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Itinérance : une ville du Nord-Ouest de l’Ontario veut développer plus de services

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La Ville de Dryden, aux prises comme plusieurs autres villes du Nord de l’Ontario avec une crise des surdoses et de l’itinérance, tente de renforcer son filet social pour pouvoir offrir davantage de services à ses citoyens les plus vulné‐ rables.

Dryden fait partie des communauté­s du NordOuest de l'Ontario qui ont vu un nombre croissant de sur‐ doses et de visites aux ur‐ gences liées à la santé men‐ tale et aux dépendance­s au cours des dernières années, selon les données fournies par l'hôpital régional.

Contrairem­ent aux grands centres urbains, il y a peu de services pour cette popula‐ tion plus vulnérable qui sont offerts dans la région de Dry‐ den.

Shauna Pinkerton, qui est une ancienne toxicomane, est maintenant travailleu­se de soutien communauta­ire qui distribue du matériel de ré‐ duction des méfaits et qui est vouée à l’éducation des per‐ sonnes qui consomment des drogues ou qui sont sans abri.

Nous avons besoin d'un refuge d'urgence, nous avons besoin d'un endroit où les gens peuvent aller. Nous n'avons pas de centre de dés‐ intoxicati­on. Nous devrions avoir ces deux ressources dé‐ jà en place et envisager un site d'injection sûr à ce stade, affirme-t-elle.

Si nous ne mettons pas les ressources en place rapide‐ ment, nous allons voir de plus en plus de surdoses. Nous al‐ lons voir beaucoup plus de morts et beaucoup plus de désespoir, affirme-t-elle au su‐ jet de sa ville natale, qui compte environ 7400 habi‐ tants et qui se trouve à 350 ki‐ lomètres à l'ouest de Thunder Bay.

Un site de consomma‐ tion supervisée en évalua‐ tion

Parmi les services qui pourraient être ajoutés dans la région, on compte notam‐ ment la création d’un site de consommati­on supervisée.

Au cours de l'été, le Bureau de santé du Nord-Ouest a mené une étude de faisabilit­é concernant la création de sites de consommati­on su‐ pervisée dans quatre commu‐ nautés de la région, dont Dry‐ den.

Plusieurs municipali­tés du Nord de l’Ontario, dont Sud‐ bury et Timmins disposent d’un tel site.

Gillian Lunny, gestionnai­re et infirmière en chef au Bu‐ reau de santé du Nord-Ouest, a confirmé par courriel que toutes les données de l'étude de faisabilit­é avaient été re‐ cueillies et qu'un rapport final devrait être prêt d'ici la fin oc‐ tobre.

L'accès rapide aux soins contre les dépendance­s en croissance

Depuis le mois de juin, le

Centre régional de santé de Dryden offre une clinique d'accès rapide aux traite‐ ments de la toxicomani­e.

Souvent, lorsque les toxi‐ comanes demandent de l'aide, il n’y a qu’une courte période pour leur fournir les ressources dont ils ont be‐ soin, affirme Marcel Penner, directeur de la santé mentale et des toxicomani­es pour le centre de santé.

Mais trop souvent, ajoutet-il, les gens ne peuvent pas obtenir le service au moment idéal et ils se retrouvent blo‐ qués sur plusieurs listes d'at‐ tentes.

J'ai vu cette histoire se dé‐ rouler de nombreuses fois, ce‐ la peut être très découra‐ geant pour une personne, dé‐ plore M. Penner.

À la clinique d’accès rapide, on s'efforce de fixer un ren‐ dez-vous aux personnes le plus rapidement possible, afin d'évaluer leurs besoins et de leur apporter le soutien ou l'orientatio­n appropriés, ajoute-t-il.

Un élément clé de la cli‐ nique est que les personnes admissible­s se voient propo‐ ser une thérapie de remplace‐ ment des opioïdes, dans le cadre de laquelle on leur pres‐ crit du suboxone, un médica‐ ment qui réduit l'envie phy‐ siologique de consommer des drogues et traite les symp‐ tômes de sevrage.

Si la clinique peut parfois ouvrir ponctuelle­ment tout au long de la semaine, celle-ci est normalemen­t ouverte le lundi après-midi seulement, indique M. Penner.

La clinique espère pouvoir élargir ses heures d’ouverture dans les mois à venir.

Nourrir les plus dému‐ nisChaque

mardi soir, l'odeur de la nourriture monte les es‐ caliers et sort par la porte d'entrée de l’église First Uni‐ ted de Dryden.

Il s’agit de la Table commu‐ nautaire, une initiative hebdo‐ madaire lancée en mars, pour toute personne ayant besoin d'un repas chaud.

Nous recevons beaucoup de personnes différente­s. Nous pensons que toutes les personnes qui viennent ici ont besoin de quelque chose, qu'il s'agisse de nourriture, d'un abri ou d'un lien social, explique Lindsay Burry, orga‐ nisatrice principale de Table communauta­ire.

Mme Burry explique que l'idée de son initiative est née au moment de la pandémie, qui a démontré la nécessité de s'attaquer à l'insécurité ali‐ mentaire dans la région.

Il s'agit du seul endroit à Dryden où les gens peuvent obtenir un repas chaud le soir, a déclaré Mme Burry.

C'est pourquoi nous avons opté pour un programme du soir, parce que c'est une la‐ cune. C'est un endroit où nous n'avons pas ces services, explique-t-elle.

Shauna Pinkerton affirme que ces trois nouvelles initia‐ tives sont importante­s, mais qu'il faut en faire plus, plus ra‐ pidement, si l'on veut endi‐ guer la hausse des surdoses et s'attaquer au problème du sans-abrisme.

Lorsqu'elle distribue du matériel de réduction des mé‐ faits, Mme Pinkerton dit qu'elle entend toujours la même chose.

La première chose qu'ils disent, c'est : J'ai besoin d'une maison, j’ai besoin d'un en‐ droit où vivre. Ils ne voient aucun espoir, et ils ont donc l'impression d'être laissés pour compte, explique-t-elle.

Avec les informatio­ns de Logan Turner de CBC

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