Voici pourquoi la vaccination contre la COVID-19 demeure un outil important
Avec l'arrivée d'une 8e vague, les autorités sani‐ taires et les gouverne‐ ments ont lancé cette se‐ maine un nouvel appel à la vaccination, principal outil contre la COVID-19. Ils es‐ timent que trop peu de Ca‐ nadiens sont adéquate‐ ment vaccinés.
Selon Santé Canada :
12 % des Canadiens de plus de 5 ans n’ont jamais été vaccinés;
15,9 % ont reçu une dose au cours des six derniers mois;
moins de 5 % des enfants de 0 à 4 ans ont reçu au moins une dose du vaccin.
Voici quatre raisons qui ex‐ pliquent pourquoi la vaccina‐ tion demeure l’outil le plus ef‐ ficace pour lutter contre le SRAS-CoV-2.
1. Pour réduire les hospi‐ talisations et les décès
Les vaccins continuent d’être la meilleure façon de ré‐ duire les risques de complica‐ tions sévères et de décès. De nombreuses études montrent que, depuis l’arrivée du variant Omicron, trois doses sont nécessaires pour vraiment réduire ces risques.
Un rapport des CDC aux États-Unis a révélé que la pro‐ tection contre une hospitali‐ sation après deux doses dimi‐ nue à 57 % après six mois, mais qu’elle remonte à 90 % avec une dose de rappel.
D’autres données des CDC ont démontré que les Améri‐ cains non vaccinés de plus de 50 ans étaient près de 45 fois plus susceptibles d'être hospi‐ talisés que ceux qui ont été vaccinés.
Selon Santé Canada, en août 2022, les personnes non vaccinées étaient sept fois plus susceptibles d'être hospi‐ talisées et huit fois plus sus‐ ceptibles de mourir de la CO‐ VID-19 que les personnes ayant reçu deux doses et une dose de rappel.
COVID-19 Resources Cana‐ da, pour sa part, offre un in‐ dice de risque de la COVID-19 qui montre à quel point les personnes adéquatement vaccinées – peu importe leur âge – sont davantage proté‐ gées.
2. Parce qu’on est vulné‐ rable à la maladie
Rappelons que 27 % des Canadiens ont au moins une comorbidité (ex. : diabète, hy‐ pertension, asthme, etc.) qui les rend vulnérables à la CO‐ VID-19.
Qui est considéré à risque? personnes de 60 ans et plus; femmes enceintes; personnes obèses; personnes souffrant d’asthme, de diabète, d’hyper‐ tension artérielle ou d’une maladie cardiaque, rénale, hé‐ patique ou pulmonaire;
personnes immunodépri‐ mées.
Les autorités de santé pu‐ blique le répètent depuis le début de la campagne de vac‐ cination : la meilleure façon de ne pas succomber à la COVID19 est de se faire vacciner. D’ailleurs, il faut souligner qu’avec la multiplication des variants du SRAS-CoV-2, le nombre de médicaments dis‐ ponibles pour traiter et proté‐ ger les personnes à risque di‐ minue.
En ce moment, seulement 31 % des Canadiens de 60 à 69 ans et 51 % de plus de 70 ans ont reçu une dose au cours des six derniers mois.
3. Pour réduire la trans‐ mission
Si les vaccins contre la CO‐ VID-19 ne réussissent pas à freiner complètement la transmission du virus, ils offrent tout de même une certaine protection contre une infection.
Selon des chercheurs ca‐ nadiens, pour ce qui est de l’efficacité des vaccins contre une infection symptomatique par Omicron, deux doses avaient une efficacité initiale de 36 %. Après six mois, cette protection contre une infec‐ tion était presque nulle. Par contre, une troisième dose fait remonter l’efficacité vacci‐ nale à 61 %.
4. Pour réduire les risques de conséquences à long terme
La vaccination réduit aussi en partie les risques de déve‐ lopper des symptômes chro‐ niques de la maladie (que l'on appelle communément CO‐ VID longue), comme l'ont montré plusieurs études, dont cette récente étude da‐ noise, non révisée par les pairs, ainsi que cette étude italienne, cette étude améri‐ caine et cette étude britan‐ nique.
Selon l'Organisation mon‐ diale de la santé (OMS), entre 10 % et 20 % des personnes infectées (y compris des per‐ sonnes ayant des symptômes légers) présentent un ou plu‐ sieurs symptômes trois mois après leur diagnostic initial.
Santé Canada précise que, selon certaines études, jus‐ qu’à 40 % des personnes qui n'ont pas été hospitalisées pour leur infection signalent toujours des symptômes après trois mois.
