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Les élections passées, plusieurs veulent se « mettre en mode solution » à Rouyn-Noranda

- Guillaume Renaud

Plusieurs acteurs régio‐ naux ont réagi à la suite de l’élection du caquiste Da‐ niel Bernard dans RouynNoran­da–Témiscamin­gue, où la question de la qualité de l’air a occupé une place de premier plan pendant la campagne électorale.

La lutte s’annonçait serrée dans cette circonscri­ption que Québec solidaire et la dépu‐ tée sortante Émilise LessardThe­rrien tentaient de conser‐ ver. La candidate a finalement perdu son pari par un déficit de plus de 4000 voix.

Au lendemain du dévoile‐ ment des résultats, la mai‐ resse de Rouyn-Noranda, Diane Dallaire, juge qu’il est grand temps que le dossier de la qualité de l’air soit dépoliti‐ sé.

Maintenant, on peut vrai‐ ment se mettre en mode so‐ lution avec le gouverneme­nt élu. J’ai d’ailleurs déjà sollicité M. Bernard pour qu’on puisse organiser une rencontre le plus rapidement possible. Diane Dallaire

Saluant au passage le tra‐ vail de la solidaire Émilise Les‐ sard-Therrien au cours de son mandat, Mme Dallaire rap‐ pelle que la Ville de RouynNoran­da poursuivra son rôle de vigile dans ce dossier.

Ça n’a jamais été un dos‐ sier politique, dit le Dr Bo‐ nin

Le Dr Frédéric Bonin, porte-parole d’un regroupe‐ ment de 65 médecins de Rouyn-Noranda, affirme vou‐ loir continuer de faire pres‐ sion sur le gouverneme­nt pour que des seuils plus sé‐ vères soient imposés à la Fon‐ derie Horne, peu importe le député qui représente cette circonscri­ption à l’Assemblée nationale.

La population a choisi. Pour nous, ça ne change ab‐ solument rien. J’ai toujours dit que c’est un dossier de santé : ça n’a jamais été un dossier politique. On va travailler avec

Daniel Bernard et avec la CAQ pour protéger la santé de notre population.

Le Dr Frédéric Bonin Le comité IMPACTE et le Dr Bonin exigent toujours que l’atteinte de la norme québé‐ coise pour les émissions d’ar‐ senic, soit trois nanogramme­s par mètre cube d’air (ng/m3), soit prévue dans la prochaine autorisati­on ministérie­lle et que la fonderie atteigne le seuil de 15 nanogramme­s le plus rapidement possible.

Précisions

Dans une version précé‐ dente du texte, nous écri‐ vions que le Dr Bonin déplore que le plan de réduction des émissions proposé par la san‐ té publique ne soit accompa‐ gné d'aucune mention sur les seuils quotidiens ou sur les autres métaux lourds émis par l’entreprise. Or, il ciblait le plan présenté par le ministère de l'Environnem­ent et de la Lutte contre les changement­s climatique­s, dont il souhaite obtenir des précisions.

Le comité ARET poursuit sa lutte

Mireille Vincelette, coporte-parole du comité ci‐ toyen Arrêt des rejets et émis‐ sions toxiques (ARET) de Rouyn-Noranda, rappelle quant à elle que selon l’Insti‐ tut national de santé pu‐ blique (INSPQ), le seuil sécuri‐ taire pour les enfants est de 15 nanogramme­s d’arsenic par mètre cube d’air.

On pense qu’il va falloir continuer à marteler le mes‐ sage. On souhaitera­it que l’INSPQ sorte à nouveau pour prendre une position plus dé‐ cisive quant au délai à respec‐ ter pour les 15 nanogramme­s, parce que le message n’est pas complèteme­nt entendu, affirme-t-elle.

Mme Vincelette soutient d’ailleurs que Daniel Bernard a déjà démontré une certaine ouverture à rencontrer les membres du comité au cours des prochaines semaines.

Une bonne nouvelle, se‐ lon des travailleu­rs de la fonderie

Pour sa part, Jonathan Tremblay, opérateur de pro‐ duction à la Fonderie Horne, espère que l’élection du ca‐ quiste Daniel Bernard permet‐ tra d'éviter le ralentisse­ment ou l'arrêt des activités de l'en‐ treprise.

On veut qu'il amène tout le monde à la même table pour améliorer la qualité de l'air, réduire les émissions, gar‐ der les emplois et garder l'ac‐ tivité économique de la ville, dit-il.

M. Tremblay indique égale‐ ment que la plupart des tra‐ vailleurs de l'usine se ré‐ jouissent de la victoire de la Coalition avenir Québec mal‐ gré les propos tenus par Fran‐ çois Legault à propos d'un éventuel référendum sur la fermeture de la fonderie.

On n’a pas vraiment pris ça au sérieux. Je ne pense pas que ce soit vraiment réaliste. Je pense que les élections ont envoyé un message assez clair : on ne veut pas de fer‐ meture, soutient-il.

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