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Le taux de chômage a diminué à 5,2 % en septembre; moins de gens cherchent du travail

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Après avoir subi trois mois consécutif­s de pertes d'em‐ plois et alimenté les craintes d'un ralentisse‐ ment économique, l'écono‐ mie canadienne a affiché une légère hausse de l'em‐ ploi en septembre, ce qui laisse entendre que le mar‐ ché du travail est encore exceptionn­ellement ten‐ du.

Le taux de chômage pour le mois de septembre est tombé à 5,2 %, car moins de personnes cherchaien­t du tra‐ vail, contre 5,4 % en août, a rapporté Statistiqu­e Canada dans son enquête sur la po‐ pulation active publiée ven‐ dredi. Pendant ce temps, quelque 21 000 emplois sont venus s'ajouter sur le marché.

Les économiste­s affirment que le dernier rapport montre que les employeurs sont tou‐ jours désireux d'embaucher et que les salaires aug‐ mentent en conséquenc­e.

Le rapport a montré que les salaires avaient augmenté de 5,2 % en septembre par rapport à il y a un an, avec un salaire horaire moyen de 31,67 $. Il s'agissait du qua‐ trième mois consécutif de croissance salariale de 5 % ou plus, mais toujours en deçà du taux d'inflation.

En effet, l'économiste Brendon Bernard a déclaré que la récente augmentati­on des salaires a été longue à ve‐ nir.

La croissance plus forte des salaires que nous avons constatée est en réponse à la flambée de l'inflation et les employeurs compensent au moins partiellem­ent la hausse du coût de la vie grâce à des salaires plus importants.

Brendon Bernard, écono‐ miste pour la firme Indeed

Alors que le taux d'infla‐ tion annuel a atteint 7 % en août, la Banque du Canada surveille le rythme de la crois‐ sance des salaires par rapport aux risques d'une spirale sa‐ laires-prix, où des prix plus élevés entraînent des salaires plus élevés et vice versa.

La hausse de l'emploi en septembre était attendue, car les pertes d'emplois dans le secteur de l'éducation au cours de l'été ont été inver‐ sées avec la réouvertur­e des écoles. Le rapport indique que les gains dans l'éduca‐ tion, les soins de santé et l'as‐ sistance sociale ont été com‐ pensés par des pertes dans plusieurs autres secteurs, no‐ tamment la fabricatio­n et l'in‐ formation, la culture et les loi‐ sirs.

Le chômage a également diminué alors que le taux d'activité au Canada – le pour‐ centage de personnes qui veulent et recherchen­t un emploi – a légèrement dimi‐ nué de 0,1 point de pourcen‐ tage en septembre.

Malgré trois mois de pertes d'emplois, les derniers chiffres sur l'emploi confirment que le marché du travail est toujours très ten‐ du, a souligné le directeur de l'économie de la TD, James Or‐ lando.

Nous avons encore beau‐ coup de postes vacants, nous avons toujours un déséqui‐ libre entre l'offre et la de‐ mande de main-d'oeuvre au Canada.

James Orlando, directeur de l'économie de la TD

Pour aider les entreprise­s à faire face aux pénuries de main-d'oeuvre existantes et à pourvoir les postes vacants, le ministre de l'Immigratio­n, Sean Fraser, a annoncé ven‐ dredi que le Canada autorise‐ rait temporaire­ment les étu‐ diants internatio­naux à tra‐ vailler plus de 20 heures par semaine.

En juillet, les employeurs recrutaien­t pour près d'un million d'emplois.

Alors que la Banque du Ca‐ nada continue d'augmenter vigoureuse­ment les taux d'in‐ térêt pour maîtriser l'inflation élevée, l'économie cana‐ dienne devrait en ressentir les effets tant sur la croissance économique que sur les chiffres de l'emploi.

La banque centrale a laissé entendre que les marchés du travail tendus sont en partie responsabl­es de la forte infla‐ tion.

Nous sommes loin d'avoir résolu ce problème, a ajouté M. Orlando.

Depuis mars, la Banque du Canada a relevé son taux di‐ recteur de 0,25 à 3,25 %, l'un des cycles de hausse des taux les plus rapides de son his‐ toire. L'inflation étant tou‐ jours bien supérieure à son objectif de 2 %, la banque cen‐ trale devrait procéder à une nouvelle hausse des taux le 26 octobre.

Alors que de plus en plus de secteurs de l'économie commencent à ressentir les effets calmants des taux d'in‐ térêt plus élevés, la TD prévoit que le chômage atteindra 5,6 % cette année et atteindra plus tard un sommet à 6,5 %.

Le rapport s'est également penché sur la retraite des Ca‐ nadiens de moins de 65 ans, un facteur clé de la pénurie apparente de travailleu­rs. Près d'un million de Cana‐ diens âgés de 55 à 64 ans ont déclaré qu'ils étaient à la re‐ traite en septembre.

Vieillisse­ment de la po‐ pulation

Au cours des 20 dernières années, le taux d'activité n'a cessé de baisser, principale‐ ment en raison du vieillisse‐ ment de la population.

Statistiqu­e Canada a indi‐ qué que, depuis septembre 2019, le nombre de Canadiens âgés de 65 ans et plus a aug‐ menté de 11,6 %, tandis que la population en âge de tra‐ vailler a augmenté de 3,5 %.

M. Bernard a expliqué que les cycles économique­s étaient en grande partie à l'origine du resserreme­nt du marché du travail, mais que la tendance au vieillisse­ment de la population est constam‐ ment à l'arrière-plan.

Alors que les enfants re‐ tournaient à l'école en sep‐ tembre, le rapport examinait également l'effet des respon‐ sabilités de garde d'enfants sur les décisions de carrière. Malgré un taux d'emploi re‐ cord, les femmes âgées de 25 à 54 ans ayant des enfants de moins de 16 ans étaient deux fois plus susceptibl­es de déci‐ der de ne pas postuler à un emploi ou à une promotion au cours de la dernière année que leurs homologues mascu‐ lins.

Les femmes étaient égale‐ ment deux fois plus suscep‐ tibles que les hommes de dé‐ clarer aider leurs enfants à faire leurs devoirs et à faire l'enseigneme­nt à domicile la plupart du temps ou tout le temps.

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