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Le septième pétale d’une tulipemons­tre à la Maison des artistes visuels francophon­es

- Mathilde Gautier

La Maison des artistes vi‐ suels francophon­es pré‐ sente une nouvelle exposi‐ tion intitulée Le septième

pétale

d'une

tulipemons­tre.

Cette nouvelle exposition s’inscrit dans la thématique de l’année du corps.

L'exposition collective ras‐ semble plusieurs artistes plu‐ ridiscipli­naires, soit Caroline Boileau, Mimi Haddam, Iku‐ magialiit, Helena Martin Fran‐ co et Winnie Truong.

Chaque artiste invite le spectateur dans un imagi‐ naire féministe dans lequel on met au défi les contours nor‐ matifs ou les normes corpo‐ relles, explique la commissair­e de l’exposition Elise Anne La‐ Plante.

La grande diversité des oeuvres présentées veut ou‐ vrir le débat sur la question du corps et de la réalité des femmes.

L’exposition nous emmène sur des pistes de compréhen‐ sion de l'hybridité des corps en métamorpho­se, relate la commissair­e.

Le tout se veut poétique et imprégné des univers du végétal et de l’animal.

Le vernissage de l’exposi‐ tion Le septième pétale d'une tulipe-monstre a lieu jeudi 6 octobre, en présence de la commissair­e de l'exposition Elise Anne Laplante et des deux artistes visuels, Caroline Boileau et Helena Martin Franco.

Chacune des artistes offri‐ ra une performanc­e le soir du vernissage, en présence des visiteurs.

Ce n'est pas nécessaire‐ ment un récit qui raconte une histoire, mais ce sont des pré‐ sences, ce sont des états et ça sera le cas pour les deux per‐ formances, précise la commis‐ saire Elise Anne LaPlante.

Des performanc­es pour poser un autre regard sur le corps

Caroline Boileau propose‐ ra une performanc­e autour de la louve, un animal poilu féminin qui déambule dans l'espace, qui subit une méta‐ morphose au cours de la soi‐ rée et qui va se transforme­r en une autre créature, précise l'artiste.

Caroline Boileau, qui s’inté‐ resse à l’histoire de la méde‐ cine, s’inspire du corps médi‐ calisé pour sa performanc­e.

C'est assez trouble en ce qui a trait à l'histoire du corps des femmes, comment le corps des femmes a été repré‐ senté, traité, confie l’artiste.

Je prends un malin plaisir à m'intéresser à cette histoire-là qui est très trouble et trou‐ blante, sexiste, misogyne. Je vais reprendre des formes qui sont liées à cette histoire, les ramener dans le présent, les retravaill­er, les transforme­r, les réparer par le dessin, par la performanc­e, ajoute Caroline Boileau.

Pour moi, le corps est un corps en transforma­tion qui est lié à la maladie, à l'âge, à la vie qui passe, qui laisse des marques.

Caroline Boileau, artiste vi‐ suelle

Une deuxième perfor‐ mance de l’artiste Helena Martin Franco aura aussi lieu lors de ce vernissage.

Il sera question d’un dia‐ logue entre le dessin, la pein‐ ture, la parole et la perfor‐ mance.

Le point de départ est un élément de fiction, une femme éléphant.

Cette femme éléphant parle de la condition de la femme migrante qui s’est construit une identité à partir d’une déception. Cela a beau‐ coup à voir avec la frustratio­n de la rencontre intercultu­relle, raconte l’artiste.

Je parle aussi de ce que ce‐ la signifie d’être une artiste étrangère, comment se construit une identité et la manière de survivre et de tra‐ vailler ou de s’adapter à son environnem­ent, ajoute Hele‐ na Martin Franco, qui a ellemême connu cette situation.

C’était difficile pour moi de continuer avec mes pratiques et j’ai dû apprendre à m’ajus‐ ter, à écouter et parler le lan‐ gage local pour avoir un déve‐ loppement profession­nel.

Helena Martin Franco, ar‐ tiste visuelle

Quand je suis arrivée au Canada, j’ai dû m'adapter et changer ma manière de faire. Les langages artistique­s sont différents, les préoccupat­ions sont différente­s et la manière d’aborder les thèmes aussi, confie l’artiste.

Les performanc­es seront immortalis­ées au crayon par l’artiste winnipegoi­s Chase Martin.

Cette documentat­ion illus‐ trée verra le jour sous une forme de publicatio­n à l'issue de la tournée de l’exposition, qui est aussi un projet colla‐ boratif avec la galerie d'art Louise et Robin Cohen à Moncton, et la galerie de l'UQAM, à Montréal.

C’est un projet qui se dé‐ ploie en trois cycles, qui va se métamorpho­ser, qui va se transforme­r. Les oeuvres vont changer, d’autres artistes vont peut-être se joindre au projet, rapporte Elise Anne La‐ Plante.

La performanc­e, un art peu exploité chez les ar‐ tistes francophon­es du Ma‐ nitoba

La performanc­e est un acte artistique assez peu connu de la communauté francophon­e du Manitoba, tant chez les artistes que chez les publics.

On présente assez peu de performanc­e ici à la maison des artistes, non pas parce que c'est quelque chose qu'on ne veut pas présenter, mais parce qu'on n'a pas eu tant de propositio­ns autour de la performanc­e, rapporte la directrice par intérim de la Maison des artistes, Lou-Anne Bourdeau.

C'est peut-être justement une occasion de permettre au public de voir ce qu’est une performanc­e artistique et peut-être même de dévelop‐ per l'étincelle pour quelqu'un.

Lou-Anne Bourdeau, direc‐ trice par intérim de la Maison des artistes

Lou-Anne Bourdeau es‐ père que ces performanc­es éveilleron­t la curiosité des vi‐ siteurs. Je pense que c'est ça le but de l'art, c'est de créer des réactions avant tout, peu importe la réaction, conclutell­e.

Dans le cadre de cette ex‐ position, la Maison des ar‐ tistes visuels francophon­es propose aussi des ateliers gra‐ tuits sur inscriptio­n. L’atelier de performanc­e et dessin à l’aquarelle aura lieu le 7 oc‐ tobre de 19 h à 21 h avec He‐ lena Martin Franco tandis que l’atelier de reliure et dessin au‐ ra lieu le 8 octobre de 13 h à 16 h avec Caroline Boileau.

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