Radio-Canada Info

Le 737 endetté de plus de 3 M$

- Camille Carpentier

L’avenir du 737, un restau‐ rant-bar sur le site de l’aé‐ roport de Québec, est in‐ certain. L'entreprise est au‐ jourd’hui insolvable et tente de s’entendre avec ses créanciers à qui elle doit plus de trois millions de dollars.

Le 737 a mandaté un syn‐ dic en insolvabil­ité pour ten‐ ter de restructur­er ses fi‐ nances. En date du 5 octobre, celui-ci a présenté un avis d’in‐ tention de faire une proposi‐ tion aux créanciers de l’entre‐ prise, en vertu de la Loi sur la faillite et l'insolvabil­ité.

Selon le document consul‐ té par Radio-Canada, le 737 doit près de 3,1 millions de dollars à plus d’une cinquan‐ taine de créanciers, dont 80 711 dollars à l’aéroport Jean-Lesage de Québec.

Le propriétai­re du 737, Da‐ ny Gagnon, ne se fait pas d’illusions. Il doute que le site puisse rouvrir la saison pro‐ chaine. Je ne crois pas aux mi‐ racles, laisse-t-il tomber.

De l’acharnemen­t, ré‐ pète le propriétai­re

La cohabitati­on entre le 737 et les résidents du quartier avoisinant est difficile depuis que les premières notes de musique ont réson‐ né sur le site extérieur.

Pour expliquer les dé‐ boires financiers de l’entre‐ prise, Dany Gagnon pointe du doigt l’acharnemen­t insensé de la Ville de L'Ancienne-Lo‐ rette et de la Ville de Québec.

Il affirme que l’entreprise a perdu 60 % de ses revenus, l’été dernier, parce qu’elle s’est pliée aux exigences des muni‐ cipalités en matière de bruit. La Ville de Québec a mis l’en‐ treprise en demeure, le 8 juillet, la sommant de cesser ses spectacles extérieurs.

On s’est retrouvés à faire des spectacles avec un ''grat‐ teux'' de guitare solo sur une scène. Ce n’était pas la même ambiance, regrette Dany Ga‐ gnon.

La décision de suspendre les spectacles à 21 h plutôt qu'à 23 h a aussi contribué à faire chuter les ventes, af‐ firme-t-il.

Dany Gagnon en veut aus‐ si à l’aéroport de Québec, qui s’est rallié à la Ville de Québec selon lui, et qui aurait menacé le 737 de résilier son bail s’il ne se conformait pas aux exi‐ gences municipale­s. Il accuse l’aéroport de vouloir éliminer le 737.

En n’ayant pas l’opportuni‐ té d’opérer comme on l’a fait l’année passée, [...] on n’est plus capable de rendre ça ren‐ table.

Dany Gagnon, propriétai­re du 737 Il affirme que la fermeture du 737 entraînera­it la perte de 75 emplois directs ainsi que des pertes de revenus pour les autres commerçant­s du secteur qui bénéficien­t de l’achalandag­e. Il précise que l'aventure du 737 représente des investisse­ments de 3,2 millions de dollars.

Des mesures peu effi‐ caces

Malgré les mesures mises en place par l’entreprene­ur pour diminuer le nombre de décibels, le 737 a continué de déranger ses voisins cet été. Stéphane Lacasse, qui habite à environ 300 mètres du site, affirme qu’il entendait encore les spectacles depuis l’inté‐ rieur de sa maison durant la fin de semaine de la fête du Travail.

Bien que la perspectiv­e d’une faillite du 737 ne le ré‐ jouisse pas, il déplore le manque de collaborat­ion de Dany Gagnon.

Le problème, c’est qu’il n’a jamais voulu respecter ce qu’on lui demandait. Il ne res‐ pectait pas la réglementa­tion de la Ville, dit Stéphane La‐ casse.

Il ne croit pas non plus que les citoyens des environs de‐ vraient être tenus respon‐ sables des déboires de l’entre‐ prise.

C’est comme s’il nous rend coupables du manque d’acha‐ landage!, s’étonne-t-il, ajou‐ tant que c’est plutôt à l’entre‐ preneur de revoir son modèle d’affaires.

Dany Gagnon, lui, voit les choses autrement. Selon lui, une poignée de citoyens est responsabl­e de plus d’une centaine de plaintes aux poli‐ ciers. Il affirme que le 737 a re‐ çu plus de 15 amendes de 2500$.

Je ne peux pas me battre si 20 personnes ont le pouvoir de faire fermer un commerce dans la ville, lâche-t-il.

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