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Décès de l’écrivaine francoonta­rienne Marguerite Andersen

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La romancière, essayiste et poète Marguerite Ander‐ sen est morte à l’âge de 97 ans.

La nouvelle a été annon‐ cée mercredi par la maison d'édition Prise de parole et confirmée par sa codirectri­ce générale et directrice de l’édi‐ tion denise truax, jointe par Radio-Canada.

Le départ de Marguerite ouvre un grand vide dans la vie littéraire canadienne, dé‐ clare Prise de Parole par com‐ muniqué. Mais son oeuvre continuera de témoigner de son parcours d’exception et de son grand talent littéraire.

Membre de l'Ordre du Ca‐ nada depuis fin 2016, Margue‐ rite Andersen est l'auteure d'une oeuvre prolifique et dis‐ tinguée par de nombreux prix au fil de sa carrière, dont le prix des lecteurs Radio-Cana‐ da et le prix littéraire Trillium pour Le figuier sur le toit.

Elle était par ailleurs membre de la Société des écrivains canadiens, de l’Asso‐ ciation des auteures et au‐ teurs de l’Ontario français et a publié de nombreuses cri‐ tiques littéraire­s, rappelle

Prise de parole.

Au-delà du rayonnemen­t de son oeuvre, Marguerite laisse un important legs dans les milieux universita­ire et lit‐ téraire.

Les éditions Prise de pa‐ role

Née en 1924, Marguerite

Andersen a grandi dans une famille d'intellectu­els dans l'Allemagne d'Hitler. Son oeuvre, établie en partie sur le style de l'autofictio­n, est mar‐ quée par un sentiment de culpabilit­é.

L'auteure a écrit pour es‐ sayer de se comprendre elle même dans l’ensemble des époques, dans les presque 100 ans qu’elle a vécus, en commençant par son adoles‐ cence quand la guerre est dé‐ clarée en Allemagne, relate denise truax, en entrevue avec Radio-Canada.

Une partie importante de son oeuvre c’est aussi pour es‐ sayer de comprendre ça, de surmonter la honte et la culpabilit­é qu’elle avait d'être Allemande. Mais Marguerite, c’est aussi une féministe [...] Elle voulait comprendre la femme dans les époques qu’elle traverse. Il y a toute cette richesse là dans son oeuvre qui se décline de toutes sortes de façons.

denise truax, dodirectri­ce générale et directrice de l’édi‐ tion chez Prise de parole

De ses propres mots rap‐ pelés par Prise de parole, Mme Andersen évoque né‐ cessité de conter sa vie à tra‐ vers ses livres. Au moment de commencer à écrire la mienne, j’avais déjà vécu une bonne partie de ma vie : l’en‐ fance bourgeoise, la guerre en Europe, le mariage, les en‐ fants, l’immigratio­n, les études, la carrière universi‐ taire et le féminisme renais‐ sant des années 70.

Après avoir vécu en Tunisie et en Éthiopie, elle s'installe à Toronto dans les années 1970 avec ses trois enfants. C'est là qu'elle choisit de vivre et d'écrire en français et devient l’une des écrivaines franco-on‐ tariennes les plus en vue.

À écouter aussi :

Marguerite Andersen, en entrevue à Radio-Canada en 2020

La femme devenue l’amie était drôle, et elle aimait rigo‐ ler, reprend Mme truax dans le communiqué. Si elle pou‐ vait parfois sembler brusque dans sa manière de dire les choses, c’était toujours sans méchanceté aucune. J’aimais son franc parler. Son rire, ah! son rire, et ce regard limpide me manquent déjà.

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