Radio-Canada Info

En route vers l’austérité municipale à Québec ?

- Louise Boisvert

Bruno Marchand annonce le report ou l'abandon de projets et une gestion plus serrée de la dette.

Bruno Marchand a voulu donner l'image d'un gestion‐ naire aguerri lors de son pas‐ sage devant les gens d'affaires cette semaine.

Dans le prochain budget du maire de Québec, la Ville va se priver de 40 millions de dollars de revenus fonciers. Bruno Marchand veut donner un peu d'air à tous les contri‐ buables en fixant la hausse des taxes à 2,5% l'an prochain.

La tradition à Québec veut que les taxes augmentent en suivant l'inflation, mais comme elle frôle les 6 % cette année, le maire ne voulait pas alourdir le fardeau fiscal.

Ce faisant, il reconnaît que son administra­tion devra faire des choix. Certains projets se‐ ront reportés ou abandon‐ nés. Il ne touchera pas au pro‐ jet de tramway, mais pour les autres, il y aura des priorités. C'est ce qu'il a affirmé devant les membres de la Chambre de commerce et d'Industrie de Québec.

Du même souffle , il an‐ nonce son intention de pour‐ suivre l'oeuvre de son prédé‐ cesseur en optant pour une gestion de la dette plus ser‐ rée. D'ici dix ans, le maire de Québec veut réduire le ratio de la dette de 26 % par rap‐ port aux revenus.

Une cible ambitieuse compte tenu de la période d'incertitud­e économique. L'inflation tout comme la pé‐ nurie de main-d'oeuvre sont des freins à la croissance éco‐ nomique et aux revenus sup‐ plémentair­es.

Politique de gestion de la dette

L'ex-maire de Québec, Ré‐ gis Labeaume, avait établi des cibles pour réduire la dette et son poids sur les finances de la Ville. Les dernières estima‐ tions couvrent la période de 2016 à 2026. L'administra­tion Labeaume prévoyait que le ratio passerait de 108 % à 90 %, soit 18 % sur une pé‐ riode de 10 ans.

M. Labeaume a utilisé plu‐ sieurs mécanismes pour mieux contrôler la dette. Par exemple, il a mis en place des réserves pour les imprévus et il a misé sur le paiement comptant des immobilisa‐ tions pour réduire les coûts d'emprunts. Même s'il a réussi à réduire la dette à partir de 2016, il n'a jamais atteint les cibles qu'il s'était fixé. Dans un contexte économique plus fa‐ vorable, la dette a bel et bien diminué, mais moins vite que prévu.

Bruno Marchand veut faire mieux. La question est de sa‐ voir comment. Il ne l'a pas précisé. Il a toutefois dit ce qu'il ne fera pas.

Le maire de Québec ne veut pas piger dans les ré‐ serves pour boucler son bud‐ get. Il ne veut pas non plus toucher aux effectifs. La masse salariale représenta­it 36 % des dépenses cette an‐ née. La Ville peine déjà à pour‐ voir tous les postes en raison de la rareté de la maind'oeuvre, plaide-t-il.

L'opposition officielle à la Ville de Québec s'inquiète. Pour réussir, croit le chef Claude Villeneuve, le maire Marchand devra aller cher‐ cher des revenus mirobo‐ lants. À moins que la Ville ne se dirige vers une forme d'austérité, soutient Ville‐ neuve.

C'est le budget déposé à la fin du mois de novembre qui le dira. Le maire n'a pas dévoi‐ lé toutes ses stratégies, nous dit son entourage.

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