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Bâtiments abandonnés : Sherbrooke veut pouvoir sévir contre les propriétai­res

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La Ville de Sherbrooke sou‐ haite se doter d’une régle‐ mentation qui a plus de mordant pour sévir contre les propriétai­res de la qua‐ rantaine d’immeubles abandonnés ou délabrés sur le territoire.

Le nombre de bâtiments problémati­ques à Sherbrooke n’a pas augmenté dans les dernières années, et n'est pas plus élevé que dans d’autres villes. Plusieurs dossiers traînent toutefois sans se ré‐ gler.

Des édifices restent donc délabrés pendant plusieurs années. Un lave-auto aban‐ donné tout près d’un im‐ meuble à logements, sur la rue Bowen, a par exemple été signalé à de maintes reprises à la Ville dans les six dernières années. À ce jour, le dossier n’est pas encore réglé, au grand dam de la propriétai­re de l'immeuble voisin.

Il n’y a jamais, jamais eu de suite à aucune de nos re‐ quêtes. [...] Je ne fais plus mon jardin, car une brique pourrait me tomber sur la tête. Ça fait plusieurs fois que des briques tombent sur mon terrain. Ça pourrait blesser des gens, d’autant plus que ça ne nous permet pas de pouvoir jouir de notre propre terrain, dé‐ plore Marie-Ève Sinotte .

La Ville limitée dans ses interventi­ons

La Ville de Sherbrooke dit présenteme­nt être limitée dans ses interventi­ons. Elle peut délivrer une amende, mais dans certains cas, les propriétai­res paient sans pro‐ céder aux travaux néces‐ saires.

La Commission de l’amé‐ nagement du territoire est en train de revoir sa réglementa‐ tion pour permettre à la Ville d’effectuer elle-même les tra‐ vaux d’urgence nécessaire­s, avant de refiler la facture aux propriétai­res. Elle souhaitera­it même pouvoir exproprier les propriétai­res délinquant­s.

On a beau talonner les propriétai­res, s’ils décident de ne pas payer, on est quand même pris avec des im‐ meubles qui se détérioren­t, et comme on l’a vu avec l’Hôtel Albert, des pertes de loge‐ ments complèteme­nt, sou‐ ligne la présidente de la Com‐ mission de l’aménagemen­t du territoire, Geneviève La Roche.

On parle toujours de den‐ sification, de l’importance d’occuper notre territoire. Tous ces espaces-là qui ne sont pas occupés depuis des années, qu’on voit se détério‐ rer ou pour lesquels on donne des amendes, on veut avoir un levier pour les récu‐ pérer.

Geneviève La Roche, prési‐ dente de la Commission de l’aménagemen­t du territoire de Sherbrooke

La Chambre de commerce de Sherbrooke salue la volon‐ té de la Ville de revoir sa régle‐ mentation. Elle juge notam‐ ment que les bâtiments aban‐ donnés nuisent à la revitalisa‐ tion du centre-ville.

Quand il n’y a pas d’usage, c’est un peu triste. Ça éloigne les touristes, et pas juste les touristes. Les citoyens de Sherbrooke qui veulent aller au centre-ville, quand ils voient des édifices en décrépi‐ tude, ce n’est pas intéressan­t!, s’exclame la directrice géné‐ rale de la Chambre de com‐ merce et d’industrie, Louise Bourgault.

Avec les informatio­ns de Thomas Deshaies

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