Neuf immeubles dont la résidence Prince Charles en passe d’obtenir le statut patrimonial
Neuf bâtiments de Regina pourraient s'ajouter à la liste des édifices patrimo‐ niaux. C'est ce qui ressort des recommandations du rapport de la commission d'urbanisme de la Ville de Regina à l'issue d'un vote, mardi. La résidence Prince Charle, qui figure sur la liste, se dresse sur 13 étages à l'angle de la rue Scarth et de la 15e avenue.
Le Prince Charles a été conçu dans un style moderne, avec un concept simple et co‐ hérent, sans ornementation, peut-on lire dans le rapport de la commission.
Construit en 1965 en bé‐ ton et revêtu de briques orange, il se caractérise par des balcons en saillie et un toit plat, selon le dossier de candidature du propriétaire de l'immeuble, Nicor Group.
Le rapport indique que le bâtiment a une importance sur le plan de la préservation du patrimoine parce qu'il re‐ flète l'évolution des valeurs sociales par sa forme moder‐ niste et représente un style d'architecture international.
L'un des aspects particuliè‐ rement intéressants de cette demeure est qu'il s'agit de l'un de nos rares bâtiments mo‐ dernes à faire l'objet d'une de‐ mande de reconnaissance, a déclaré la directrice de la stra‐ tégie de développement de la Ville de Regina, Emmeline Hill, lors de la réunion.
Nous ne nous attendons pas nécessairement à voir des bâtiments comme celui-ci faire l'objet d'une demande de désignation.
Emmeline Hill, directrice de la stratégie de développe‐ ment de la Ville de Regina
La demande de classe‐ ment patrimonial permet de s'assurer que les caractéris‐ tiques des bâtiments dési‐ gnés sont préservées. Elle per‐ met également de financer cette conservation à l'aide de subventions et d'un abatte‐ ment fiscal.
Les bâtiments qui ont un intérêt pour sa valeur archéo‐ logique, architecturale, artis‐ tique ou emblématique sont admissibles à une subvention maximale de 50 000 $ et à une exonération fiscale de 10 ans, selon la commission de plani‐ fication.
Selon Emmeline Hill, les propriétaires doivent égale‐ ment contribuer à la préser‐ vation du bâtiment pour ob‐ tenir la subvention et bénéfi‐ cier de l'exonération fiscale.
Les autres propriétés qui ont fait l'objet d'une demande de reconnaissance patrimo‐ niale cette semaine étaient toutes des immeubles rési‐ dentiels.
La conseillère municipale Terina Shaw et la membre de la commission Cheri Moreau ont voté contre la proposition de désignation patrimoniale de l’immeuble Prince Charles.
Selon Terina Shaw, des ar‐ chitectes, des concepteurs et des résidents locaux avec qui elle a échangé ne voyaient pas la valeur patrimoniale de l'immeuble.
Elle a ajouté que les avan‐ tages financiers liés au statut de patrimoine pourraient inci‐ ter les propriétaires à deman‐ der cette désignation
Emmeline Hill n'est pas d'accord. Elle afirme que Ni‐ cor Group paie en ce mo‐ ment 97 000 $ en taxes fon‐ cières annuelles sur le bâti‐ ment Prince Charles, mais ajoute que l'entreprise devra faire des investissements dans cet immeuble afin de bé‐ néficier des subventions et des incitations fiscales.
Emmeline Hill a précisé que la Ville ne paierait pas plus de 50 % des projets de rénovation, jusqu'à un maxi‐ mum de 100 000 $ pour les travaux pouvant être pris en considération. Cela s'ajoute à une exemption fiscale de 10 ans, qui nécessiterait égale‐ ment un investissement de la part des propriétaires.
Les huit autres résidences ont toutes été approuvées à l'unanimité par la commission d'urbanisme.
Le conseil municipal doit encore procéder à un vote fi‐ nal sur les recommandations de la commission.
Avec les informations de Colleen Silverthorn