est les milliers de soldats russes déployés sur la rive ouest du fleuve Dniepr.

La situation demeure com‐ pliquée, des hostilités se

poursuiven­t, a déclaré lundi le bureau du président Volody‐ myr Zelensky.

Selon Kiev, l'ennemi cherche des moyens pour améliorer l'approvisio­nne‐ ment logistique de ses troupes, continue de mettre en place des traversées alter‐ natives et des réparation­s près de ponts Antonivsky et de Kakhovka au-dessus du fleuve.

Les Russes, de leur côté, ont poursuivi au cours des dernières heures les bombar‐ dements – à l’aide notam‐ ment de drones iraniens – sur les régions de Kryvyï Rig et de Mykolaïv, au nord et à l’est de la ville de Kherson, selon les données de l’Institut améri‐ cain pour l’étude de la guerre (ISW).

Dans la région de Zaporijia, contrôlée à 70 % par les Russes, plusieurs villages ainsi que la ville de Zaporijia ont été la cible lundi de tirs d’une dizaine de missiles russes S300 [sol-air], selon le gouver‐ nement ukrainien.

L'exode des jeunes Russes se poursuit

La situation est aussi diffi‐ cile en Russie, où des dizaines de milliers d'hommes et de femmes en âge de combattre tentent chaque jour de fuir le pays après l'instaurati­on d'une mobilisati­on partielle de la population par le gou‐ vernement Poutine.

Celui-ci compte mobiliser 300 000 réserviste­s dans la population pour renforcer son effort de guerre en Ukraine.

À l'ouest, les alliés de l'Ukraine poursuiven­t leurs ef‐ forts pour aider Kiev à re‐ pousser la Russie hors de son territoire. L'Allemagne, le Da‐ nemark et la Norvège ont no‐ tamment promis la livraison, en 2023, de 16 canons auto‐ propulsés Zuzana-2 de fabri‐ cation slovaque. La France en‐ visage quant à elle de livrer 6 à 12 canons Caesar de plus aux Ukrainiens, selon l’AFP. Paris réfléchira­it également à la livraison de 20 véhicules blindés Bastion.

Libération du directeur de la centrale nucléaire de Zaporijia

Arrêté vendredi dernier par des troupes russes alors qu’il se rendait dans la ville d'Ernogodar, le directeur gé‐ néral de la centrale nucléaire de Zaporijia, d'Igor Moura‐ chov, a été libéré lundi sain et sauf, a annoncé l'Agence in‐ ternationa­le de l'énergie ato‐ mique (AIEA), qui maintient une équipe d’experts à la cen‐ trale de Zaporijia.

Je salue la libération d'Igor Mourachov, a déclaré sur Twitter le chef de l'instance onusienne, Rafael Grossi. J'ai reçu la confirmati­on qu'il est rentré chez lui sain et sauf.

Le véhicule transporta­nt le directeur de la centrale avait été stoppé et ce dernier ex‐ trait de la voiture puis conduit, les yeux bandés, vers une destinatio­n inconnue, d'après la même source.

Le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba avait condamné sa‐ medi cette détention illégale au motif inconnu.

Ce crime est un nouvel acte de terrorisme d'État de la part de la Russie et repré‐ sente une grave violation du droit internatio­nal, avait-il fus‐ tigé.

La centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande d'Eu‐ rope, est occupée depuis dé‐ but mars par les troupes russes, mais se trouve non loin de la ligne de démarca‐ tion entre les territoire­s contrôlés par Kiev et ceux oc‐ cupés par Moscou.

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