Boston Dynamics et d’autres entreprises signent une lettre contre l’armement des robots
Agility Robotics, ANYbotics, Clearpath Robotics, Open Robotics, Unitree Robotics, Boston Dynamics : ces en‐ treprises de robotique de renom sont les signataires d’une lettre ouverte dans laquelle elles s’engagent à ne pas fournir d’armes aux robots qu’elles fabriquent.
Dans leur lettre destinée au secteur technologique, ces entreprises estiment que l’ajout d'armes à des robots commandés à distance ou de manière autonome soulève de nouveaux risques de dom‐ mages et de graves pro‐ blèmes éthiques.
Les signataires s’engagent ainsi à ne pas militariser leurs robots à mobilité avancée, et indiquent qu’elles ne soutien‐ dront pas non plus les entre‐ prises ou personnes qui se‐ raient tentées d’en faire des machines de guerre.
L’utilisation éthique des ro‐ bots est un sujet qui alimente de plus en plus le débat pu‐ blic. Les entreprises pointent du doigt un petit nombre de personnes qui ont rendu pu‐ blics leurs efforts improvisés pour armer ces robots com‐ mercialisés.
C’est le cas notamment de la police de Dallas, au Texas, qui a utilisé un robot de démi‐ nage comme engin explosif improvisé, selon ce que rap‐ porte le site spécialisé Engad‐ get.
Des collaborateurs, et non des armes
Si le groupe s’engage à ne pas militariser ses engins, rien n’empêche sa clientèle de les armer.
Pour le moment, le popu‐ laire robot-chien Spot de Bos‐ ton Dynamics – qui appar‐ tient maintenant à Hyundai – compte parmi ses adeptes l’armée française. Celle-ci les contrôle toutefois à distance, et s’en sert surtout pour accé‐ der à des lieux potentielle‐ ment dangereux, sans armes.
La police de New York a utilisé le robot-chien de façon semblable sur le terrain, avant de le mettre à la porte en avril 2021.
Comme le note le site spé‐ cialisé The Verge, l’armée amé‐ ricaine a financé en grande partie les balbutiements de Boston Dynamics. Elle espé‐ rait utiliser les robots afin de transporter l’équipement des troupes d'Infanterie, mais a abandonné l’idée en raison du bruit que faisaient les ma‐ chines.
Pour être clairs, peut-on lire dans la lettre, nous ne nous opposons pas aux tech‐ nologies existantes que les nations et leurs agences gou‐ vernementales utilisent pour se défendre et faire respecter leurs lois.
Nous pensons que les ro‐ bots mobiles avancés appor‐ teront de grands avantages à la société en tant que collabo‐ rateurs dans l'industrie et compagnons dans nos foyers, indique-t-on dans la lettre.