Radio-Canada Info

Des organismes réclament plus de tests de dépistage du VIH en Nouvelle-Écosse

-

Une augmentati­on du nombre de porteurs du VIH a récemment été signalée par les autorités de la Nou‐ velle-Écosse. Des orga‐ nismes de santé sexuelle d’Halifax réclament plus de ressources dans les centres de dépistage qui croulent sous la demande.

Normalemen­t, la santé pu‐ blique recense de 15 à 20 cas par année, mais, à la fin du mois d’août 2022, elle en comptait déjà de 20 à 25.

La majorité des nouveaux cas ont été signalés dans la municipali­té régionale de Hali‐ fax, mais il y en a aussi ailleurs dans la province.

La médecin hygiéniste en chef de la zone sanitaire cen‐ trale de la Nouvelle-Écosse, Catherine Brown, indique que la recrudesce­nce de cas s’ex‐ plique en partie par la diminu‐ tion du nombre de personnes qui ont effectué un test de dé‐ pistage lors des deux pre‐ mières années de la pandé‐ mie.

Plusieurs laboratoir­es qui analysent normalemen­t les tests de dépistage du VIH dans la province ont aussi concentré leurs efforts sur les tests de dépistage de la CO‐ VID-19.

Malgré le retard enregistré dans les deux dernières an‐ nées, Catherine Brown croit que l’augmentati­on de nou‐ veaux cas est anormale.

Il coïncide avec la levée des mesures sanitaires de la CO‐ VID-19, et le retour à une vie sociale plus active, souligne-telle.

Parallèlem­ent, il existe un manque criant de tests de dé‐ pistages dans les centres, se‐ lon des organismes de santé sexuelle d’Halifax.

L’infrastruc­ture de dépis‐ tage de la santé sexuelle est inadéquate dans cette pro‐ vince, et cela date d’avant même l’arrivée de la COVID19, clame le directeur de la Coalition du sida de la Nou‐ velle-Écosse, Chris Aucoin.

Il estime que la province se doit d’améliorer l’accès aux tests de dépistage et de miser sur une campagne de préven‐ tion.

La directrice générale du Centre de Santé sexuelle d’Halifax, Abbey Ferguson, ajoute que sa clinique croule sous la demande élevée de tests de dépistage depuis très longtemps.

Il y a des mois où nous ne sommes pas en mesure de ré‐ pondre à la demande, dit-elle.

Prévenir plutôt que gué‐ rir

Selon Chris Aucoin, l’une des façons dont la province pourrait prévenir la propaga‐ tion du VIH serait d'améliorer l’accès au médicament pré‐ ventif Truvada, communé‐ ment appelé PrEP.

PreP est un acronyme en anglais pour la prophylaxi­e préexposit­ion. Pris en compri‐ mé, il réduit les risques de contracter le VIH.

Son efficacité est prouvée, clame Chris Aucoin.

Certaines provinces cana‐ diennes — dont l’Île-duPrince-Édouard — ont des programmes d’aides pour ré‐ duire le coût de ce médica‐ ment, ou l’offrent même gra‐ tuitement aux personnes à risque.

C’est ce que souhaite Chris Aucoin pour la NouvelleÉc­osse.

De son côté, Catherine Brown indique que la santé publique est en train d’élargir l’accès au dépistage à la cli‐ nique IST du Centre des sciences de la santé QEII.

Elle ajoute que la santé pu‐ blique étudie en ce moment des stratégies de prévention, notamment le médicament PreP, le traçage de contact, et la sensibilis­ation au public.

La santé publique recom‐ mande fortement aux per‐ sonnes à risque de se faire tester régulièrem­ent.

Une liste de risques, de re‐ commandati­ons ainsi que des ressources éducatives sont disponible­s sur son site inter‐ net.

La Coalition du sida de la Nouvelle-Écosse offre pour sa part des kits de tests de dé‐ pistage du VIH gratuit.

À lire et à écouter :

Le sida n'est pas une épi‐ démie du passé Le VIH/sida à travers le temps Sida : Com‐ ment le sida a émergé

D’après le reportage de Victoria Welland de CBC

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada