Une entreprise de Calgary permet aux gens de fragmenter le paiement de leur loyer
L’entreprise de technologie financière calgarienne Zenbase permet aux loca‐ taires de fragmenter le paiement mensuel de leur loyer en deux versements grâce à la formule « louer maintenant, payer plus tard ».
Selon le fondateur et pré‐ sident-directeur général de Zenbase, Koray Oztekin, l'ob‐ jectif est d’apporter un équi‐ libre entre le moment où les gens reçoivent leurs paies et le moment où ils doivent payer leur loyer.
Notre mission est de don‐ ner aux gens un contrôle total sur la façon dont ils gèrent les dépenses de leur ménage, ditil, ajoutant qu’un marché croissant existe pour ce type de service alors que l’inflation atteint des sommets.
Plusieurs modèles
Selon Tal Schwartz, qui ré‐ dige le bulletin d'information Canadian Fintech, il existe dif‐ férentes façons de louer maintenant et payer plus tard.
Les premiers modèles étaient généralement desti‐ nés aux propriétaires et inté‐ grés dans les logiciels de ges‐ tion immobilière, dit-il.
Il explique que lorsqu’un propriétaire demandait le paiement d’un locataire, l’op‐ tion de payer en plusieurs versements était proposée.
Plus récemment, Tal Schwartz explique que des modèles destinés directe‐ ment aux locataires ont été introduits.
L'un d'eux a été proposé par Chroma Technologies, une autre entreprise de Calga‐ ry.
Les utilisateurs versaient à Chroma la moitié de leur loyer le premier jour du mois ou avant. L'entreprise payait alors le loyer du mois entier directement au propriétaire, et les locataires rembour‐ saient le solde à Chroma le jour de paie suivant, explique le PDG et cofondateur Myles Shedden.
Cependant, explique-t-il, moins d’un an après le lance‐ ment de son service, Chromas y a mis un terme puisque leurs pertes sur prêts étaient trop grandes.
Selon Koray Oztekin, Zen‐ base a des taux de défaut de paiement extrêmement bas, car elle travaille directement avec les propriétaires et n'ac‐ cepte que les locataires qui sont en règle avec le paie‐ ment de leur loyer.
Il explique que leurs clients sont généralement des gens qui ont de la difficulté à ra‐ masser de l’argent, mais qui fi‐ nissent toujours par y arriver.
Nous leur donnons sim‐ plement un répit pour qu'ils ne soient pas en défaut de paiement sur d'autres fac‐ tures, dit-il. L’entreprise offre ce service à un coût oscillant entre 9,90 $ et 19,90 $ par mois.
Bien que la formule louer maintenant, payer plus tard soit encore nouvelle, Tal Schwartz croit qu’elle devien‐ dra très populaire, dans les prochaines années.
Plusieurs entreprises de technologies financières au Canada proposent une telle formule.
Je suis très, très certain que plusieurs autres marques de technologie financière bien connues commenceront à of‐ frir ce service, affirme-t-il.
Zenbase a annoncé plus tôt cette année qu'elle avait amassé 4,1 millions de dollars grâce à une collecte de fonds et qu'elle prévoyait de com‐ mencer à s'étendre dans les provinces autres que les Prai‐ ries.
Mise en garde
Scott Hannah, président et directeur général de la Credit Counselling Society, ne re‐ commande pas aux gens qui se retrouvent dans une situa‐ tion financière difficile de se tourner vers un tel service.
S'il s'agit d'un retard de loyer ponctuel, Scott Hannah suggère plutôt de demander à son propriétaire un délai ou encore, une avance à son em‐ ployeur.
Il recommande également aux gens de surveiller attenti‐ vement leur budget et de de‐ mander l'aide d'un conseiller en crédit si nécessaire pour éviter de se retrouver à payer plus de 100 $ par an pour qu’une entité paye notre loyer et qu’on lui rembourse immédiatement.
Avec les informations de Paula Duhatschek