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Cancer : la liste d’attente s’allonge au Québec

- Ment mesurables

La pandémie a limité l'ac‐ cès aux soins de santé pour les personnes atteintes d'un cancer, le tueur nu‐ méro un des maladies au Canada.

Au Québec, la liste d'at‐ tente s'allonge, et selon le quotidien The Gazette, plus d'un patient sur cinq dépasse le délai médical acceptable de 57 jours. Ce serait notamment en raison du délestage durant les pires moments de la pan‐ démie de COVID-19, selon deux spécialist­es en entrevue à l'émission Les faits d'abord sur ICI première.

Le directeur du Centre du cancer Segal à l'Hôpital géné‐ ral juif, le Dr Gerald Batist, af‐ firme que le taux de mortalité augmentera­it de 25 % en rai‐ son de la diminution de l'ac‐ cès aux soins de santé durant rant la pandémie. Ce n'est pas seulement un problème qué‐ bécois ou canadien, c'est mondial. On a commencé à voir des patients qui sont plus avancés que normal, des jeunes et des plus âgés, dé‐ nonce-t-il.

Résultat, ajoute-t-il, c'est plus difficile de soigner ces pa‐ tients et, conséquemm­ent, c'est plus difficile de les guérir.

La COVID-19 a aussi fait tomber plusieurs personnes au sein des unités oncolo‐ giques, ajoutant à la pression que subissait déjà le person‐ nel médical. Selon le Dr David, la solution pour sortir de ce « tsunami de cancers » est de faire comme pour combattre la COVID-19, c'est-à-dire de miser sur l'innovation et la re‐ cherche clinique.

Des dommages difficile‐

L’hématologu­e et onco‐ logue médical au CHUM, le Dr Denis Soulières, abonde dans le même sens que son confrère quant à l'augmenta‐ tion prévisible du taux de mortalité, sans toutefois y mettre un chiffre. Les dom‐ mages collatérau­x que su‐ bissent les patients cancéreux à cause de la pandémie se‐ ront difficilem­ent mesurables selon lui puisque, contraire‐ ment aux autres provinces, le Québec ne tient pas de re‐ gistre.

On avait demandé au tout début à ce que des registres spécifique­s soient faits pour être capable de faire le suivi de ces patients qui auraient été diagnostiq­ués pendant la COVID-19 ou tardivemen­t après la COVID-19 pour être capable d’en mesurer l’effet. Malheureus­ement ce type de registre n’a pas été fait.

De plus, l'hématologu­e dé‐ plore le manque de perspec‐ tive, de stratégie à long terme concernant la maladie, compte tenu notamment du vieillisse­ment de la popula‐ tion.

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