Le cockpit du futur
Le poste de pilotage est surchargé. Des boutons. Des manettes. Des ca‐ drans. Dans le cockpit, il y en a beaucoup. Peut-être trop. C’est pourquoi les écrans tactiles font leur apparition.
L'écran est fixé sur le ta‐ bleau de bord, à bout de bras du pilote. Lorsqu’il interagit avec l’écran, ça soulève des enjeux à cause de la vibration de l’appareil.
Philippe Doyon-Poulin, gé‐ nie industriel, Polytechnique Montréal
Grâce à l'automatisation, plusieurs tâches de vol sont effectuées par l'autopilote. Ici, on pourrait dire que le travail n'est plus tant de piloter que de gérer la mission.
La plupart des tâches aux‐ quelles le pilote est confronté sont des tâches cognitives, donc de prise de décision, d'évaluation d'options, d'anti‐ cipation, de jugement, précise Philippe Doyon-Poulin. Et clai‐ rement, il faut adapter les ou‐ tils pour faciliter ces tâches cognitives.
On fait ainsi appel à l'ergo‐ nomie cognitive. C'est de la psychologie et de l'ingénierie combinées. On cherche à améliorer l'ergonomie du poste de pilotage pour rendre les opérations plus sécuri‐ taires et plus faciles.
À tour de rôle, 30 étu‐ diants prennent place dans un simulateur. Ce dernier pro‐ duit des vibrations, les mêmes auxquelles un pilote est normalement confronté. Les étudiants sont soumis à une série de scénarios. On teste l'efficacité et la facilité avec laquelle ils pourront pas‐ ser des commandes parfois faciles, parfois complexes et à un rythme soutenu.
Ces paramètres sont étu‐ diés sur différents outils de contrôle : un manche (joys‐ tick), un bouton rotatif, un écran tactile et un clavier nu‐ mérique. Ainsi, on pourra les comparer et identifier les plus performants.
Le participant porte des lu‐ nettes spéciales. Lorsqu’il ef‐ fectue une commande, ces lu‐ nettes permettent d'étudier son niveau d'attention. On observe aussi la vitesse de ré‐ action et le taux d’erreur.
On s'intéresse beaucoup à la présentation de l'informa‐ tion, à l'interaction et au dis‐ positif pour aider la prise de décision de nos pilotes. Ce qui nous intéresse, c'est de savoir combien de temps le partici‐ pant a pris pour observer un dispositif d’entrée de données versus le fait de se concentrer sur la tâche de vol.
Philippe Doyon-Poulin Ce n’est que le premier pas vers la mise en place d’un cockpit du futur. L’automati‐ sation, elle, ne cessera pas… Et jusqu’où ira-t-elle?
Tous les manufacturiers re‐ gardent comment augmenter l'automatisation afin d'être capables de réduire le nombre de pilotes pour des‐ cendre à un seul pilote, avec l'intention d'être capables de voler sans pilote.
Philippe Doyon-Poulin Reste à savoir si le passa‐ ger, lui, sera prêt pour une telle aventure!
Le reportage de Danny Le‐ mieux et de Christine Cam‐ pestre est diffusé à l'émission Découverte le dimanche à 18 h 30 sur ICI Radio-Canada Télé.