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Dépistage du VPH : un projet-pilote à domicile prometteur en Estrie

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Le dépistage du virus du pa‐ pillome humain (VPH), le vi‐ rus derrière presque tous les cancers du col de l'uté‐ rus, pourrait bientôt être plus efficace. C'est du moins ce que souhaitent deux chercheuse­s du CIUSSS de l'Estrie - CHUS, qui ont rendu publics ven‐ dredi les résultats d'un pro‐ jet de recherche unique au Québec portant sur l'auto‐ dépistage à domicile.

Au printemps dernier, 400 trousses d'autodépist­age du VPH ont été distribuée­s dans la population. Les résul‐ tats, selon les chercheuse­s, sont concluants.

Ce sont 94 % des tests dis‐ tribués qui ont été effectués adéquateme­nt. Ils ont permis de référer 12 % des partici‐ pantes à un gynécologu­e rapi‐ dement.

L’obstétrici­enne-gynéco‐ logue Jessica Ruel-Laliberté, qui est derrière le projet, es‐ père que ce dernier retiendra l'attention du ministère de la Santé et pourra éventuelle‐ ment être déployé un peu partout au Québec.

Chaque année, le départe‐ ment d’obstétriqu­e-gynéco organise une clinique de dé‐ pistage du cancer du col. Dans les deux dernières années, à cause de la pandémie, on n’a pas pu faire nos semaines de dépistage dans l’hôpital, car il y aurait eu trop de patientes en même temps dans nos cli‐ niques. De là nous est venue l’idée de faire un projet d’auto‐ dépistage du cancer du col à la maison, raconte-t-elle.

L’engouement des Estriens pour ce service a été in‐ croyable, souligne-t-elle.

Toutes les participan­tes ont rempli un sondage de sa‐ tisfaction après leur expé‐ rience. 96 % de nos patientes ont dit qu’elles préfèrent une forme d’autoprélév­ement plu‐ tôt qu’un pap-test ou un ren‐ dez-vous en clinique pour faire le dépistage. [...] On a eu aussi beaucoup de commen‐ taires comme quoi les pa‐ tientes trouvaient vraiment que c’était une forme de dé‐ pistage moins contraigna­nte, qui ne nécessitai­t pas de ren‐ dez-vous médical, constate la Dre Ruel-Laliberté.

Ce genre de test pourrait aussi augmenter l’accessibil­ité au dépistage.

On a aussi eu des témoi‐ gnages quand même tou‐ chants de personnes trans ou de victimes d’abus sexuels qui ont témoigné que c’était gê‐ nant d’avoir un examen gyné‐ cologique, et même qu’elles s’empêchaien­t d’aller faire un dépistage, car c’était trop pour ces personnes. Ce pro‐ jet-là, elles trouvaient qu’une forme d’autodépist­age à la maison, vraiment pas gê‐ nante du tout, était une chose à considérer au Qué‐ bec, souligne l’obstétrici­ennegynéco­logue.

On espère pouvoir utiliser les données recueillie­s durant ce projet de recherche pour voir si ça serait possible d’in‐ clure une forme d’autodépis‐ tage au Québec pour le VPH.

Jessica Ruel-Laliberté, obs‐ tétricienn­e-gynécologu­e

En 2019, au Canada, 1350 femmes ont été diagnos‐ tiquées avec un cancer du col de l'utérus. Ce sont 30 % de ces Canadienne­s qui en sont décédées.

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