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Fonderie Horne : les chargés de cours de l’UQAT exigent le respect des normes québécoise­s

- Guillaume Renaud

Les membres du Syndicat des chargées et des char‐ gés de cours de l’Université du Québec en Abitibi-Té‐ miscamingu­e (SCCCUQAT) se positionne­nt majoritai‐ rement en faveur de l’at‐ teinte des normes provin‐ ciales pour l’ensemble des contaminan­ts atmosphé‐ riques émis par la Fonderie Horne, et ce dès la pro‐ chaine autorisati­on minis‐ térielle, qui doit être adop‐ tée dans quelques se‐ maines.

La résolution du syndicat, adoptée il y a dix jours, a été soutenue par une très forte majorité des chargés de cours de l'UQAT.

Une prise de position que la vice-présidente à la vie syn‐ dicale du SCCCUQAT, Maude Labrecque-Denis, qualifie de‐ nécessaire.

On a pensé d’abord à nos membres, dont plusieurs qui habitent à proximité de la Fonderie Horne. On a appris beaucoup de choses préoccu‐ pantes et la santé doit être la priorité.

Maude Labrecque-Denis « On espère que l'entre‐ prise va mettre en place des solutions qui vont permettre d'atteindre un niveau sécuri‐ taire, parce que la santé de la population ne devrait pas être négociée », ajoute-t-elle.

La science n’est pas as‐ sez écoutée

Bien que cela ne fasse pas partie de la résolution formel‐ lement adoptée le 6 octobre dernier, le syndicat se dit éga‐ lement particuliè­rement in‐ quiet de constater que la science ne semble pas être as‐ sez prise en considérat­ion par le gouverneme­nt du Québec dans ce dossier.

« Ce que le milieu universi‐ taire observe depuis un cer‐ tain temps, c’est que la science n’est pas assez écou‐ tée. Ça nous préoccupe énor‐ mément de voir qu’il y a des scientifiq­ues qui se penchent sur des questions, il y a des‐ normes qui sont établies, mais ne trouvent pas complè‐ tement leur chemin à travers ce dossier-là », affirme Mme

Labrecque-Denis.

Selon elle, les consulta‐ tions publiques tenues par le ministère de l’Environnem­ent et de la Lutte contre les chan‐ gements climatique­s sont louables, mais il ne s’agit pas de la meilleure approche face à l’enjeu de laqualité de l’air.

« Des normes existent, elles ont été déterminée­s par des experts et c’est au gou‐ vernement de faire son travail et de les appliquer », ajoute Maude Labrecque-Denis.

Le syndicat espère ainsi que sa sortie publique per‐ mettra de redonner à la pa‐ role scientifiq­ue le poids qui lui est dû .

D’autres souhaits

Dans la même résolution, le syndicat demande « l’ins‐ tauration rapide de mesures de soutien pour les tra‐ vailleuses et les travailleu­rs de la Fonderie Horne dans la transition écologique de l'en‐ treprise. »

On y dénonce également toute forme de violence diri‐ gée envers les travailleu­rs de l’usine, les militants et les élus impliqués dans ce dossier.

La vice-présidente à la vie syndicale affirme d'ailleurs re‐ connaître qu'un climat de ten‐ sion sociale s'est installé à Rouyn-Noranda depuis le dé‐ but de l'été, en raison de la crainte de fermeture de l'usine.

Finalement, le SCCCUQAT réclame de l’Université qu’elle dépose, dans le cadre des consultati­ons publiques sur le renouvelle­ment de l’autorisa‐ tion ministérie­lle, un mémoire soutenant la position du syn‐ dicat en faveur d’un plan plus ambitieux pour le respect de l’ensemble des normes envi‐ ronnementa­les par la Fonde‐ rie Horne.

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