Une étude nord-améri‐ caine montre que 6 % des jeunes infectés ressentent en‐ core des symptômes trois mois plus tard.
De plus, la COVID-19 aug‐ mente le risque de complica‐ tions cardiovasculaires et neurologiques, de démence, de diabète et d'affections res‐
piratoires chroniques.
Rappelons par ailleurs que les chercheurs ne savent pas avec certitude quel est l’effet des réinfections et si chaque nouvelle infection augmente les risques de symptômes à long terme.
Quand aller chercher une autre dose?
D’abord, il faut noter qu’il n’est jamais trop tard pour une personne non vaccinée de recevoir sa première dose.
Si vous avez été vacciné, vous devez vous poser une question très simple : à quand remonte votre dernière dose?
L’immunité conférée par la vaccination diminue avec le temps; une dose de rappel permet au système immuni‐ taire de rétablir un niveau d’anticorps suffisant pour compenser la baisse d’immu‐ nité.
C’est pourquoi Santé Ca‐ nada recommande une dose rappel pas plus de six mois après la dernière. Au Québec, on recommande d’obtenir une dose de rappel après cinq mois.
Pourquoi six mois? Plu‐ sieurs études suggèrent que des intervalles plus longs entre les doses entraînent une meilleure et plus durable réponse immunitaire.
Pour ceux qui sont à risque de complications sé‐ vères, on suggère d'attendre trois mois ou plus après une infection à la COVID-19 avant de recevoir une dose de rap‐ pel.
Des formules pédiatriques sont offertes aux enfants âgés de 6 mois à 4 ans (deux doses à huit semaines ou plus d’in‐ tervalle). Les doses de rappel ne sont pas encore offertes aux jeunes de moins de 5 ans.
Une dose de rappel est re‐ commandée pour les 5 à 17 ans (5 mois après la dernière dose en Ontario; 6 mois au Québec).
Qu’en est-il des per‐ sonnes qui ont été vacci‐ nées et infectées?
On estime qu’une grande proportion de la population canadienne a été infectée au cours des deux dernières an‐ nées. Une infection équivautelle à une dose? Pas nécessai‐ rement.
Santé Canada recom‐ mande un intervalle de trois mois après l’infection avant de recevoir une autre dose de vaccin.
Selon les études, l’immuni‐ té conférée par une infection dure beaucoup moins long‐ temps que celle que procure un vaccin. De plus, on ne sait pas si cette immunité conti‐ nuera à fournir une forte pro‐ tection contre certaines souslignées d’Omicron.
Une récente étude du Qa‐ tar montre que l’immunité conférée par une infection di‐ minue avec le temps et que les nouveaux variants sont plus efficaces pour échapper à cette immunité.
Les chercheurs ont mon‐ tré qu’une personne infectée par le BA.4 ou le BA.5 (les va‐ riants en circulation cet été) et présentant des symptômes serait protégée à plus de 75 % contre une réinfection par ces variants.
Toutefois, une personne infectée avec tout autre va‐ riant antérieur (par exemple une infection au BA.1 à l’hiver dernier) serait protégée à seulement 35 %.
Qu’est-ce qu’un vaccin bivalent?
Si les vaccins de départ continuent d’offrir des ni‐ veaux élevés de protection contre les complications sé‐ vères et les décès, les Cana‐ diens ont désormais accès à deux vaccins bivalents pour leur dose de rappel. Ces vac‐ cins sont conçus pour cibler à la fois le virus d'origine et cer‐ tains sous-variants d'Omi‐ cron.
Les données des essais cli‐ niques montrent que ces vac‐ cins offrent une protection lé‐ gèrement supérieure contre une infection causée par Omi‐ cron.
Le vaccin de Moderna est adapté au sous-variant BA.1. Ce variant ne circule plus au pays, mais on estime que ce vaccin bivalent générait une bonne réponse immunitaire contre les sous-variants Omi‐ cron BA.4 et BA.5, qui repré‐ sentent la quasi-totalité des cas de COVID-19 en ce mo‐ ment au Canada.
Quant au vaccin de Pfizer, il cible les sous-variants BA.4 et BA.5.
Pour l’instant, il n'y a au‐ cune raison de recommander un vaccin bivalent plutôt qu’un autre. Il n’est pas en‐ core clair si l’un des nouveaux sous-variants en circulation (par exemple, le B.Q.1.1 et XBB) réussira à échapper à l’immunité conférée par ces nouveaux vaccins.