8e rassemblement pour les Rodriguez-Flores, réfugiés dans une église depuis 11 mois
Un 8e rassemblement en soutien à la famille Rodri‐ guez-Flores a eu lieu ven‐ dredi soir. Ça fera bientôt un an que la famille est ré‐ fugiée dans l’église Ply‐ mouth-Trinity, à Sher‐ brooke.
Le 8 novembre dernier, la famille a commencé à vivre dans l’église pour éviter d’être expulsée vers son pays d’ori‐ gine, le Mexique, où elle dit craindre pour sa vie.
L'hiver dernier, l'avocat de la famille a déposé une de‐ mande de permis de séjour temporaire et une demande de résidence permanente pour motifs humanitaires. La famille n’a cependant pas reçu de nouvelles depuis.
Une trentaine de per‐ sonnes, dont la députée soli‐ daire de Sherbrooke, Chris‐ tine Labrie, était présente lors du rassemblement de vendre‐ di.
Le réseau de solidarité qui s’est créé autour de la famille a annoncé, pendant la soirée, avoir lancé une nouvelle cam‐ pagne de lettres. Il demande d’écrire au ministre de l’Immi‐ gration canadien, Sean Fraser, pour lui demander d’utiliser son pouvoir discrétionnaire afin de régulariser la situation de la famille.
C’est important plus que jamais de faire des rassemble‐ ments du genre, car la situa‐ tion avance tranquillement. De plus en plus de gens en en‐ tendent parler. Il y a quand même 20 000 personnes qui ont signé une pétition en sou‐ tien à la famille.
Guy Ouellet, co-porte-pa‐ role du Comité de mobilisa‐ tion pour la famille RodriguezFlores
Une lueur d’espoir?
Ottawa souhaite régulari‐ ser le statut d'un nombre sans précédent de sans-pa‐ piers. Selon des informations obtenues par Radio-Canada, 500 000 personnes pourraient être touchées par de nou‐ velles mesures, qui sont ex‐ plorées par le gouvernement fédéral depuis plusieurs se‐ maines.
Les dossiers de gens qui sont au pays, mais qui n'ont pas l'autorisation d'y vivre ou d'y travailler, comme les sanspapiers, les travailleurs déte‐ nant des permis ou des visas expirés, et certains réfugiés dont la demande a été refu‐ sée, pourraient notamment être visés.
Les demandeurs d'asile et les travailleurs temporaires ne seraient pas concernés par ce programme.
Selon une avocate en droit de l'immigration, cette nou‐ velle représente une lueur d'espoir pour le dossier des Rodriguez-Flores. Puisque ce programme est encore au ni‐ veau embryonnaire, les cri‐ tères d'admission ne sont toutefois pas encore définis.
Oui, à l’idée, on peut dire qu’ils seront admissibles, mais par la suite, on verra quels sont les critères pour être ad‐ missibles à ce programme. [...] Le fait qu’ils ne travaillent pas, présentement, est-ce que ça va leur nuire? C’est ça la ques‐ tion qu’on va devoir se poser au niveau de l’interprétation de la nouvelle politique, avance Me Yasmine Guillaume.
C’est un mélange d’excita‐ tion, mais aussi de réserve. J’espère qu’ils feront partie du lot, ajoute le pasteur de l’église Plymouth-Trinity, Sa‐ muel Vauvert Dansokho.
Si le projet gouvernemen‐ tal se concrétise, il représente‐ ra le plus important pro‐ gramme de régularisation de l'histoire du Canada. Le gou‐ vernement de Justin Trudeau voudrait le mettre en oeuvre d'ici la fin de son mandat, d'ici trois ans.
Avec les informations de Marion Bérubé