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Nouveau plan pour la pêche durable de corégones dans les Grands Lacs

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Une nouvelle initiative transfront­alière nommée « 100 % Corégone » a été créée pour augmenter la valeur de ce poisson très populaire dans la région des Grands Lacs. L’idée est de pratiquer une pêche du‐ rable, tout en évitant de gaspiller.

La Conférence des gouver‐ neurs et des premiers mi‐ nistres des Grands Lacs et du Saint-Laurent a récemment partagé son plan, qui vise à assurer que le corégone ait plus qu’une utilité.

Tout indique que le coré‐ gone serait un bon candidat pour fabriquer beaucoup de produits dérivés au-delà de la nourriture, explique le direc‐ teur général de la conférence, David Naftzger. Même en ma‐ tière de nourriture, nous pourrions faire beaucoup plus que des filets.

Des ministères provinciau­x des Richesses naturelles et des départemen­ts d’État, des

Premières Nations améri‐ caines et la Commission des pêches des Grands Lacs font partie des partenaire­s du pro‐ jet.

Les responsabl­es feront équipe avec l’organisme Ice‐ land Ocean Cluster afin d’ana‐ lyser les corégones des Grands Lacs et identifier les façons d’augmenter leur va‐ leur marchande.

S’inspirer de la morue

M. Naftzger explique que l’initiative se base sur des mé‐ thodes qu’a développée­s l’Is‐ lande pour éviter l’effondre‐ ment de la pêche à la morue.

Même s’il pêche moins de poissons, le pays a doublé la valeur de son industrie, ex‐ plique M. Naftzger. La morue d’Islande qui générait 12 $ en revenu avec sa viande génère aujourd’hui plus de 3500 $ grâce aux produits dérivés.

Parmi ceux-ci, il y a le pois‐ son fumé, les oeufs, le cuir de poisson, des bandages ou en‐ core le collagène.

D’après la Société de conservati­on marine, basée au Royaume-Uni, l’achat de morue d'Islande est un bon choix en raison de la stabilité des réserves, la gestion de la pêche et les limites en vigueur proposées par des scienti‐ fiques.

M. Naftzger indique que la pêche de corégones dans les Grands Lacs fonctionne de la même manière depuis bien‐ tôt un siècle. En se concen‐ trant sur les produits dérivés, il est possible de trouver de nouvelles sources de revenus.

Si nous pouvons utiliser toutes les parties du poisson et les traiter, ça ouvre beau‐ coup de portes, croit-il.

Avec les informatio­ns de CBC

proposées par l'Institut natio‐ nal de santé publique du Qué‐ bec (INSPQ) pour des cancéri‐ gènes comme l'arsenic, le cad‐ mium et le nickel, ainsi que pour le plomb.

Le risque de cancer dû à l’effet combiné de l’arsenic et du cadmium dans l’air excède la valeur considérée comme négligeabl­e au Québec.

Extrait de l'avis de la Direc‐ tion de la santé publique de l'Abitibi-Témiscamin­gue

La Direction de santé pu‐ blique (DSPu) de l'Abitibi-Té‐ miscamingu­e s'attend à ce que, jusqu'en 2026, il y ait des dépassemen­ts « entre 7 et 18 jours par an pour l’arsenic, 18 et 40 jours pour le cad‐ mium et 106 et 128 journées par an pour le plomb ».

Elle remarque aussi que rien n'indique si les normes québécoise­s de l'ensemble des autres contaminan­ts se‐ ront respectées au terme du

plan sur 5 ans.

Inquiétude­s si la Fonde‐ rie ne parvient pas à res‐ pecter son échéancier

Dans son plan, Glencore mentionne que certains élé‐ ments sont incontrôla­bles comme la chaîne d’approvi‐ sionnement, la disponibil­ité de la main-d’oeuvre ou encore l'inflation et coût des projets.

La DSPu tient à préciser que des délais par rapport aux cibles dans le plan propo‐ sé ne devraient pas être tolé‐ rés et qu’il importe de mettre en place des plans de contin‐ gence si des éléments ve‐ naient bousculer ces délais.

Extrait de l'avis de la Direc‐ tion de la santé publique de l'Abitibi-Témiscamin­gue

Les experts locaux de san‐ té publique recommande­nt aussi d’« instaurer une autori‐ sation ministérie­lle dyna‐ mique permettant de resser‐ rer les exigences dans le temps en fonction de l’avan‐ cée des travaux proposés par la Fonderie Horne, mais égale‐ ment en fonction de l’acquisi‐ tion de connaissan­ces ».

La santé publique régio‐ nale demande un échéan‐ cier pour l'atteinte de la norme

La DSPu recommande aus‐ si que la Fonderie Horne in‐ forme les citoyens du délai et des moyens qu'elle se donne pour atteindre la norme qué‐ bécoise de 3 nanogramme­s d'arsenic par mètre cube d'air, à la station de mesure la plus proche du quartier NotreDame.

La DSPu demande au mi‐ nistère de l'Environnem­ent d'augmenter la fréquence des mesures de qualité de l'air aux deux jours, plutôt qu'aux trois jours et même de « déve‐ lopper un projet pilote pour le suivi horaire des métaux ». Ces données devraient aussi être disponible­s pour la popu‐ lation en temps réel.

Elle aimerait aussi « confir‐ mer que la norme du chrome hexavalent est bien respectée par des analyses de labora‐ toire ». Cette forme de chrome, la plus toxique et cancérigèn­e, n'est actuelle‐ ment pas mesurée, comme le révélait la semaine dernière Radio-Canada.

Un dépistage du cancer du poumon dans la popula‐ tion ?

Comme un groupe de mé‐ decins de famille de RouynNoran­da l'a recommandé dans son mémoire déposé lors des consultati­ons pu‐ bliques, la DSPu recommande d'évaluer la pertinence de dé‐ pister le cancer du poumon dans la population, de façon proactive.

Plus d'exigences pour les sols contaminés

La santé publique régio‐ nale pense qu'il serait pos‐ sible de bonifier l'entente sur‐ venue entre la Fonderie et le ministère de l'Environnem­ent en vue de décontamin­er les sols des résidences dépassant une concentrat­ion de 30 par‐ ties par million d'arsenic. Elle recommande d'« envisager l’usage d’un critère plus pro‐ tecteur [...] particuliè­rement là où il a des jeunes enfants ou des personnes vulnérable­s ».

Elle souhaite aussi que le travail ne se limite pas au quartier Notre-Dame, comme il est prévu pour le moment, afin que tous les terrains contaminés de Rouyn-Noran‐ da puissent être réhabilité­s.

La DSPu recommande aus‐ si d'« évaluer prochainem­ent le niveau de contaminat­ion des poussières intérieure­s dans les infrastruc­tures qui accueillen­t des population­s vulnérable­s comme les écoles et les garderies ». Une en‐ quête de Radio-Canada a ré‐ cemment démontré que des poussières intérieure­s de rési‐ dences proches de la Fonde‐ rie sont hautement contami‐ nées.

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