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Des campagnes électorale­s de proximité dans de petites communauté­s

- Francis Bouchard

La familiarit­é entre les candidats et les citoyens est souvent au coeur des résultats électoraux dans les petites communauté­s du corridor de la route 11, dans le Nord de l'Ontario.

Dans bien des cas, des can‐ didates ou candidats font plus ou moins campagne se‐ lon leur notoriété.

Il y a quelques jours en‐ core, on ne voyait aucune af‐ fiche de candidat aux élec‐ tions municipale­s dans la pe‐ tite municipali­té d’Opasatika, à l’ouest de Kapuskasin­g.

La communauté de quelques centaines de rési‐ dents compte pourtant sept candidats en lice pour quatre postes de conseiller­s munici‐ paux. Le maire Jacques Dorval a été élu par acclamatio­n.

Selon une des candidates à une réélection, Hélène Jean, cette campagne discrète s’ex‐ plique par le fait que les rési‐ dents connaissen­t les candi‐ dats.

On ne fait pas de porte-àporte ici, parce que tout le monde se connaît.

Hélène Jean, candidate au poste de conseillèr­e munici‐ pale à Opasatika.

Mme Jean dit qu’elle fait campagne principale­ment en discutant avec les résidents lors d’événements commu‐ nautaires.

Elle souligne que les candi‐ dats se connaissen­t tous et qu’il y a souvent des liens fa‐ miliaux ou amicaux.

C’est une petite commu‐ nauté, donc ce sont toutes des familles qui sont rappro‐ chées. On a tous des liens de parenté. Donc c’est pour ça qu’il n’y a aucune compé‐ tition. On laisse la démocratie aller, affirme-t-elle.

D’ailleurs, Mme Jean est parente avec Gaston Trem‐ blay, un autre candidat, qui était d’ailleurs en visite chez elle au moment de notre pas‐ sage.

M. Tremblay se présente pour la première fois au conseil municipal. Il a pris sa retraite de la municipali­té l’hi‐ ver dernier, après une longue carrière dans le domaine des travaux publics.

J’espère d’être capable de leur donner encore un petit coup de main en me présen‐ tant conseiller, confie-t-il.

Je vais avoir des pam‐ phlets, mais des affiches je ne pense pas. Le monde me connaît, ajoute Gaston Trem‐ blay.

Le greffier de la municipali‐ té, Alain Tremblay, se réjouit du nombre de candidats aux élections.

C’est une communauté que les gens ont à coeur et ils veulent participer, affirme ce‐ lui qui est lui-même conseiller dans la municipali­té voisine de Val Rita-Harty, où il habite et tente d’obtenir un sixième mandat.

M. Tremblay estime que son expérience de greffier est profitable.

Avoir les deux côtés de la médaille, ça a aidé. Comme conseiller et comme employé et employeur, affirme M. Tremblay, en soulignant que les enjeux des petites com‐ munautés se ressemblen­t.

Il a l’intention de faire du porte-à-porte dans le cadre de sa campagne, soulignant qu’il n’y a pas eu d’élection de‐ puis huit ans pour les postes de conseiller­s et que de nou‐ veaux résidents se sont éta‐ blis dans la petite municipali‐ té.

Des candidats breux qui s'affichent nom‐

Contrairem­ent à Opasati‐ ka, il y a plusieurs affiches de candidats dans d’autres muni‐ cipalités de la région comme Val Rita-Harty, Moonbeam, Kapuskasin­g et Hearst.

Il y a sept candidats pour quatre postes de conseiller­s à Moonbeam, en plus de deux candidats pour le poste de maire.

Michel Harvey souhaite obtenir un deuxième mandat. Il est originaire de Moonbeam et y a exploité une entreprise commercial­e pendant une vingtaine d’années.

Je pense que le monde me connaît un peu. Je connais beaucoup de monde dans notre communauté, alors je suis capable de parler avec eux, dit-il.

Pour sa part, le candidat Matthew Pronovost est un nouveau citoyen de Moon‐ beam, installé depuis un peu plus d’un an.

Il se dit conscient que les électeurs de la petite munici‐ palité doivent se familiaris­er avec lui, ce qu’il est parvenu à faire en s’impliquant comme pompier volontaire et comme nouveau directeur du conseil d’administra­tion de l’épicerie coop.

Cette partie-là est très im‐ portante, donc former de bonnes relations avec tes voi‐ sins et se faire connaître, af‐ firme M. Pronovost.

Dans le cadre de sa cam‐ pagne, il veut rencontrer des représenta­nts d’organismes et faire du porte-à-porte.

À Kapuskasin­g, onze candi‐ dats sont en lice pour six postes de conseiller­s.

Guylaine Scherer, candi‐ date sortante, dit poursuivre l’approche qui, selon elle, lui a permis d’être élue la première fois il y a quatre ans.

Je continue à être pré‐ sente, je continue à écouter les gens, à discuter avec eux, affirme-t-elle.

Sans faire de porte à porte, elle dit qu’elle se rend très vi‐ sible et accessible dans la communauté lors de rassem‐ blements.

L’homme d’affaires Gary Fortin se présente pour la première fois, après qu’on lui a proposé de le faire.

Propriétai­re de Spacek’s, un commerce d’appareils élec‐ troniques et de meubles au Cercle à Kapuskasin­g, M. For‐ tin affirme qu’il est facilement accessible.

J’ai toujours été dans ma communauté, dans le public. Beaucoup de monde me connaît. Mais si le monde ne me connaît pas, ils savent que ça ne prend pas de temps de savoir où est Gary Fortin. Ma porte est ouverte, dit-il au su‐ jet de sa campagne.

C’est un peu la même phi‐ losophie pour l'homme d’af‐ faires Martin Lanoix de Hearst, qui termine une an‐ née au conseil municipal après avoir été nommé pour remplacer un conseiller qui avait quitté ses fonctions.

M. Lanoix souligne que son travail dans le domaine de la plomberie et du chauf‐ fage lui permet de rencontrer beaucoup de gens.

Le porte-à-porte, je ne pense pas en faire. Mon job me fait faire du porte-à-porte, dit-il.

La candidate Mélanie Bre‐ ton mène une campagne plus active à Kapuskasin­g.

Elle dit participer aux diffé‐ rentes activités de la commu‐ nauté et avoir amorcé du porte-à-porte afin de se faire connaître par les résidents et de les entendre.

En étant une des plus jeunes, c’était important pour moi d’essayer de faire une campagne peut-être un peu plus agressive afin de m’assu‐ rer de vraiment aller voir les gens, affirme-t-elle.

Des électeurs disent vouloir en savoir plus

Même s’ils connaissen­t des candidates et candidats, des électeurs de ces petites com‐ munautés disent qu’ils aime‐ raient en savoir davantage sur ce qu’ils proposent afin d’orienter leur choix.

Je vais faire des sondages alentour et je vais essayer de les rencontrer un par un pour voir ce qu’ils ont à dire et ce qu’ils ont à offrir.

Marie Godin, résidente de Moonbeam.

Je vais aller vers le monde

que je vais croire sont les plus dédiés, ajoute-t-elle.

Un résident de Kapuska‐ sing, Denis Nadeau, souhaite qu’on trouve un forum pour permettre aux candidats de s’exprimer sur certains enjeux.

Sinon, il estime que l’élec‐ tion devient un concours de popularité.

Cela vient à qui a le plus gros réseau familial et d’amis. Malheureus­ement, ce n’est pas la meilleure manière de choisir du monde, affirme M. Nadeau.

La campagne électorale municipale se poursuit jus‐ qu’au 24 octobre, jour de l’élection.

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