Pourquoi un si long bulletin de vote à Vancouver?
La longueur des bulletins de vote est l'une des choses les plus critiquées par des électeurs et certains candi‐ dats pendant lors des élec‐ tions municipales de cette année. Par exemple, à Van‐ couver il y a plus de 70 can‐ didats au poste de conseillers municipaux, alors que Surrey en compte plus de 50.
À Vancouver seulement, on compte plus de 130 per‐ sonnes qui souhaitent être élus aux postes de maire, de conseillers municipaux, de conseillers scolaires ou de membres de la commission des parcs.
Contrairement à beau‐ coup de grandes villes cana‐ diennes, Vancouver et d'autres villes britanno-co‐ lombiennes utilisent un mode de scrutin plurinominal à un tour.
Qu’est ce qu’est un scru‐ tin plurinominal à un tour?
Dans ce mode, chaque électeur a droit à un nombre de voix qui correspond au nombre de sièges à pourvoir.
Les candidats qui ob‐ tiennent le plus grand nombre de voix sont élus.
À Vancouver, par exemple, il faudra élire 1 maire, 10 conseillers municipaux, 7 membres de la commission des parcs et 9 conseillers sco‐ laires.
Stewart Prest, politologue à l’Université de Quest, ex‐ plique que la mise en place d'un système de quartiers électoraux municipaux, un peu comme les circonscrip‐ tions provinciales et fédérales, ne plaît pas à tous.
Cela change vraiment les préoccupations principales : les candidats ne seront plus en train de rassembler des ar‐ guments pour les besoins de la ville, mais sur les besoins de leur quartier.
Stewart Prest, politologue,
Université de Quest
Un système qui ne fait pas l'unanimité
Un récent sondage sou‐ tient que 58 % des personnes interrogées se sont dites favo‐ rables à une transition vers un scrutin par quartier.
Méthodologie :
Le sondage de Research Co. a été réalisé en ligne du 7 au 9 juin 2022 auprès de 400 électeurs potentiels de Vancouver. Les résultats ont été pondérés de façon à reflé‐ ter la population de la ville établie lors du dernier recen‐ sement. Si ce sondage avait été réalisé auprès d'un échan‐ tillon probabiliste, sa marge d'erreur serait est estimée à +/- 4,9 points de pourcentage, 19 fois sur 20.
Narima Dela Cruz, une can‐ didate indépendante au poste de conseillère munici‐ pale à Surrey, dit que le mode de scrutin par quartier per‐ mettrait de mieux servir les intérêts des différents quar‐ tiers de la ville et surtout don‐ ner une chance aux candidats locaux d’obtenir un siège.
En ce moment, avec le système actuel de scrutin plurinominal à un tour, nous devons faire campagne dans toute la ville et c'est presque impossible.
Narima Dela Cruz, candi‐ date indépendante au poste de conseillère municipale à Surrey
Sur le plan administratif, il faudrait diviser les villes en quartier, explique Gerald Baier, professeur de sciences politiques à l’Université de la Colombie-Britannique.
Il ajoute que le mode de scrutin par quartier favorise‐ rait les négociations avec les gouvernements provincial et fédéral sur les questions de fi‐ nancement en matière de lo‐ gement et de transport.