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Le vieillisse­ment de la population complexifi­e les soins à l’urgence en Outaouais

- Camille Boutin

Pour une énième fois, les taux d'achalandag­e des ur‐ gences de l'Outaouais dé‐ passent de beaucoup la norme. Alors qu'un lit sur cinq est occupé par une personne âgée, les acteurs du milieu soulignent l'im‐ pact du vieillisse­ment de la population sur le réseau de santé.

Vendredi, les hôpitaux de Hull, Gatineau et Papineau enregistra­ient respective­ment des taux d’occupation de 192 %, 161 % et 150 %, selon les données du ministère de la Santé et des Services so‐ ciaux.

La directrice des soins in‐ firmiers au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l'Outaouais, MarieÈve Cloutier indique que di‐ vers facteurs expliquent la surcharge des hôpitaux.

D'abord, la pénurie de main-d'oeuvre est respon‐ sable de la fermeture de nom‐ breux lits dans la région. Au CISSS de l'Outaouais, 12 % des lits pour des hospitalis­a‐ tions de courte durée sont in‐ disponible­s, faute de person‐ nel.

Une autre problémati­que s'avère toutefois importante : le haut taux de personnes âgées qui sont en attente d'hébergemen­t.

On a quand même 21 % des lits qui sont occupés par des personnes âgées qui at‐ tendent pour des soins de longue durée dans un établis‐ sement, fait valoir Mme Clou‐ tier.

Le manque d'établisse‐ ments à cet effet serait en cause. En Outaouais, on compte 1300 places attitrées à cette clientèle alors que dans les faits, il en faudrait jusqu'à 2100, fait valoir la di‐ rectrice des soins infirmiers.

La population a changé, elle a vieilli. Ça demande des ajustement­s.

Marie-Ève Cloutier, direc‐ trice des soins infirmiers au

CISSS de l'Outaouais

Non seulement le nombre d’habitants augmente, mais la population vieillit, renchérit la présidente du Syndicat des profession­nelles en soin de l'Outaouais, Karine d'Auteuil. Les cas deviennent de plus en plus lourds, la médecine se complexifi­e.

Cette dernière explique que les soins qui sont désor‐ mais donnés ne sont pas les mêmes qu'il y a 20 ans pour cette raison et que les patho‐ logies traitées sont diffé‐ rentes. C'est une réalité dont il faut absolument tenir compte, insiste-t-elle.

Des négociatio­ns à venir

La Fédération interprofe­s‐ sionnelle de la santé du Qué‐ bec (FIQ) a émis près de 70 re‐ commandati­ons portant sur la rémunérati­on, la concilia‐ tion vie personnell­e-travail et la charge de travail en vue des négociatio­ns prévues en mars 2023.

Mme D'Auteuil soutient que la participat­ion du per‐ sonnel infirmier a été très in‐ téressante. En effet, plus de 43 000 infirmière­s ont partici‐ pé au processus de consulta‐ tion mené plus tôt cette an‐ née.

On espère que les membres vont continuer de se mobiliser.

Karine D'Auteuil, prési‐ dente du Syndicat des profes‐ sionnelles en soin de l'Ou‐ taouais

La FIQ tient des assem‐ blées générales à travers la province, et ce jusqu’au 20 oc‐ tobre, pour adopter cet avant-projet.

Ce n'est pas quelque chose qu'on craint, soutient MarieÈve Cloutier. La négociatio­n, ce n’est pas toujours négatif.

Avec les informatio­ns de Nelly Alberola

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