Des compagnies veulent employer le mot « ingénieurs en logiciel » sans restrictions
Des entreprises du secteur informatique veulent avoir le droit de donner à cer‐ tains employés le titre « in‐ génieurs en logiciel » sans pour autant les voir soumis aux règles imposées par l'Association des ingé‐ nieurs professionnels et géoscientifiques de l'Alber‐ ta (APEGA).
Une trentaine de compa‐ gnies ont signé une lettre du
Conseil canadien des innova‐ teurs (CCI) envoyée à la pre‐ mière ministre de l’Alberta lui demandant de revoir les res‐ trictions imposées par l’APE‐ GA concernant les termes in‐ génieurs en logiciel.
Ils veulent notamment être en mesure d’utiliser cette définition dans leurs offres d'emploi.
Dans leur lettre, les diffé‐ rentes compagnies blâment APEGA de restreindre de ma‐ nière agressive l’utilisation des termes ingénieurs en logiciel.
L'APEGA s'attaque active‐ ment aux entreprises de l'Al‐ berta en intentant des actions en justice pour nous empê‐ cher d'utiliser des titres et des descriptions de postes com‐ pétitifs à l'échelle mondiale, est-il écrit.
Nicolas Beique, présidentdirecteur général de Helcim, explique que le fait de ne pas pouvoir employer le titre li‐ mite la capacité des entre‐ prises à attirer de nouveaux employés dans la province.
Il indique que les mots in‐ génieurs en logiciel englobent couramment les métiers de développeur et de program‐ meur dans le domaine infor‐ matique.
C’est le mot que tout le monde utilise. Partout dans le monde.
Nicolas Beique, présidentdirecteur général de Helcim
Quand les gens cherchent des emplois, ce sont les mots qu’ils cherchent. Alors, quand tu mets ça dans les sites de recherche d’emploi, si tu n’as pas le droit d’utiliser ces motslà, les gens ne trouveront pas
tes publicités d’emploi et donc, ils ne vont pas trouver ta compagnie.
Il affirme que la fréquenta‐ tion des annonces sur les sites de recherche d’emploi est moindre lorsqu’ils n’ins‐ crivent pas les mots ingé‐ nieurs en logiciel.
Les compagnies en Colom‐ bie-Britannique ou les compa‐ gnies en Ontario qui peuvent utiliser le mot d’ingénieur voient plus de trafic [sur leurs annonces] que celles en Alber‐ ta. Alors, nous, on a moins ac‐ cès aux talents.
M. Beique dit comprendre les restrictions du titre lors‐ qu’il s’agit d’ingénieurs civils, pour la construction de pont notamment, mais s’explique difficilement les conditions pour les personnes travaillant sur des logiciels.
Dans la lettre, les compa‐ gnies stipulent que la régle‐ mentation entourant l’usage du titre ingénieurs en logiciel va nuire la compétitivité de la province à long terme : [Cela] va ternir la la réputation de notre province en tant qu'en‐ droit où les entreprises sont libres d'innover, de croître et de prospérer.
APEGA se défend
L’Association des ingé‐ nieurs professionnels et géos‐ cientifiques de l'Alberta af‐ firme que les mêmes règles s’appliquent à tous et que l’or‐ ganisme agit dans la limite de ses pouvoirs au sens de la loi.
La directrice de l’applica‐ tion de la loi de l’APEGA, Erum Afsar, explique que les exi‐ gences servent notamment à assurer la sécurité des Alber‐ tains.
Si des personnes qui n'ont pas la formation, l'autorisa‐ tion ou les qualifications ap‐ propriées effectuent un tra‐ vail et se décrivent comme in‐ génieurs, il peut en résulter des conséquences impor‐ tantes pour la vie des gens, la santé, l’environnement, ou même concernant l’économie.
Nous avons vu certains problèmes lorsque nous n’avons pas les bonnes per‐ sonnes en place [...] Par exemple, des failles dans la cy‐ bersécurité et des attaques comme celles qui sont arri‐ vées à Banff, ajoute-t-elle.
Mme Afsar mentionne aussi des problèmes en avia‐ tion qui pourraient survenir comme ceux qu'a rencontrés Boeing en 2019.
Par communiqué, le bu‐ reau du ministre du Travail et de l’Immigration de l’Alberta encourage le CCI et l’APEGA à poursuivre leur discussion dans le but de trouver une so‐ lution.
Nous sommes préoccupés par toute réglementation qui entrave notre compétitivité sur le marché mondial pour trouver des travailleurs quali‐ fiés. Nous continuerons à tra‐ vailler avec les deux groupes pour résoudre cette question, peut-on lire.